Conseil d'utilisation : ceci n'est qu'un blog. Mais sa présentation et sa mise en page sont conçues pour qu'il soit consulté sur un écran de taille raisonnablement grande et non pas sur celui d'un ego-téléphone pendant un trajet dans les transports en commun ou une pause aux chiottes. Le plus important restant évidemment d'écouter de la musique. CONTACT, etc. en écrivant à hazam@riseup.net

mardi 31 mai 2022

Salo + Talleen @Trokson [26/05/2022]

 



Au sujet de Salo je ne rajouterai rien à tout ce que j’ai déjà écrit et dit ici ou là sauf que c’est quand même beaucoup plus rigolo et donc satisfaisant d’assister à un concert du trio dans la cave humide et moite du Trokson que dans une grande salle tout confort. Et en ce qui concerne les Canadiens de TALLEEN, si je m’étais uniquement fié à l’écoute de leur album The Black Sea (2018 mais venant seulement de faire l’objet d’une édition cassette) je n’aurais pas trop su quoi en penser. Seulement voilà, le line-up du groupe a apparemment un peu évolué, sa musique également : place à une paire de guitares ravageuses, une section rythmique intraitable et un chanteur psychopathe. Du vrai bon post punk explosif mais mélodique, comme je l’aime*. 


































































* et comme d’habitude l’intégralité des photos prises ce soir-là est sur flickr



dimanche 29 mai 2022

Regular Girl @Sauf Imprévu [24/05/2022]

 




Une petite série de photos pas hyper réussies – je les ai presque toutes postées ici et on peut aussi les regarder en meilleure qualité par là – mais je ne peux pas m’empêcher de parler, même très mal, de ce beau moment de musique dans un lieu (le Sauf Imprévu) et un quartier de Lyon (le 6ème arrondissement) où je n’ai vraiment pas mes habitudes.
Chloé Riegler aka REGULAR GIRL n’en finira donc jamais de nous ravir avec ses folk-songs sensibles et nappées d’une mélancolie lumineuse nécessairement vivifiante. Sans oublier quelques blagues pleines d’autodérision et d’une causticité assez inimitable. Au risque de me répéter, on ne peut qu’espérer qu’un jour Chloé enregistre enfin et publie un vrai disque qui rende réellement justice à sa musique. Merci.








































vendredi 27 mai 2022

[chronique express] Thank : Thoughtless Cruelty

 



Thoughtless Cruelty n’est que le premier album de THANK et sans doute mériterait-il une vraie chronique, détaillée et argumentée, blah blah blah. Mais je n’ai pas le temps et beaucoup trop la flemme pour rester les doigts collés sur un clavier d’ordinateur. Incongruité remarquable au milieu d’un océan de déviances musicales, on ne rangera pas le groupe anglais (Leeds) dans la catégorie noise-rock ou post-punk ni nulle par ailleurs, les cinq musiciens brouillant les pistes avec un plaisir évident, mélangeant dans le désordre mais avec distinction guitare cisaillée, plans electro qui donnent envie de danser même sans avoir pris de la drogue, rythmiques fulgurantes, basse terrassière, saxophone freeturé, atmosphères anxiogènes, moments faussement légers mais irrésistibles et – par dessus tout – un chant dominateur encore plus varié que le descriptif  très incomplet qui vient de précéder. Thoughtless Cruelty réveille tout le sadomasochisme musical en nous, fait bouillir nos sens, nous maltraite pour mieux nous séduire, nous séduit pour mieux nous avoir (et donc nous perdre). Assurément l’un des disques incontournables de cette année 2022, sorte de lien distendu entre les Liars période They Were Wrong, So We Drowned, le premier album de Girl Band et le Pyschic Graveyard de maintenant, un disque dont le côté arty sonne pour une fois comme une évidence parce que constamment contrebalancé par une hargne et une folie contagieuses.  


mercredi 25 mai 2022

Théorème : Les Artisans

 




