Conseil d'utilisation : ceci n'est qu'un blog. Mais sa présentation et sa mise en page sont conçues pour qu'il soit consulté sur un écran de taille raisonnablement grande et non pas sur celui d'un ego-téléphone pendant un trajet dans les transports en commun ou une pause aux chiottes. Le plus important restant évidemment d'écouter de la musique. CONTACT, etc. en écrivant à hazam@riseup.net

vendredi 30 décembre 2022

Comme à la radio : Less

 



Il est grand temps de parler un peu de LESS dans cette gazette internet. Un trio franchouille à la composition plutôt inhabituelle puisque comprenant deux bassistes (dont un chanteur) et un batteur. Et une musique qui fait plus que lorgner vers le noise-rock. C’est important de le souligner puisque Less reprend à son compte les us et coutumes d’un genre sans trop y ajouter d’autres influences, si ce n’est une bonne grosse dose de punk. Dans ce pays, les quelques rares (et bons) groupes que l’on pourrait qualifier de noise mélangent malgré tout pas mal d’ingrédients extérieurs – on citera Schleu et ses perturbations no wave et jazz core, Membrane qui fait plus que lorgner sur le post hard core ou Fleuves Noirs qui a trop bouffé d’acide. Avec Less, les lignes de basse sont évidemment au centre de la musique, constitutives et typiques de ce son abrasif et viscéral issu des années AmRep. Mais là où le trio a tout bon, c’est qu’il n’oublie pas non plus de placer accroches et rampes de lancement. Derrière le mur du son, le charme vénéneux de l’électricité maltraitée.

Depuis le début de l’année 2022, Less a ainsi inondé le whawhawha de pas moins quatre singles numériques. Le vieux râleur que je suis ne s’empêchera pas de toujours préférer les éditions physiques au streaming ou aux mp3 et consorts mais le fait est que la musique mis en ligne par le groupe vaut complètement le déplacement. Sa toute dernière publication est un deux titres intitulé Trauma et il aurait fait un excellent 7’ parce qu’il s’agit sans aucun doute de la meilleure réalisation du trio à ce jour.







Tu trouves que tout ceci manque de finesse ? Je reconnais que Bad To The Bone est un titre rapide et furieux qui va droit au but sans s’encombrer de complications mais il est surtout très représentatif du noise-punk de Less. La surprise vient juste après, des quelques cinq minutes de Substance et de sa longue première partie lente et poisseuse d’où émerge un chant clair d’abord faussement détaché puis sujet à plus de tension et de perturbations. Une très bonne composition.

Au rayon commérage on signalera également que Less, à l’origine basé du côté d’Annecy, a émigré vers les Pays de Loire. Et que le second bassiste et le batteur ont quitté le groupe mais ont été depuis remplacés, le bassiste/chanteur Romain Frelier-Borda restant le seul membre d’origine du groupe. En espérant que cette relocalisation et ce changement de line-up soient également synonymes d’un nouvel enregistrement et en dur, s’il vous plait (vinyle, cassette ou CD je m’en tape mais démerdez-vous).



mercredi 28 décembre 2022

Multicult & Child Bite : split

 

Annoncé par surprise au début de l’été 2022 par Hex records mais au départ prévu pour une parution aux alentours de 2021, voilà un split 12’ qui réunit Multicult et Child Bite. Deux groupes U.S. qui malheureusement et comme tant d’autres – toujours la faute à la crise sanitaire et à la crise économique – avaient du se faire discrets ces deux dernières années.

On était ainsi sans aucune nouvelle des MULTICULT depuis leur album Simultaneity Now en 2019 et leur excellente participation à la compilation en soutien à Reiner Fronz et Learning Curve records en 2020. Cela fait une excellente raison pour se jeter sur les trois inédits proposés ici. Le noise-rock du groupe de Baltimore a toujours été sec, décharné et anguleux, centré autour des lignes de basse de Rebecca Burchette, cérébral et assez froid aux premiers abords. Avec Extra Spherical View, le plus anecdotique Myriad et Countdown – presque un instrumental parsemé de borborygmes et cris divers – on ne sera pas dépaysé ni déçu : les premières écoutes commencent par une nécessaire phase d’apprivoisement car ici pas d’artifices inutiles, pas de grands gestes démonstratifs ni d’étalage de testostérone mais une musique racée, pensée et qui perdure, assurément. Avec Multicult il ne faut donc jamais hésiter à persister.
On note malgré tout une certaine rigidité générale qui s’explique par le fait que ces trois inédits ont été enregistrés à deux, le guitariste/chanteur Nick Skrobisz s’occupant également de la batterie. Le son n’est pas non plus vraiment à la hauteur – surement un enregistrement maison – mais cela suffira à mon bonheur. Et puisque nous sommes en plein dans la période des vœux, souhaits, bonnes résolutions et autres conneries divinatoires, moi je demande un beau et nouveau disque de Multicult pour 2023. Et pour de vrai.







