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vendredi 31 décembre 2021

Bam! Box And His Orchestra + Drunk Meat + Chaleur @Grrrnd Zero [29/12/2021]

 



Ultime concert pour cette année 2021 de merde et peut-être bien le dernier avant longtemps puisque les restrictions sanitaires liées au covid sont malheureusement de retour… Pour commencer Chaleur est un tout nouveau groupe formé par des membres de la team de Gigors Electric et c’était vraiment épatant (vivement que l’on ait un enregistrement à se mettre sous la dent). Drunk Meat a joué ensuite et je n’ai pas été déçu par le set des bordelais, bien dans la lignée de leur premier album. Enfin les italiens de Bam! Box And His Orchestra – inconnus au bataillon jusqu’ici – ont tout défoncé avec leur garage punk sur-explosif. Le public était au taquet et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’est bien lâché… Comme d’habitude toutes les photos sont en ligne sur flickr.



 











 












lundi 27 décembre 2021

Orchestra Of Constant Distress : Concerns







Je suis devant une page blanche. Ou plutôt devant un écran un peu trop lumineux et qui me fera défintivement mal aux yeux si je n’y prends pas garde. Pour le moment j’écoute Concerns, le quatrième album d’ORCHESTRA OF CONSTANT DISTRESS – le troisième chez Riot Season qui a également publié un concert du groupe suédois enregistré au Roadburn en 2019, très dispensable. Et tous les disques studio d’Orchestra Of Constant Distress se ressemblent. C’est ce que j’ai toujours cru et ce que je crois encore. Une musique répétitive jusqu’à la nausée, des rythmes lents et appuyés, des tourneries perpétuelles, pas de mélodies mais des faux riffs qui taillent bizarrement dans le vif et dont le seul souvenir suffirait à raviver les plaies brûlantes, de la bidouille bruitiste/électronique pour colmater les fissures – ou plutôt les agrandir, non ? – et surtout pas de chant.
Rien à dire, aucune histoire à raconter, pas de couleurs plus intenses que les autres, pas de formes trop familières, pas de repères auxquels se raccrocher. Pas d’odeurs non plus. Non, rien du tout. Si ce n’est un gros pavé musicalement difficilement déchiffrable et pourtant cathartique. Le vide absolu, mais un vide qui t’aspire comme si tu te retrouvais soudainement projeté dans l’inconnu sans lumière et froid d’un espace béant s’ouvrant devant toi par une faille du cockpit de chair censé te protéger. Ou alors (encore mieux) comme si tu marchais au milieu d’une forêt d’arbres plus que centenaires et intimidants, des arbres sur lesquels l’homme n’a jamais osé porter la main, des arbres tous semblables, très hauts et inattaquables, des arbres dont la canopée métallique grouille de secrets (tu le devines facilement), des arbres dont les traces de mousse sur le tronc indiquent tout sauf la bonne direction. Un labyrinthe sans couloirs, sans bifurcations, sans escaliers, sans passages secrets, un labyrinthe en trois dimensions qui se mélangent constamment, un endroit dont tu ne saurais t’extirper puisque tu ne comprends pas comment tu as pu y pénétrer. Tu ne sais même pas si tu es réellement là.
Tu es nu mais personne ne fait de réflexions. Tout le monde est aveugle, toutes et tous sont muets. Tu es nu parce que tu es désarmé. Et tu te demandes : est-ce que Orchestra Of Constant Distress pourrait aller encore plus loin dans la non-musique ? La réponse – enfin une réponse ! – se trouve quelque part au milieu des huit titres de Concerns. Déjà, huit, c’est plus que précédemment et si les compositions sont plus courtes elles sont aussi un tout petit peu plus bavardes. Pour la première fois peut-être Joachim Nordwall (guitare), Henrik Andersson (basse), Anders Bryngelsson (batterie) et Henrik Rylander (tout le reste) se laissent aller à quelques confidences. Tout en se gardant bien de trop en dire. Pour la première fois les incantations urbaines et post-industrielles – car ce labyrinthe sans âge n’est peut-être qu’un immense port maritime balayé par les vents froids et ces arbres ancestraux ne sont peut-être que d’immenses grues servant à décharger des containers anonymes – se teintent franchement d’un psychédélisme noir qui jusqu’ici ne voulait pas dire son nom.
Tu viens enfin de trouver une poignée à laquelle te raccrocher mais inutile de tirer dessus : ce n’est pas la poignée d’un système d’alarme, juste une réponse différente, une nouvelle drogue que tu ne connaissais pas encore. Tu tournes en rond avec la musique de Concerns mais pourtant elle existe tout comme tu existes, indifféremment : il n’y a pas de pages blanches, que de l’oubli. Tu n’es ni insensible ni endurci. Tu es ailleurs et tu aimes ça.


[
Concerns a été publié en vinyle à trois cents exemplaires au mois de juillet 2021 par Riot Season – le disque est toujours disponible à ce jour, Orchestra Of Constant Distress n’étant pas non plus le groupe le plus vendeur du monde]


jeudi 23 décembre 2021

Iffernet + Dolpo + Dubuk @Grrrnd Zero [18/12/2021]

 




J’attendais cette date avec impatience et je n’ai pas été déçu. D’abord par Dubuk, projet solo dark ambient ultra bien maitrisé et aux effets durables (même si le set d’Anna n’a duré qu’une vingtaine de minutes) puis par Iffernet et son black metal rugueux, vindicatif, crusty-bouillant et néanmoins labyrinthique (sans oublier un batteur/chanteur très impressionnant). Il n’y a que Dolpo qui m’a laissé sur ma faim, malgré l’utilisation d’instruments tibétains et une scénographie volontairement liturgique mais les amateurs de post hardcore à la Year Of no Light ont du apprécier.
Toutes les photos sont en ligne à l’endroit habituel, y compris et surtout celles de Régine Tonic, DJette extravagante dont les mix d’un goût pointu et imparable m’ont presque donné envie de danser. Bravo et merci aux Sœurs du Désastre et à Stridulation qui ont organisé cette soirée païenne et réconfortante.

















































lundi 20 décembre 2021

Ar Ker + Magrava @Périscope [17/12/2021]

 




Direction le Périscope pour assister au nouveau set de Seb Brun aka AR KER. Sa musique a pas mal changé depuis ses tout débuts, elle est de plus en plus électronique, jouant sur les mouvements de masse submersifs et l’abstract... Et le résultat est très impressionnant.
Quant à MAGRAVA (Cyril Meysson à la guitare très électrique et Rodolphe Loubatière à la batterie pulsative) l’envie d’en découdre était plus que palpable après une trop longue période d’annulations et autres péripéties sanitaires. A chaque concert le duo présente quelque chose de différent bien que toujours dans la même veine incandescente et explosive : le free noise de Magrava est des plus passionnants et des plus prenants, non dénué de nuances au-delà du mur du son et de l’intensité tellurique. C’est le meilleur concert du groupe auquel j’ai pu assister à ce jour.

[l’intégralité des photos par ici]