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vendredi 29 juin 2018

Protomartyr / Consolation EP








Jusqu’ici les américains de PROTOMARTYR ont eu tout bon. Trois* albums en constante progression les uns par rapport aux autres (rien que les deux derniers, The Agent Intellect (2015) et Relatives In Descent (2017) sont des indispensables absolus) ; la fierté d’avoir renvoyé tous les apprentis revivalistes du post-punk anglais dans les jupes de Mark E. Smith et de Ian Curtis ; des concerts largement à la hauteur de la musique du groupe. Il s’agit précisément ici d’un point crucial : si les albums de Protomartyr sont de plus en plus arrangés, affinés, célestes et funambules, le groupe a su garder en live toute sa morgue ironique et toute sa rugosité prolétarienne sans rien perdre de sa puissance émotionnelle. Ces types là ressemblent vraiment à rien et c’est sans doute ce qui rend leur musique encore plus belle et encore plus forte.

Et puis voilà que débarque ce Consolation EP et ses quatre inédits. Encore une pochette très visuelle et arty, un livret (gatefold) toujours aussi démesurément étendu par rapport au contenu strictement musical du disque, bref une présentation soignée voire luxueuse. Quatre titres dont les deux premiers ne réservent absolument aucune surprise. Du Protomartyr pur jus et rien d’autre. Wait comme Same Face In A Different Mirror manquent toutefois d’un petit quelque chose qui fait toute la différence. Ce sont deux titres plutôt courts et ils sont trop linéaires et trop monobloc, ils n’ont pas ce second pallier presque impromptu et ce basculement à la limite de la fissure qui rendent la musique du groupe si exaltante et si attractive. On pourrait même penser que Wait et Same Face In A Different Mirror n’auraient du être utilisés que comme morceaux-transition au milieu d’un album, sorte de trampolines et d’introductions à des compositions plus consistantes et plus enlevées. Mais Protomartyr n’a visiblement pas su trop quoi en faire si ce n’est nous les livrer tout crus et comme bouche-trous. Rien de déshonorant, toutefois.

L’intérêt de Consolation est donc ailleurs. La face B du disque contient deux autres titres inédits qui arrivent enfin à relever pertinemment le niveau. Wheel Of Fortune et You Always Win possèdent plusieurs degrés de composition et se révèlent autrement plus passionnants. On y retrouve précisément ces fêlures qui se transforment en jaillissements et qui sont l’une des marques de fabrique de la musique de Protomartyr. Des arrangements pas trop envahissants viennent rehausser le tout : violon alto et violoncelle mais aussi de la clarinette basse sur le final très poignant de You Always Win. Sans oublier la participation de Kelly Deal au chant additionnel. Oui, je parle bien de la Kelly Deal des Breeders. Je n’ai jamais été trop fan du groupe des sœurs Deal (à l’exception peut-être du presque sombre Title TK) et j’avais un peu peur de ses interventions vocales et de ses youyous si caractéristiques mais je dois bien admettre que la présence d’un chant alternatif apporte un réel plus à la musique de Protomartyr qui ne délaisse pas pour autant son côté acide et névrosé. Depuis le début les mélodies ont toujours été à l’honneur dans la musique du groupe et aujourd’hui avec Wheel Of Fortune et You Always Win Protomartyr semble se diriger vers encore plus de sophistication. Mais je veux un nouvel album pour avant l’année prochaine, OK ?

[Consolation est un 12’ qui tourne en 45 tours et il a été publié par Domino records]

* en fait il y en a quatre mais à l’écoute du premier d’entre eux (No Passion All Technique – 2012) on peut souvent douter qu’il s’agisse bien du même groupe et d’ailleurs Protomartyr ne l’a pas mis en ligne sur son bandcamp – CQFD

