Il n’y a pas
très longtemps un ami un peu poète sur les bords me disait qu’il ne connaissait
rien de mieux pour bien démarrer son dimanche matin que d’écouter un peu de
death metal. Et bien je suis totalement d’accord avec lui. Toutefois, si l’ami
en question jette volontiers son dévolu sur des groupes ultratechniques et un
poil progressifs qui ont souvent tendance à m’ennuyer profondément, je
privilégie pour ma part ceux qui basent principalement leur musique sur des
gros riffs bien gras et bien graves sur fond de rythmiques implacables. Old
school…
… Alors, pour notre dernière
séance de poésie dominicale du mois de novembre de cette belle année 2020 de
merde voici donc le premier enregistrement d’HECATOMBE,
un groupe dont le credo musical est le suivant : « life is too short to
play doom ».
Bien qu'influencé
par le coté suédois de la chose Hecatombe est un trio basé à Lyon
et composé d’ex membres de Cult Of Occult (à la guitare) et de Carne (à la batterie)
ou actuel Ta Gueule et Shitstorm (au chant, sauf qu’en fait il est batteur dans
les deux groupes susnommés). Et inutile de faire de faux procès à ces trois
garçons en affirmant que leur musique n’a strictement rien de fin : c’est
très exactement le but recherché, Hecatombe
pratiquant un death très rapide et finalement joué à la punk, tout en énergie. Certes
il n’y a pas de basse dans le groupe ce qui au départ me gênait un petit peu
mais le guitariste est accordé tellement bas que l’on finit rapidement par
oublier ce genre de détail pour se concentrer sur l’étalage de riffs tranchants
et aiguisés comme des lames de rasoir.
La batterie est bien mise en avant dans le mix à tel point que tu pourrais si
tu le voulais t’amuser à compter le nombre de kicks à la minute effectués par le
préposé au tannage de peaux mais je te souhaite quand même bien du courage, ce
petit gars connait son affaire et son jeu est très volumineux et invasif, ne
faiblissant jamais, y compris lorsque Hecatombe
passe en mode blast beats, flirtant alors avec le grind le plus vicieux. Enfin on
peut se demander si le chanteur n’est pas tout simplement schizophrène
tellement il semble à l’aise aussi bien dans le registre des growls
d’outre-tombe que des crissements grind – à titre de comparaison c’est un peu
Seth Putnam* dégueulant au pays de la quenelle hurlante.
Et bon dimanche.
[cet
enregistrement de sept titres est disponible en cassette via Breath Plastic Records, en CD via
Hecatombe records et j’ai
même cru comprendre qu’une version vinyle allait voir le jour, peut-être avant
la fin du monde**]
* d’ailleurs tu
ne trouves pas qu’il y aurait comme un petit air de famille ?
** non ?
bon OK.