Dès que résonnent les premières notes de Pass The Glue, il devient évidemment que CHILD BITE est en très grand forme. Je n’ai jamais été réellement convaincu par l’évolution musicale du groupe de Shawn Knight (chant, bidouilles en tous genres et seul membre originel) dont les deux 10’ Monomania (2012) et Vision Crimes (2013) – réunis plus tard sur un seul et même LP – constituent pour moi le sommet du groupe. L’accentuation de plus en plus hardcore et très métallisée de la musique de Child Bite avait abouti à l’album Blow Off The Omens (2019) avec des parties de guitare peu imaginatives et parfois laborieuses en guise de principal défaut. C’est pourtant bien le guitariste Jeremy Waun que l’on entend à nouveau sur ce Pass The Glue, virevoltant et éclairé à la manière d’un East Bay Ray clouté. Un élément qui ajouté au chant très Biafra-ien de Knight renforce plus que jamais les comparaisons entre le groupe de Detroit et les feu Dead Kennedys.
Moins hystérique et plus lent, privilégiant l’épaisseur et la lourdeur, Erect For Dystopia confirme. Entre les deux, Swan Song Of A Boiled Dog, comme souvent doté de paroles complètement barges de la part de Shawn Knight, joue sur les ambiances horrifiques et les contrastes malaisants. Je préfère toujours et encore le Chid Bite d’avant (tant pis si je me sens un peu seul sur ce coup là) mais je dois reconnaitre que ces trois titres me font espérer beaucoup pour la suite : un peu plus de punk, de noise et moins de métallurgie au rabais, s’il vous plait.

Pour les détails techniques, signalons que ce split 12’ tourne en 45 tours, est doté d’un insert, a été pressé en blanc et en vert, chaque version étant tirée à 150 exemplaires numérotés. L’illustration très colorée est signée Nick Skrobisz tandis que Shawn Knight s’est occupé du graphisme. Et, cerise sur le gâteau, la pochette est sérigraphiée.

 

 

lundi 26 décembre 2022

City Of Caterpillar : Mystic Sisters

 

Voilà un disque qu’en temps normal j’aurais allégrement boudé ou dont je me serais copieusement moqué : les CITY OF CATERPILLAR qui se reforment et qui publient, vingt années après leur tout premier, un deuxième album. Grosse incrédulité mélangeant confusément nausée spatio-temporelle, ironie du c’était mieux avant et agacement suprême. Pourquoi pas, tant qu’on y est, une énième reformation d’Unsane avec une nouvelle section rythmique pour reprendre les premiers enregistrements du groupe, période 1989/1991 avec originellement Charlie Ondras à la batterie (mort en 1991) et Pete Shore à la basse (démissionnaire en 1994) ? Ah, Chris Spencer a déjà eu cette brillante idée. Ou alors, que dire d’une reformation d’Unwound vingt ans après leur dernier concert et alors que le bassiste Vern Rumsey, qui a semble-t-il toujours été opposé au projet, est mort en 2020 ? Apparemment, c’est déjà prévu.
Les exemples de résurrection se multiplient et tant que cela ne concernait que des groupes ou musiciens de variétés, de hard rock, de britpop ou de zouk je m’en foutais complètement. Mais la course à la reformation est également devenue un sport légal et apprécié chez les punks et les noiseux, dans les milieux indépendants et même D.I.Y. Et le public qui accourt avec d’un côté les plus jeunes qui veulent malgré tout savoir et les plus vieux qui souhaitent se rafraichir la mémoire et peut-être rajeunir (les cons). Donc, d’ordinaire, je fuis. Bien que je dois reconnaitre que certaines récentes reformations ont porté leurs fruits : Distorted Pony a enchanté les foules lors de sa tournée européenne de 2018, Cherubs a publié un excellent mini album en 2021 et, en 2022, le concert de Come auquel j’ai pu assister était presque merveilleux (et bien meilleur que celui de 1998).







