Thoughtless
Cruelty n’est que le premier album de THANK et sans doute mériterait-il une vraie chronique, détaillée et
argumentée, blah blah blah. Mais je n’ai pas le temps et beaucoup trop la flemme pour rester les doigts collés sur un clavier d’ordinateur. Incongruité remarquable
au milieu d’un océan de déviances musicales, on ne rangera pas le groupe anglais
(Leeds) dans la catégorie noise-rock ou post-punk ni nulle par ailleurs, les
cinq musiciens brouillant les pistes avec un plaisir évident, mélangeant dans
le désordre mais avec distinction guitare cisaillée, plans electro qui donnent
envie de danser même sans avoir pris de la drogue, rythmiques fulgurantes, basse
terrassière, saxophone freeturé, atmosphères anxiogènes, moments faussement
légers mais irrésistibles et – par dessus tout – un chant dominateur encore
plus varié que le descriptif très
incomplet qui vient de précéder. Thoughtless Cruelty réveille tout le sadomasochisme musical en nous, fait bouillir nos
sens, nous maltraite pour mieux nous séduire, nous séduit pour mieux nous
avoir (et donc nous perdre). Assurément l’un des disques incontournables de cette année 2022, sorte
de lien distendu entre les Liars période They
Were Wrong, So We Drowned, le premier album de Girl Band et le Pyschic
Graveyard de maintenant, un disque dont le côté arty sonne pour une fois comme
une évidence parce que constamment contrebalancé par une hargne et une folie contagieuses.