jeudi 28 juin 2018

Young Widows / Decayed - Ten Years Of Cities, Wounds, Lightness And Pain


Loin des yeux et loin du cœur : j’avais presque oublié l’existence de YOUNG WIDOWS, excellent trio de Louisville (Kentucky, US) formé en 2006 sur les cendres encore toutes chaudes des non moins excellents Breather Resist, l’un des rares groupes de hardcore choatique et matheux du début des années 2000 encore écoutable aujourd’hui… j’avais presque oublié l’existence de Young Widows alors que j’ai fut un temps énormément aimé ce groupe dont la discographie a largement divisé les amateurs. D’un côté la ligne dure avec les adorateurs du deuxième et insurpassable album Old Wounds (2008, chez Temporary Residence) et de l’autre les passionnés de In And Out Of Youth And Madness, album de la « rupture » et de la déception publié en 2011.
J’étais donc du côté des premiers et je le suis toujours. Bien que Easy Pain paru en 2014 et successeur direct de In And Out Of Youth And Madness ait lui fini par trouver grâce à mes oreilles, sorte de compromis et d’hybride réussi entre ses deux prédécesseurs susmentionnés. Ce qui, quelques années après, m’a peu à peu conduit à réévaluer en douceur In And Out Of Youth And Madness bien qu’à mon sens il ne tienne toujours pas sur la longueur et bien qu’il me rappelle au passage un concert du groupe ennuyeux au possible. Je peux maintenant avouer qu’avec ce troisième album Young Widows était rentré dans la fameuse catégorie des formations musicales que l’on adore détester, cette petite case exigüe et à géométrie variable mais qui cependant contient beaucoup de monde.
Young Widows a failli moisir très longtemps au purgatoire. Tout simplement parce que le trio n’a que très peu voire pas du tout donné de ses nouvelles depuis 2014 et, en ce qui me concerne, a donc failli tomber dans l’oubli. Jusqu’à cette année 2018 où Young Widows a décidé de fêter le dixième anniversaire de Old Wounds avec une série de concerts américains et l’intention d’y jouer l’intégralité de cet album. Une bonne façon de se remettre en selle et de tenter de refaire parler de lui. 
Parallèlement Temporary Residence a décidé de publier une compilation intitulée Decayed – Ten Years Of Cities, Wounds, Lightness And Pain. Un double vinyle regroupant singles, splits et inédits collectés sur les dix premières années d’existences de Young Widows. Mais il ne s’agit pas d’une intégrale et je vais commencer par ce qui ne figure pas dessus : les trois titres parus sur le split avec Helms Alee en 2014 chez Sargent House ; le titre des Scion Sessions avec Coliseum et TV Freaks en 2012 ; les trois reprises de Nirvana enregistrées pour les tributes publiés par Robotic Empire (OK : la parution de ces tributes s’étale entre 2014 et 2016…). Par contre il y a tout le reste et ce qui est intéressant c’est que Decayed – Ten Years Of Cities, Wounds, Lightness And Pain remonte dans le temps, allant de 2014 à 2004, du plus récent au meilleur pour finir aux débuts du groupe, lorsqu’il n’avait pas encore totalement trouvé sa voie. 






La compilation démarre donc avec The Money et In My Living Room, deux compositions originellement issues d’un single bonus accompagnant le premier tirage de l’album Easy Pain. C’est loin d’être le tout meilleur de Young Widows mais ces deux titres rappellent cependant qu’en 2014 le trio avait réussi à trouver un bon compromis entre la fébrilité noise de ses débuts et quelque chose de plus mélancolique et de plus sombre. Dans le genre il s’agit même d’une réussite. Suivent une poignée d’inédits. Si on suit la logique rétrochronologique de Ten Years Of Cities, Wounds, Lightness And Pain ceux-ci ont été enregistrés quelques part entre les albums Easy Pain et In And Out Of Youth And Madness. Ce sont presque tous de bons morceaux (à l’exception de Uptight And Tangled vraiment trop plan-plan) à tel point qu’il est difficile de comprendre pourquoi ils n’ont jamais été publiés auparavant. Peut-être parce qu’ils n’auraient pas correspondu à la cohérence souhaitée des albums auxquels ils auraient pu être rattachés. Il est vrai également que Rolling As A Forgiver et sa guitare jouée en slide ainsi que le trépident Checked In/Out n’auraient pas démérité sur single.
Mais poursuivons notre inventaire. Cela se gâte franchement avec Rose Window, titre figurant sur la face B de Future Heart, 45 tours ayant précédé la parution de And Out Of Youth And Madness et parfaitement à l’image de celui-ci : mollasson, produit sans imagination et ennuyeux à la longue. Finalement l’ultime témoignage que ce troisième album de Young Widows est, dans le meilleur des cas, un coup d’épée dans l’eau et en enlisement progressif dans le soporifique. Heureusement on ne trouvera ici pas d’autres extraits relatifs à cette période et à cet album. Au contraire les quatre titres suivants sont ceux figurant sur les split singles publiés à l’époque de Old Wounds (une fois assemblées ensemble les pochettes de ces quatre disques reproduisent un visuel proche de celui de l’album). Les autres faces étaient occupées par des groupes amis et admirés, toujours très différents du trio : Bonnie Prince Billy, Pelican, Melt Banana et My Disco. Côté Young Widows Easy Acting, Long Live The New Weight, Mid Western et King Of The Back Burners, s’ils ne sont peut-être pas totalement à la hauteur de Old Wounds, restent très représentatifs de l’excellence d’un groupe volcanique et sombre alors en pleine ascension et au sommet de sa créativité.
La suite pourrait quasiment constituer une découverte puisqu’il s’agit de la version initiale de Swamped And Agitated figurant sur un split partagé avec Plows (2007). Voilà une composition abrasive et puissante, un titre de noise rock tiré par le haut par une guitare imaginative, une basse imposante, une batterie toute en roulements et un chant il est vrai pas très délicat. Ce n’est pas encore la grande classe qui viendra tout de suite après (Young Widows réenregistrera Swamped And Agitated pour l’album Old Wounds dans une version plus aboutie et surtout sonnant de bien meilleure façon) mais on frise la perfection et on s’éloigne déjà beaucoup des débuts du trio représentés par les deux titres suivants, Future Plans et Baryton #3, deux titres issus d’un split avec Coliseum publié en 2006 par Relapse (!) et qui malgré quelques avancées portent encore quelques petites scories de l’époque Breather Resist.