Dans le Panthéon des groupes post hardcore émophile City Of Caterpillar tient une place à part. Trois années d’existence seulement, quelques singles (dont un split avec les géniaux Pg.99 qui auraient eu l’idée de remettre ça, eux aussi) et un unique album, en 2002, sur Level Plane, l’un des labels les plus actifs et les plus en vue entre la fin du précédent millénaire et le début de celui-ci en matière de screamo, emo, musiques affiliées et encore plus si affinités. Il me fallait absolument réécouter City Of Caterpillar, ce que je n’avais pas fait depuis une bonne douzaine d’années. Et le fait est que ce premier album, s’il est daté stylistiquement et formellement, a quand même plutôt bien vieilli. Il a les défauts comme les qualités de son âge et reste le digne représentant d’une époque révolue.
Après un 12’ publié en 2017 avec le même line-up qu’en 2002 – ça c’est déjà un petit exploit – et comprenant deux nouveaux titres plutôt convaincants (en tous les cas absolument pas déshonorants), City Of Caterpillar a donc remis ça avec Mystic Sisters*. Sept compositions sophistiquées ce qu’il faut, toujours dans la même veine entre gris-clair et gris-foncé, entre hardcore intello mais pas trop et emo pour le dire. L’impression d’écouter un disque qui aurait très bien pu être composé et enregistré dans la foulée de City Of Caterpillar est extrêmement troublante. Avec toujours des passages atmosphériques (post rock ?) alternés avec des salves hardcore malgré tout très contenues (et moins sujettes aux braillardises).
On se dit que le groupe n’a pas plus vieilli que sa musique, que si on aimait avant, on aimera après, sauf si on a radicalement changé de goûts musicaux. Et que peut-être que cette musique là était dès le départ faite pour rester inamovible. Conservatrice et traditionnaliste malgré ses accès de questionnement existentiel. Pas trop dérangeante et donc éternellement adolescente, tendance petits révoltés middle class épargnés par la vie. Le cœur en bandoulière, la larme a l’œil, des hirondelles à fleurs tatouées sur les clavicules. Des vieux posters sur le mur d’une chambre. Un sentiment assez similaire à celui que l’on ressent lorsque on revoit pour la première fois un film que l’on avait adoré et qui nous avait tellement « appris » sur le monde et l’existence, alors qu’il n’était souvent que boursoufflage littéraire et maniérisme visuel prétentieux (exemple : Der Himmel über Berlin de Wim Wenders, 1987). Quoi d’autre ? Rien, en fait. Je ne peux tout simplement pas médire et détester ce disque bien que, fondamentalement, il serve à rien d’autre que remuer la machine à nostalgie et – plus important et signifiant – permettre aux membres de City Of Caterpillar de se faire plaisir.

* publié chez Relapse records

dimanche 25 décembre 2022

Comme à la radio : Maria Bertel & Nina Garcia (et les Instants Chavirés)

 



Haut lieu de création musicale et de concert, les INSTANTS CHAVIRÉS accueillent depuis 1991 (!) des musiciennes et musiciens d’horizons très divers mais toujours avec la même volonté d’exigence et d’expérimentation : on a pu et on peut toujours y écouter de la musique improvisée, de la musique électroacoustique, noise, électronique, de la musique contemporaine, du rock déviant et décalé, sans oublier des performances, de la dance, des arts visuels…

En proposant sous le nom de Montreuil Live Series, en streaming et à prix réduit quelques uns des concerts enregistrés entre leurs murs, les Instants Chavirés poursuivent leur œuvre de découverte et de défense de tous ces autrements. C’est aussi un moyen, pour nous amoureuses et amoureux de musique(s), de faire un geste et de soutenir une salle et des pratiques musicales constamment mises en danger par le mépris ou le silence parfois condescendant auxquels elles doivent faire face – c’est le fameux faux débat entre « culture populaire » et « élitisme » et du côté de Montreuil comme de Lyon et de sa région, on en sait quelque chose.







J’ai choisi de mettre en avant un concert du duo Maria Bertel / Nina Garcia parce que je garde un souvenir très fort de leur passage au Périscope en janvier 2020 mais il y a de quoi faire : pour l’instant les Instants Chavirés proposent une dizaine d’enregistrements en ligne parmi lesquels on notera France Sauvage, Antoine Chessex, Lionel Fernandez & Jérôme Noetinger, Apui Uiz ou Vomir, etc. Que du beau monde et quelques très bonnes surprises au rendez-vous.

ps : les Instants Chavirés ont également annoncé qu’un nouvel enregistrement live sera mis en ligne tous les mois… on se régale d’avance


vendredi 23 décembre 2022

Nerver : Cash

 





