Voilà un objet de grand luxe :
présentation soignée, vinyle de couleur (la même que celle de la pochette, un
genre de plastique doré façon playmobil) et une pochette justement qui s’ouvre
en deux et contient tellement d’informations capitales et essentielles –
paroles, crédits, remerciements, amour – que les recopier bêtement me suffirait
à remplir cette chronique sans avoir à fournir trop d’efforts. Allons-y donc. Mais
j’allais quand même oublier le plus important : ce 7’ est un split avec
deux des meilleurs groupes de hardcore noise post-grindeux de la vieille Europe,
rien de moins que Stuntman et Art Of Burning Water.
Si je me fie aux ronds centraux ce sont les cascadeurs sétois qui figurent sur la face A*. Mais je
vais d’abord causer de la face B parce que celle-ci est occupée par deux titres*
des anglais de Art Of Burning Water, l’un
de mes groupes préférés voire mes
chouchous du genre. Enregistrés en avril 2016 par Wayne Adams* (oui celui de Death Pedals et qui s’est déjà occupé de la moitié des trois
quarts des groupes londoniens), The Death
Of Uncondional Love In The Age Of I-Me-Me* et Don’t Need* – qui est en fait une reprise de Deep Wound* – sont du pur Art
Of Burning Water avec tout ce que cela signifie de bonheur mais aussi de légère
frustration. Le bonheur c’est celui de retrouvailles avec le hardcore véloce et
grésillant chargé d’une bonne dose de plomb et de crasse du trio. La
frustration c’est celle de n’avoir à se mettre qu’un titre de 2 minutes et un
autre d’à peine 38 secondes sous la dent, le tout avec un son in fine plus
brouillon que sale. Un peu comme un sentiment d’inachevé et d’incomplétude,
bien que je sache pertinemment que les anglais n’ont jamais été du genre à trop
trainer sur les aires d’autoroutes ni à passer le balai dans leur local de
répétition. Du coup ces deux nouveaux titres donnent davantage l’envie de
réécouter les deux derniers monstrueux albums du groupe, Living Is For Giving, Dying Is For Getting et Between Life And Nowhere. C’est pas grave les gars, sachez que je
vous aime quand même parce que vous ne déméritez pas,
que je vous aimerai toujours et que j’attends impatiemment la suite de vos
aventures.
Face A, donc. Et Stuntman
directement en pleine poire avec un seul titre – mais quel titre ! Easy Prey* a également été enregistré en
avril 2016* mais par Amaury Sauvé* qui très souvent représente un gage certain
de qualité. S’il y a une constante chez Stuntman
c’est que malgré les changements de line-up depuis sa formation au début des
années 2000 – quinze années d’existence c’est quand même pas rien –, le groupe
a su faire grandir et entretenir la flamme d’un hardcore ultra noise, ultra
charpenté et ultra massif. Pas le genre de guignolades pour apprentis coreux
qui pensent avoir inventé la machine à recourber les bananes métalliques sous
prétexte qu’ils ont tout pompé sur les groupes Deathwish ™ et Plastic Inc. Non
Stuntman c’est du qui fait mal pour
de vrai et du significatif et Easy Prey*
n’échappe pas à la règle avec ses deux parties, la première en forme de sprint déchainé
et la seconde en mode j’écrase tout le monde avec ma bétonnière qui dégueule
intensément de la lourdeur et de la noirceur tout ce qu’elle peut. Honnêtement
j’écoute bien plus souvent la face Stuntman que la face Art Of Burning Water
et… oui… bien qu’un split single ne soit pas un combat de catch et encore moins
un match de foot avec un vainqueur et un vaincu, il faut bien avouer que Stuntman
est le plus impressionnant et le plus marquant.
[ce split
est publié par une armada de labels auprès de qui on peut aisément se le
procurer : Bigoût records, Dingleberry records, Ecstatic Shock, Emergence records,
Jungle Khôl,
Superfi records
et Wooaaargh*]
* recopiage !