Au moins tout le monde sera  d’accord sur un point : Young Widows possède une discographie assez étendue, riche et diversifiée de quatre albums tous différents les uns des autres. Une discographie que Decayed – Ten Years Of Cities, Wounds, Lightness And Pain documente de la plus belle façon en remontant intelligemment le cheminement d’un groupe qui a su sortir de son carcan et faire évoluer son noise rock torturé, y compris en prenant le risque de parfois se tromper. Young Widows reste plus que jamais un groupe à (re)découvrir et il n’est absolument pas trop tard pour cela. Cette compilation peut bien entendu y aider mais sinon je suggère évidemment les écoutes attentives et répétées des albums Easy Pain et surtout Old wounds qui à lui seul démontre que Young Widows est un groupe qui mérite de ne jamais jamais tomber dans l’oubli.

lundi 25 juin 2018

Stuntman - Art Of Burning Water / split







Voilà un objet de grand luxe : présentation soignée, vinyle de couleur (la même que celle de la pochette, un genre de plastique doré façon playmobil) et une pochette justement qui s’ouvre en deux et contient tellement d’informations capitales et essentielles – paroles, crédits, remerciements, amour – que les recopier bêtement me suffirait à remplir cette chronique sans avoir à fournir trop d’efforts. Allons-y donc. Mais j’allais quand même oublier le plus important : ce 7’ est un split avec deux des meilleurs groupes de hardcore noise post-grindeux de la vieille Europe, rien de moins que Stuntman et Art Of Burning Water.

Si je me fie aux ronds centraux ce sont les cascadeurs sétois qui figurent sur la face A*. Mais je vais d’abord causer de la face B parce que celle-ci est occupée par deux titres* des anglais de Art Of Burning Water, l’un de mes  groupes préférés voire mes chouchous du genre. Enregistrés en avril 2016 par Wayne Adams* (oui celui de Death Pedals et qui s’est déjà occupé de la moitié des trois quarts des groupes londoniens), The Death Of Uncondional Love In The Age Of I-Me-Me* et Don’t Need* – qui est en fait une reprise de Deep Wound* – sont du pur Art Of Burning Water avec tout ce que cela signifie de bonheur mais aussi de légère frustration. Le bonheur c’est celui de retrouvailles avec le hardcore véloce et grésillant chargé d’une bonne dose de plomb et de crasse du trio. La frustration c’est celle de n’avoir à se mettre qu’un titre de 2 minutes et un autre d’à peine 38 secondes sous la dent, le tout avec un son in fine plus brouillon que sale. Un peu comme un sentiment d’inachevé et d’incomplétude, bien que je sache pertinemment que les anglais n’ont jamais été du genre à trop trainer sur les aires d’autoroutes ni à passer le balai dans leur local de répétition. Du coup ces deux nouveaux titres donnent davantage l’envie de réécouter les deux derniers monstrueux albums du groupe, Living Is For Giving, Dying Is For Getting et Between Life And Nowhere. C’est pas grave les gars, sachez que je vous aime quand même parce que vous ne déméritez pas, que je vous aimerai toujours et que j’attends impatiemment la suite de vos aventures.