Et le grand gagnant du super concours du meilleur groupe de noise-rock pour l’année 2022 est… Non, je raconte encore n’importe quoi. Ce n’est pas que je n’estime pas le deuxième album de NERVER au plus au point – bien au contraire ! – mais disons que les classements, best of, palmarès, récapitulatifs, prix honorifiques, distributions de médailles et léchages d’égos et de culs parfumés, ça me gonfle toujours autant et même de plus en plus, avec l’âge. Ça va avec ma détestation des gens et du monde, tu me diras. Pourtant Cash est sans aucun doute possible l’album de noise-rock que j’ai le plus écouté cette année, l’album du genre que je retiendrais in fine s’il n’en fallait qu’un seul et alors qu’une fois de plus – quelle période bénie que celle des sursauts de vitalité avant l’ultime  – les bons disques avec des guitares assassines, des rythmiques-pilon et du chant braillard ça n’a pas manqué, au moins de l’autre côté de l’Atlantique Nord. Voilà.
Mais affinons un peu le propos. Nerver n’est pas qu’un groupe de plus qui défouraille et forcera les vieux et irréductibles noiseux à faire illico dans leurs culottes molletonnées. Question violence musicale, lourdeur, électricité, bruit et sauvagerie, le trio* de Kansas City en connait assurément un rayon et sait s’y prendre pour nous étaler sur la gueule son savoir-faire démoniaque et destructeur. Cash est un disque intraitable, lourd, gras, tranchant et, éventuellement, malsain, à la façon dont pouvaient l’être un Unsane au millénaire dernier (tu te rappelles ?). Toujours les mêmes références, je le reconnais bien volontiers, mais je n’en trouverai pas d’autres pour tenter de situer un disque et une musique qui refont l’histoire et remettent les pendules à zéro – tout comme le 7’ de Mirakler récemment évoqué ici et ce n’est sans doute pas pour rien si les deux groupes sont des camarades de label.
Mais il y a un truc vraiment à part du côté de Nerver. L’idée de ne pas toujours tout donner directement et frontalement, de savoir en garder un peu sous le coude, de louvoyer sournoisement, d’ouvrir quelques fenêtres mélodiques pour aérer et faire momentanément disparaitre les odeurs de pieds qui puent (Purgatory en est l’un des meilleurs exemples, de même que toute la fin du morceau-titre, comme une sorte de pied de nez). Derrière la sauvagerie et les bas instincts, Nerver aime se montrer plus indulgent avec nous et pour notre petite santé mentale mais le groupe le fait intelligemment, pas pour s’autoturluter et se faire mousser gratuitement. Pas pour simplement mettre en valeur ses innombrables et essentiels moment de colère noire, mais parce qu’il aime ça, on le sent bien.
Un bon disque de noise-rock en 2022 ce n’est certainement pas une leçon d’originalité ni d’innovation mais une question de sincérité et de vérité, des deux côtés, celui qui donne comme celui qui reçoit. Avec Cash, Nerver a enregistré un disque qui s’élève au dessus des autres parce qu’il ne laisse pas le choix et se montre impératif à force de conviction et de droiture. Ce qui n’est pas donné à tous le monde et en plus je suis persuadé que Evan Little (basse et chant), Jake Melech (guitare) et Mat Shanahan (batterie) sont des petits rigolos voire des vrais déconneurs : on ne peut pas appeler son disque « cash » ni choisir des photos aussi stupides pour son artwork si on n’en est pas un.

[Cash est publié en vinyle et en CD par The Ghost Is Clear – la version cassette est disponible chez Knife Hits]

* la nouvelle est tombée il y a peu : Nerver joue désormais à quatre avec l’adjonction d’un second guitariste…



mercredi 21 décembre 2022

[chronique express] Trigger Cut : Soot



 

Faut surtout pas se laisser faire. Si le troisième album de TRIGGER CUT s’intitule Soot (« suie » en français) c’est parce qu’en 2021 le groupe allemand emmené par le guitariste et chanteur Ralph Scharrschimdt a vu son local de répétition détruit par un incendie. Les instruments de musique et tout le matériel qui n’ont pas été la proie des flammes ont tout simplement été rendus inutilisables par une suie noire et collante, un vrai poison. Si on rajoute un défaut d’assurance, le tableau de la catastrophe devient complet et on a connu des groupes qui se sont séparés pour beaucoup moins que ça. Un peu plus d’une année plus tard, appels aux dons et mobilisation aidant, Trigger Cut nous revient donc. Plus vivant, plus virulent et plus fort que jamais. D’où, sûrement, la symbolique pas très finaude d’un Phoenix sur la pochette du disque. Mais ce n’est pas qu’une image : Soot est un concentré de hargne et de rage électrique propre à ce bon vieux noise-rock strident, tendu du slip à la mode de Chicago et régulièrement éclairé par une pointe d’émophilie post-Dischord, surtout au niveau du chant égosillé. A tout bien y réfléchir, Trigger Cut est l’un des meilleurs représentants en la matière, reprenant de main de maitre une musique irradiante qui m’avait marqué entre toutes dans les 90’s et ce que le groupe fait, souvent il le fait largement mieux que les autres. Je déteste cette expression qui consiste à dire « un mal pour un bien » mais je dois bien avouer malgré tout que Soot est de très loin le meilleur album du groupe. Parce que c’est le plus énervé, le plus débridé, le plus furieux mais aussi le plus mélodique. Fire walk with me. 

 

lundi 19 décembre 2022

Girls In Synthesis : The Rest Is Distraction

 