Les mots en musique peuvent-ils encore avoir un sens ? Et doit-on, peut-on soi-même mettre d’autres mots sur ceux là ? Sur ce qui ne nous appartient pas et auquel nous avons malgré tout un accès privilégié ? (car écouter un disque, une musique, des paroles est une sorte de privilège, non ?) Le vide qui a entouré la sortie du deuxième album de THÉORÈME est abyssal. Même pas déconcertant parce qu’on pouvait aussi s’y attendre et même l’espérer. Un silence d’ignorance pour ce qui n’est pas compréhensible en moins d’une fraction de seconde. Le vide, cette caractéristique énergivore de notre monde pseudo réel et – par ricochet narcissique – des internets, les espaces incommensurables bourrés jusqu’à la gueule de flux, d’informations, de fils d’actualités, de traceurs, de gâteaux numériques pour appâter les gourmands jamais rassasiés et en manque. La consommation de la bêtise. Tout et rien. Rien dans tout. Avec Les Artisans il ne va être question que de sensations, de pensées et de sentiments comme autant de reflets, de miroirs. Et tout sera vrai.
Théorème est le projet solo de Maïssa que l’on connait sans connaitre, anciennement chanteuse de Sida, apparition moitié-urbaine et moitié de nulle-part, volontairement insaisissable, railleuse et narquoise, difficile à approcher, qui pose des questions auxquelles on ne sait pas répondre, qui ne répond pas aux nôtres (lorsqu’on ose lui en poser) ou alors de façon tellement inattendue et abrupte que l’on se promet de ne plus jamais rien lui demander. Maïssa possède ce pouvoir d’attraction des personnes qui semblent passer leur temps à nous dire j’en ai rien à foutre. Tu m’emmerdes. Laisse-moi tranquille. Mais tu sais malgré tout que tu peux quand même toujours essayer de l’écouter si tu en as le courage et la volonté.
Bien que synonyme d’impraticabilité rugueuse et de descente à la cave dans le noir, tout ceci n’est pas une posture ou une stratégie. Les Artisans est un album court avec huit compositions dont deux instrumentaux – le début de Tertre me fait invariablement penser au Get It On de T-Rex en version electro-minimale. Une grosse pointe de chaloupement hérité du dub ou d’un funk robotique (les lignes de basse de L’Enfer Définitif ou de Tourterelle), des machines qui cliquètent des rythmiques en forme de brindilles sèches et de craquements nocturnes, des couches et des couches de sonorités synthétiques qui paradoxalement en enlèvent plus qu’elles en rajoutent, des interventions parasitaires et un chant monocorde et humainement déformé, accentué on ne comprend pas comment, un déguisement qui distille des mots à moitié mâchouillés et recrachés dans une flaque huileuse, à nos pieds. Attention à ne pas glisser.
Tout est là, on peut le penser, on peut le sentir et on peut en émettre l’hypothèse, bien qu’il doive beaucoup en manquer, alors que Maïssa ne dit que ce qu’elle veut bien nous dire, avec cette diction du bout des lèvres, dans l’épaisseur des mots – encore eux – et du pâteux d’un phrasé chancelant, un phrasé ivre peut-être pour ne pas succomber à l’effort de l’intime et à la connerie d’en face. Les ragas électroniques de Théorème pratiquent l’inconfort sensitif et la poésie brutale à parts égales, la colère et le sarcasme sont au delà d’une véritable déclaration de vindicte, tout est voilé mais pourtant réel, comme la voix qui s’estompe à la fin des Giffles Du Pariétal pour mieux rester imprimée en nous.
Parfois l’affirmation est de sortie – les « je veux, je veux » et les « j’aime » (je t’aime ?) de Radionucléides – et le chant de Maïssa prend de nouvelles allures, luttant contre l’agitation, à peine maitrisée. Te Coloniser Là touche carrément à l’intérieur, en tous les cas c’est le texte le plus immédiatement physique, s’adressant directement à quelqu’un, déclaration d’amour en tutoiement. La seule chose que je regrette c’est que Les Artisans ne comporte pas d’insert avec les paroles imprimées même si je ne suis pas sûr que cela m’aurait aidé à davantage comprendre ces mots là et à placer, ici et maintenant, un peu des miens. Et puis ce n’est toujours pas le problème de Maïssa, évidemment.

[Les artisans est publié en vinyle par Maple Death records, un label insaisissable lui aussi, puisqu’on ne sait pas trop s’il est basé au Canada, en Angleterre ou en Italie – peut-être bien les trois, finalement]


lundi 23 mai 2022

Chocolat Billy + Heimat + Rio + Dominique Manu @Grrrnd Zero [17/05/2022]

 



J’étais vraiment content de revoir Heimat en concert mais que dire de CHOCOLAT BILLY ? Etre toujours aussi communicatif, généreux, ouvert mais exigeant et impliqué et ce après autant d’années d’existence et d’aventures me semble particulièrement précieux. J’ai même arrêté de prendre des photos pour profiter pleinement d’un concert pas loin d’être inoubliable (et pour danser comme un vieux manche à balai espagnol en manque d’essorage, quoi). Dominique Manu et Rio ont eux joué en premier et l’intégralité des photos est consultable par ici