Un live d’HELMET ? Oui… tout est possible à
notre époque moribonde : déterrer des sessions studio que l’on croyait
perdues à jamais (la récente histoire d’Unsane et d’Improvised Munitions) ou rendre disponibles des concerts jusqu’ici inédits
qui feront surtout plaisir aux fans mais n’en convertiront pas nécessairement de
nouveaux. Live And Rare n’est qu’un
gros pavé nostalgique dans la mare mais ne prétend pas non plus être autre
chose. Pour s’en convaincre il suffit de lire les notes rédigées par le boss Page Hamilton qui sont assez touchantes et
presque drôles ce qui, lorsqu’on connait un peu le bonhomme, n’est pas peu
dire.
La face A a été enregistrée en 1989 au CBGB à New-York – où Helmet venait en voisin pour y fourbir ses premières armes et forger
son identité à force de concerts – et tourne surtout autour de compositions que
l’on retrouvera plus tard sur le premier album. On y découvre un groupe encore
un peu vert, assez hardcore mais déjà intraitable et froid, qui se cherche
parfois mais très volontariste. C’est la partie de Live And Rare que je préfère. La seconde face reprend un concert
australien de 1993 et correspond au monstrueux album Meantime (avec en prime une reprise des Melvins). Le son de l’enregistrement,
encore meilleur bien que moins contrasté, permet de se faire une idée de la
machine que pouvaient constituer les quatre Helmet à cette époque (personnellement je ne les ai vus en concert
que pour l’album Betty, en 1994) et,
évidemment, plus on écoute fort et meilleur c’est. Au delà, il est largement permis
de penser qu’Hamilton s’est d’abord fait plaisir en publiant ces bandes. Il aurait eu tort de s’en priver bien que je te défie de
pouvoir trouver cette galette à moins de 25 €uros, époque de merde encore et
toujours.