Le froid, la désolation, l’enfermement, l’abandon, l’ennui… c’est une partie de ce qu’évoque la pochette de The Rest Is Distraction, le deuxième album de GIRLS IN SYNTHESIS. Un trio londonien que les ethno-socio-musicologues qualifieraient aveuglément de post punk mais qui se démarque d’une mouvance musicale actuellement très à la mode en Grande Bretagne comme dans le reste de ce monde surpeuplé de hipsters quarantenaires. Parce que les Girls In Synthesis aiment que cela explose, sans démagogie.
On ne va pas râler : ce sont bien des Anglais qui ont inventé, peut-être par mégarde, ce genre qui n’en est pas vraiment un, au lendemain de la déflagration musicale et sociale du punk, celle du milieu des années 70 et qui, quoi qu’on en dise, recyclait nombre de clichés de ce bon vieux rock’n’roll à papa en l’enrobant d’une nouvelle couche de scandale. Le post-punk, miraculé du chaos qu’il a volontiers laissé aux groupes anarcho-punk ou oï, a lui aussi été la bande-son, en plus sophistiquée, de la fin des 70’s et du début des 80’ en Angleterre, tant il pouvait illustrer les difficultés d’alors d’une société en plein marasme et en voie de désagrégation, torpillée par la crise économique et le saccage ultra-libéral d’une Margaret Thatcher – en France on n’aura droit qu’au tardif « tournant de la rigueur » de 1983, avec toutes les compromissions et bassesses que cela a impliqué, mais pas à des groupes de l’importance d’un Crisis, d’un The Fall, d’un Gang Of 4 ou d’un Wire. A chacun ses héros du peuple.









Mais qu’est-ce qu’elle nous dit réellement, cette photo granuleuse qui occupe tout le recto de la pochette de The Rest Is Distraction ? Un bunker abandonné ou un vieux bâtiment industriel désossé posé au bord d’une étendue d’eau, au milieu d’arbres décharnés et pétrifiés de froid ? Voilà, la musique de Girls In Synthesis sera ainsi : minimale, austère, martiale, glaciale et implacable. Autant de qualificatifs auxquels on rajoutera celui de dansable puisqu’il s’agit également de cela, sortir de son corps – et de son apathie ? – par la musique, des gens qui chantent voire hurlent, avec le double espoir de se faire entendre et que cela serve aussi à quelque chose et à quelqu’un. Les musiques reviennent vers nous telles des modes (et ce, plus ou moins judicieusement) alors ce très cher post punk n’a donc pas échappé à la règle. Mais on est quand même plus que frappé que celui de Girls In Synthesis colle si bien et sans équivoque à l’époque actuelle, la nôtre, en Angleterre ou ailleurs, et à ce monde en train de s’effondrer pour de bon sans que rien ni personne puisse affirmer sans mentir ou invoquer les puissances divines qu’il donnera naissance à un autrement, un ailleurs.
Les trois Girls In Synthesis sont champion·nes toute catégorie en matière de combustion instantanée : leur musique réchauffe (réconforte) tout en plongeant dans les abysses de la détresse, qu’elle soit collective ou individuelle, en évoquant des sujets aussi graves que révoltants. Le groupe est composé de Nicole à la batterie, Jim à la guitare et au chant ainsi que de John à la basse, au chant, au synthétiseur et aux interventions bruitistes. Girls In Synthesis sait donc parfaitement conjuguer rythmes implacables et tribaux, mélodies, étourdissements et bruit, fracas. Derrière la simplicité ou plutôt l’immédiateté des compositions, un pouvoir incendiaire de premier ordre mâtiné d’attractivité, de frénésie et de passion. Tubesque et irrésistible, la musique des Londoniens l’est forcément mais elle sent très fort le vitriol et la radicalité.
Tout porte à croire également que Girls In Synthesis penche pour les pratiques et l’esprit Do It Yourself : comme bon nombre de ses enregistrements, The Rest Is Distraction est publié en vinyle, CD, patati et patata par le propre label du groupe, Own It Music. Ce n’est sans doute pas pour rien et agir autrement n’aurait aucun sens. Et puis la clairvoyance en musique, cela existe, en tous les cas moi je veux carrément y croire.

 


samedi 17 décembre 2022

Comme à la radio : Under 45

 



Revoilà enfin UNDER 45 avec un nouvel EP dont l’ironie du titre et de l'artwork n’aura échappé à personne : The Cost Of Living.

Uniquement publié en cassette et donc chopable à un prix plus que raisonnable, on peut y découvrir des versions demo des mega hits Daywork et, surtout, 2022 (avec ses zigouigouis synthétiques acidulés, ses chœurs de mauvais garçons, etc). Deux titres qui devraient figurer sur le prochain album du trio. Suit une excellente reprise du I Am The Fly de Wire – tiré de Chairs Missing, le deuxième LP des Anglais – et en tant que grand fan de la bande à Colin Newman et Graham Lewis je peux affirmer qu’il s’agit là d’un excellent choix et d’une très bonne interprétation de la part d’Under 45.







On remarquera également des remix savoureux de deux titres de Cancelled ainsi qu’un dernier inédit, Yrself, plus spoken words que chanson, domaine dans lequel Jake Burton, chanteur et initiateur d’Under 45, excelle tout particulièrement – il est ici épaulé par une guitare en mode petits cailloux blancs et autres bruits d’origine indéterminée. The Cost Of Living bénéficie en outre d’une présentation impeccable : joli livret avec photo en concert signée Déborah Kira et même les paroles des chansons (très important).