Face A, donc. Et Stuntman directement en pleine poire avec un seul titre – mais quel titre ! Easy Prey* a également été enregistré en avril 2016* mais par Amaury Sauvé* qui très souvent représente un gage certain de qualité. S’il y a une constante chez Stuntman c’est que malgré les changements de line-up depuis sa formation au début des années 2000 – quinze années d’existence c’est quand même pas rien –, le groupe a su faire grandir et entretenir la flamme d’un hardcore ultra noise, ultra charpenté et ultra massif. Pas le genre de guignolades pour apprentis coreux qui pensent avoir inventé la machine à recourber les bananes métalliques sous prétexte qu’ils ont tout pompé sur les groupes Deathwish ™ et Plastic Inc. Non Stuntman c’est du qui fait mal pour de vrai et du significatif et Easy Prey* n’échappe pas à la règle avec ses deux parties, la première en forme de sprint déchainé et la seconde en mode j’écrase tout le monde avec ma bétonnière qui dégueule intensément de la lourdeur et de la noirceur tout ce qu’elle peut. Honnêtement j’écoute bien plus souvent la face Stuntman que la face Art Of Burning Water et… oui… bien qu’un split single ne soit pas un combat de catch et encore moins un match de foot avec un vainqueur et un vaincu, il faut bien avouer que Stuntman est le plus impressionnant et le plus marquant.

[ce split est publié par une armada de labels auprès de qui on peut aisément se le procurer : Bigoût records, Dingleberry records, Ecstatic Shock, Emergence records, Jungle Khôl, Superfi records et Wooaaargh*]

* recopiage !

samedi 23 juin 2018

Comme à la radio : Videoiid







S’associer avec d’autres musiciennes et d’autres musiciens en ayant recours à des petites annonces est presque une idée vieille comme le monde et ce ne sont pas les exemples célèbres qui manquent. 

Toujours exilé fiscal en Suède et apparemment toujours autant en manque de nouveaux projets le lyonnais Sheik Anorak a ainsi cherché à recruter d’autres personnes fans de bordel musical et désireuses de jouer de la noise à la Arab On Radar voire US Maple.

Saluons donc la naissance d’un tout nouveau trio guitare/basse/batterie et voix portant le nom – très étrange – de VIDEOIID.

Le groupe a d'ores et déjà enregistré un EP dont le premier extrait mis en ligne s’intitule Go Away (Deleuze) :






Et un deuxième extrait dans la foulée, Crackhead Jazz :






Si vous trouvez le résultat encore un tout petit peu vert je serais presque d’accord mais je ne doute pas non plus que Videoiid aura tout le loisir d’étoffer son répertoire no wave (et définitivement très Arab On Radar) d’ici sa venue pour quelques dates de concerts en Europe du sud à la fin de cette année 2018.

Encore un projet plus que prometteur de Sheik Anorak qui toujours aussi actif a également déjà annoncé la programmation de l’édition 2018 du Gaffer Fest qui se tiendra le dernier week-end du mois de septembre au Périscope de Lyon… Mais comment fait-il ?

jeudi 21 juin 2018

Warfuck / This Was Supposed To Be Fun







Encore une chronique de disque qui promet d’être toute en finesse. Mais, que voulez-vous, impossible de ne pas parler d’un groupe qui s’appelle WARFUCK lorsqu’on écrit dans une gazette qui elle s’appelle Beat Occult* – il n’y a pas de hasard. D’autant plus que j’ai été très gentiment et très poliment sollicité par un mail du label pour causer de This Was Supposed To Be Fun : « Hello, je suis *******, PR pour Lixiviat Records. Je m'occupe de la promotion du groupe Warfuck, power duo grindcore de Lyon. Le nouvel album de Warfuck nommé This Was Supposed To Be Fun sera disponible le 14 mai chez Lixiviat Records, pour les fans de Magrudergrind, Nasum et Pig Destroyer. Nous avons pensé que vous seriez intéressé pour faire une chronique et/ou une interview » et cætera, et cætera. 
Je tenais à donner toutes ces précisions très importantes afin de prouver ma parfaite impartialité ainsi que toute ma neutralité dans cette histoire : bien que Warfuck soit donc un groupe basé sur Lyon et que j’ai même déjà vu plusieurs fois en concert je ne connais personnellement aucun de ses membres émérites.