Et pour celles et ceux qui se poseraient la question : oui la boite à rythmes est toujours centrale dans le post-punk robotique et dansant d’Under 45. Elle est mixée aux avant-postes, minimale et rectiligne, support intraitable d’une guitare aiguisée qui accroche bien et d’une basse aux lignes larges et efficaces.
Pour la petite histoire, cette boite-à-rythmes qui s’appelait Suspicious Steve (?) sur le premier 12’ été renommée Dale Dixon pour The Cost Of Living. « Dale Dixon » n’est pas n’importe quel pseudo : Greg Ginn s’en était servi pour enregistrer lui-même la basse sur l’album My War de Black Flag en 1984 et parait-il que quelques années plus tard Brian Baker l’avait également utilisé pour un album de Dag Nasty qui venait alors de se reformer (Baker aurait agi ainsi pour des questions contractuelles et de droits d’exclusivité…).

vendredi 16 décembre 2022

[chronique express] Municipal Waste : Electrified Brain

 



Electrified Brain est le septième album de MUNICIPAL WASTE. Et pour résumer il s’agit d’un bon disque de thrash crossover, bien que sans surprises. Voilà un peu plus de vingt ans maintenant que les Américains jouent la même musique, s’amusent des mêmes blagues, font les mêmes grimaces de mongoloïdes, reprennent les mêmes thématiques horrifiques, mélangent musique avec fun, bière et mauvais goût assumé. La perfection nostalgique. Mais Electrified Brain est à l’image de sa pochette à la mocheté très efficace et les regrets finissent par s’accumuler. Regret que les quelques bons riffs contenus dans l’album ne débouchent plus systématiquement sur de l’explosif. Regret que depuis que le groupe comporte deux guitaristes les solos et les leads se multiplient et que Municipal Waste fasse de plus en plus pencher la balance de son crossover du côté metal que du côté hardcore punk. Regret que le groupe en soit également réduit à faire un clin d’œil aux abominables Scorpions pour tenter de nous faire rire (Ten Cent Beer Night). Regret que la production du disque aseptise un peu tout. Et donc, conséquemment, regret de l’époque des albums Hazardous Mutation (2005) et surtout The Art Of Partying (2007), bien plus directs, plus nerveux et plus méchants. Regret enfin que l’on soit sans aucune réelle nouvelle d’Iron Reagan, l’autre combo du chanteur Tony Foresta et du bassiste/guitariste Phil Hall, un groupe bien meilleur dans un genre finalement très similaire.


mercredi 14 décembre 2022

DUG : Pain Machine

 




C’est écrit tel quel dans la chronique de 35 : 35, le tout premier album de DUG qui avait fini par me persuader durablement de tous ses bienfaits et par m’avoir à l’usure. A force d’écoutes, n’importe quand ou presque, dans toutes les positions et même en faisant parfois n’importe quoi d’autre. Un vrai travail de sape dont je me suis demandé si je n’en subissais pas encore les conséquences urticantes, plus d’une année après, en découvrant le deuxième LP du duo – Pain Machine a été publié au Printemps dernier et également chez The Ghost Is Clear. Certes mis en confiance dès le départ par un nom d’album des plus alléchants, il ne m’a cette fois pas fallu plus d’une seule écoute pour tomber amoureux d’un enregistrement pourtant encore plus difficile et plus obtus que son prédécesseur.
Apparemment rien n’a vraiment changé. DUG c’est toujours le binoclard Travis Kuhlman (ex-Buildings) à la batterie pachydermique, à la voix et aux effets sonores ainsi que Mike Baillie à la guitare, au chant et aux samples. Une musique ultra lourde, grésillante quand ça lui prend, sans volonté précisément narrative, souvent déconstruite à l’envie – pas de couplet/refrain/gnagnagna – et presque expérimentale, qui joue avec les sensations d’inconfort et d’irritation, qui ne peut être écoutée que très, très, fort. Une musique tellement sombre, oppressante et anxiogène qu’elle en devient maléfique, complètement addictive, pouvant flirter avec l’atroce et en même temps exercer une fascination assez déplacée.
Sauf qu’à la différence de 35 : 35, tout semble évident avec Pain Machine. Immédiat. Y compris lorsque le duo décide d’arrêter un titre en plein milieu et de l’achever à coups d’empilements de textures improbables ou de motifs rythmiques répétitifs et décharnés. Ou d’inclure un passage à peine marqué par des sifflements lointains avant que ne débaroule un grand fracas percussif. Comment magnifier l’attraction irréversible d’un trou noir et souligner toujours davantage le nihilisme d’une musique qui n’a rien pour séduire et dont cela n’a de toute façon jamais été le but. Il sera possible de se raccrocher à quelques riffs charcutiers (le début de Death Bell) ou a quelques passages un peu plus balisés que la moyenne (Sulk) qui permettront de se sentir à peu près rassuré et sain et sauf en rangeant, faut de mieux, DUG dans la catégorie des groupes de doom-sludge – la lourdeur et la crasse en même temps. Alors on reprendra son souffle sur le final de Tear Out The Mind dont il se dégagerait presque une sorte de poésie sombrement lumineuse… d’ailleurs il était temps puisque c’est déjà la fin du disque, aussi mystérieuse que possible.
On pourrait donc également affirmer, comme souvent dans ce genre de cas, que Pain Machine c’est 35 :35 en beaucoup mieux parce qu’en plus efficace et en plus pertinent. Alors qu’en fait, me semble-t-il, DUG n’a pas tant cherché à s’améliorer mais que le duo est simplement allé encore plus loin dans ses idées mortifères et sa volonté de déconstruction (destruction ?). J’ai déjà employé le terme de nihiliste dans cette chronique et je ne pourrai définitivement pas trouver mieux. Et, n’en déplaise à ce cher Friedrich Wilhem N., avec un disque tel que Pain Machine et une musique telle que celle de DUG, la vie n’est que pure terreur.