Et en fait de membres ils ne sont que deux pour engendrer tout ce bordel de grind : Nico à la guitare et au chant et Mak à la batterie (et un peu aussi au chant). Le livret de This Was Supposed To Be Fun précise même fièrement no bass, no metronome, no HM2… (si tu tiens vraiment à savoir ce que signifie HM2 tu peux toujours demander des explications à ton ami Kurt). Warfuck c’est que du naturel, sans collagène de synthèse ni hormones en plastique, du bio-éthique pour de vrai et du savoir-faire organique à l’ancienne.
Dit autrement, cela signifie que This Was Supposed To Be Fun n’est en aucun cas un album à la production léchée de trop et aseptisée : Serge Spiga a assuré l’enregistrement tandis que Dan Swanö s’est lui occupé du mastering et ces deux là ont des curriculums vitae longs comme les fins de mois difficiles d’un livreur de sushis à vélo mais This Was Supposed To Be Fun a un son qui colle et qui racle en même temps, un truc qui s’accroche à toi. Pas un son mécanisé, clinique ou lissé comme une opération de chirurgie esthétique.  
Pour finir, l’une des particularités du mix concerne la batterie qui est plutôt mise en avant et bien détachée, si tu kiffes la double pédale, ce disque devrait autant te combler qu’un burger végétarien. This Was Supposed To Be Fun, déjà le troisième album du duo, confirme alors que Warfuck est un formidable générateur de riffs qui charcutent salement et de blasts qui mitraillent. Ça ne s’arrête presque jamais, les passages un peu lents se comptant sur les doigts de la main d’un manchot – sur Broyer Du Noir ou Façon Polza par exemple –, respirations rares mais nécessaires et tremplins ascendants vers toujours plus de frénésie et de rage.

Et puis, parlons un peu de cet artwork signé Hugo Charpentier (voilà, c’est fait), un habitué des Éditions Mauvaise Foi et surtout parlons des paroles de This Was Supposed To Be Fun, la plupart écrites en français et que l’on peut enfin découvrir en les lisant dans le livret joint au disque parce que (ô surprise !) Warfuck ne pratique pas le chant clair mais plutôt le yaourt sauce harissa-moutarde – le chant est d’ailleurs le petit point faible du duo, par manque de souffle et de coffre, mais il possède aussi cette caractéristique importante à mes oreilles d’être toujours au bord de la rupture et donc dans l’urgence.
Bref, revenons-en aux textes : impliqués, mystérieux aussi parfois, parce que presque allégoriques, avec des mots noirs dont suintent autant colère que dégoût, douleur qu’écœurement. Comme pour tout le reste il n’y a aucune équivoque et ce que fait Warfuck le groupe le fait vraiment bien, dans tous les sens du terme, son grind résonnant avec une efficacité et un en-allant qui soulignent toute la sincérité et toute l’âpreté du groupe. Fan de heavy metal symphonique ou de stoner hypotonique passe donc ton chemin et va crever au HellFest.

[This Was Supposed To Be Fun est publié en vinyle et CD par Lixiviat records, le propre label du groupe et dont c’est la toute première parution alors soyez sympas, achetez leur disque, pour que ces petits gars puissent continuer à faire de la musique de sauvages]

 

* note très importante : suite à de nombreuses plaintes émanant des ligues parentales pour la défense d’une bonne moralité dans les musiques extrêmes et celles pour la préservation de l’innocence des petits enfants de chœurs, le nom de ce blog a malheureusement du changer – Beat Occult est donc devenu… Instant Bullshit



mardi 19 juin 2018

Réveilhez + Louis Minus II [18/06/2018]





Beau concert du lundi, une façon bien tranquille et apaisée de commencer la semaine avec Réveilhez puis Louis Minus II – soit Louis Minus Seize en version duo. Merci.


















































lundi 18 juin 2018

E @Sonic [16/06/2018]



Mais quel bonheur de revoir E au Sonic

Près d’un an et demi après un premier passage au même endroit, Gavin McCarthy, Jason Sanford et Thalia Zedek nous ont à nouveau offert un concert de très grande classe, confirmant au passage tout le bien que l’on peut penser de Negative Work, le deuxième album du groupe.

Et Les Halles a eu la très rude tâche d’assurer la première partie de cette soirée devant un public pour le moins clairsemé et qui de toutes façons n’était pas vraiment venu pour lui – bravo mon garçon.