lundi 12 décembre 2022

Mirakler - Moon Pussy






 

Si tu as raté la tornade TRVSS c’est dommage pour toi parce que le trio n’existe plus vraiment mais il n’y a rien de rédhibitoire non plus à cela. Après deux albums dont un New Distances quasi miraculeux en 2020 puis le départ de la section rythmique du groupe, le guitariste/chanteur Daniel Gene est de retour avec deux nouveaux musiciens et un nouveau de nom : MIRAKLER. Et dans les faits cela ne change pas grand chose. Ou plutôt Mirakler laisse à penser qu’une étape supplémentaire a été franchie avec ce récent single à la pochette aussi inquiétante que réussie (un faux test de Rorschach ou une tête de mort, c’est comme on veut) qui comprend deux titres complètement dingues.
Même les vieux noiseux rétrogrades ou les personnes qui pensent que Chris Spencer et Unsane ont encore deux ou trois truc intéressants à raconter seront scotchés par la violence du trop bien nommé Instant Drugs et de The Shootist, nouveaux maitres-étalons en matière de noise-rock vicieux, sale, méchant et destructeur. Ce n’est même pas la peine de parler de machine à remonter le temps et de voyage dans l’éternité des 90’s, tout ici est parfait, depuis les guitares qui cisaillent constamment de la viande avariée à la rythmique ultra énervée en passant par le chant légèrement trafiqué et définitivement malsain. Instant Drugs / The Shootist est un single incendiaire comme on n’en croise plus tellement, publié conjointement par deux des meilleurs labels US dans le genre, The Ghost Is Clear et Reptilian records.







Toujours chez The Ghost Is Clear, un autre 7’ publié un peu plus tôt dans l’année et dont le premier avantage est de nous donner des nouvelles fraichement réjouissantes de MOON PUSSY (meilleur nom de groupe du monde, selon l’une de mes filles). On avait déjà adoré l’album sans titre publié en 2020 par ce trio originaire du Colorado et on adore tout autant Mediation et Mary Anning, deux nouveaux titres visqueux qui tournent toujours autour des lignes de basse et du chant écorchée de Crissy Cuellar. Le premier est le plus direct et le plus classique mais très efficace tandis que le second rappelle que Moon Pussy excelle particulièrement dans le domaine de la reptation du malsain.
On retourne la galette (en vinyle rose) et, puisqu’il s’agit d’un split, on retrouve Mirakler avec là aussi deux titres. En fait un titre et demi puisque Cotard’s Delusion est un court instrumental qui sert d’introduction à One, une reprise… de Metallica, ce groupe de beaufs qui en 1986 aurait mieux fait de crever en même temps que son bassiste à pattes d’éléphant. Dans mes souvenirs le titre original est une sorte de slow existentialiste, démago et pleurnichard. Ce qu’en fait Mirakler n’a strictement rien à voir, c’est du pur noise-rock mâtiné d’alternance entre passages faussement calmes mais fébriles et épandages vitriolés chargés d’une tension qui laisse systématiquement penser que le pire reste encore à venir. Un titre qui donne furieusement envie d’en écouter beaucoup plus de la part de Mirakler et un split single presque incontournable lui aussi.



vendredi 9 décembre 2022

Ssimian Seizzure + Deap + Ayatollah! @bar des Capucins [03/12/2022]

 



Moment d’intense émotion avec le all star band local Ssimian Seizzure dont c’était enfin le tout premier concert après plusieurs tentatives infructueuses et diverses galères – encore un groupe de losers magnifiques comme je les aime et une reprise des Wipers en prime. Excellent.
Je passe sur le cas de Deap pour évoquer le gros morceau de la soirée : AYATOLLAH ! en formation à quatre avec un batteur et sans boite-à-rythmes (et quel batteur…). Même s’il a été dit que l’expérience ne sera pas renouvelée je me prends à rêver du contraire tellement ce concert a été intense, lourd et sale. Et là aussi une reprise, du Slayer en version doom industriel.













































































































mercredi 7 décembre 2022

KEN Mode : Null

 



Hardcore ? Metal ? Noise-rock ? Quelle est donc la nature profonde de la musique de KEN Mode ? Ce n’est pas avec Null – huitième album du groupe à ce jour – que les choses vont s’éclaircir. Pour commencer, au trio que tout le monde connait déjà et composé des deux frères Matthewson (Jesse à la guitare et au chant, Shane à la batterie) ainsi que Scott Hamilton (bassiste et ce depuis 2015 et trois LP, presque un record…) s’est rajoutée une quatrième musicienne en la personne de Kathryn Kerr, créditée au saxophone, aux synthétiseurs, au piano et aux chœurs. Elle avait déjà joué sur le précédent disque de KEN Mode, mais uniquement sur un titre. Maintenant c’est du temps plein. Est-ce que cela change réellement quelque chose ?
La réponse est loin d’être tranchée. La musique du groupe se pare de ci de là de textures sonores ombrageuses et urbaines, la pression et l’anxiété gagnent encore en volume et on pourrait être tenté de penser que KEN Mode a ajouté une nouvelle corde à son arc : l’indus. Mais ce serait encore trop simple. Nous avons affaire à un groupe qui a toujours été à part, n’a cessé de se remettre en question – l’épisode Success en 2015, un album assez différent parce qu’enregistré avec Steve Albini et que beaucoup détestent (Albini comme Success, ne soyons pas mesquins) alors que moi je l’apprécie malgré tout, parce qu’il sonne comme un disque de noise-rock bien lourd et qu’il a permis au trio d’alors de redéfinir sa musique sur l’album d’après, mon préféré pour tout dire, le bien nommé Loved, sorte de synthèse quasi parfaite entre le coté hardcore métallisé et le côté noise de KEN Mode.
Pour en revenir à Null, On pourra penser qu’Unresponsive sonne trop industriel et forcément déjà un peu daté avec ses percussions métalliques additionnelles. On pourra surtout trouver Lost Grip trop long (dix minutes), trop maniéré darkos (ces petites notes de piano…), trop grandiloquent (quelques passages avec chant clair d’ange déchu) et donc un rien démonstratif ou pour le moins intentionnel : bouh, je suis malheureux, je vais mal, j’ai envie de hurler, etc. Au-delà de sa dégaine terrorisante de T1000, Jesse Matthewson n’a toutefois jamais fait mystère de ses difficultés existentielles, de ses moments profondément dépressifs, de sa tentation face à l’appel du vide. Rien de nouveau pour qui connait et suit KEN Mode depuis des années : toute la rage, toute la violence et toute la noirceur du groupe prennent naissance dans ce vaste bain visqueux d’émotions parfois glauques et de sentiments contradictoires et réussir à en faire de la musique n’est qu’une façon de les canaliser, de s’en libérer pour un temps, de les exorciser.
Ces deux titres que l’on qualifiera d’assez étranges – Lost Grip et Unresponsive – occupent presque toute la deuxième face de Null, à peine séparés par les trois minutes de The Desesperate Search Of An Ennemy, une composition qui elle renoue avec le hardcore-noise cher à KEN Mode, bien qu’agrémentée d’un court solo de saxophone tout tordu et dont Kathryn Kerr en a le secret. Mais Null est par essence et volontairement (?) un disque déséquilibré. Sa première moitié est moins « expérimentale » que la seconde, plus proche de ce à quoi le groupe nous a plus ou moins habitués depuis des années mais elle comporte une sorte d’avertissement avec The Tie qui préfigure Unresponsive. Plus précisément, Null est bizarrement construit : en inversant The Die et The Desesperate Search Of An Ennemy, l’album aurait été plus clairement délimité et coupé en deux – une face hardcore-noise et dotée de post-convergeries et une face indus et rampante – et chacun aurait pu y aller de son choix personnel entre le KEN Mode qu’il préfère, celui qu’il croit si bien connaitre, et celui qu’il découvre, désormais. Pourtant il n’y a qu’un seul KEN Mode, il n’y en aura toujours qu’un seul, ambivalent et tourmenté. Et avec Null le message reste clair, unique et incontournable : rien ne doit être facile ni immédiat. On ne peut qu’y voir une nouvelle démonstration de la philosophie de vie telle que pensée et pratiquée par le torturé Jesse Matthewson et toute sa bande de furieux.

[Null est publié en vinyle, CD, cassette, etc. par Artoffact records]


lundi 5 décembre 2022

Boucan + Badaboum @Trokson [02/12/2022]

 




C’est la première fois que le noise-rock instrumental de Boucan résonnait dans la cave du Trokson et le duo s’en est très bien sorti, je crois même qu’il y a gagné quelques nouveaux adeptes. Puis les trois Badaboum ont joué devant par un public conquis d’avance et en rangs serrés, une chouette démonstration lo-fi de bonne humeur désinvolte et impertinente.