Ce n’est pas la peine de me le répéter
encore et toujours : je sais déjà que je ne suis qu’un vil réactionnaire doublé
d’un conservateur de la pire espèce. Une sorte de grosse enflure de rétrograde
passéiste. Par exemple je refuse de trop m’extasier sur ce groupe tellement
aventureux et tellement novateur (haha !) qu’est Idles – non, je n’ai pas
dit que je ne l’aimais point, simplement je suis très loin de comprendre tout
le foin hystérique et béat qu’il suscite* – tout comme je ne saurais trouver
les mots précisément justes pour exprimer toutes les mauvaises pensées que
génèrent en moi les imbécilités formatées et extrudées (tiens, voilà du boudin)
de Dead Cross ou de Converge, ce genre de formations marketées dont le but
premier semble être de vendre des baskets, des sacs-à-dos, des épinglettes et
des t-shirts hors de prix à des kidettes et des kids pourri.e.s à l’envie (sic).
Le gâtisme c’est de toujours râler sur
les mêmes sujets (activité que je maitrise parfaitement) mais surtout râler de
plus en plus (je n’en parle même pas) ; le gâtisme c’est également porter
au pinacle de l’inventivité des groupes prémâchés qui font la même chose ou
presque que ce que d’autres groupes faisaient déjà il y a déjà plus de vingt
ans, et presque toujours en beaucoup mieux. De ce point de vue là c’est gâtisme
contre gâtisme, choisis donc le tien et profites en pour en même temps choisir
ton camp, camarade, parce que c’est l’époque qui veut ça, tout ayant déjà été
fait en matière de musiques. Tout ? Oui et c’est terriblement vrai. Mais
ce qui l’est encore plus c’est que l’on n’a que l’âge de la musique que l’on
écoute alors que la musique, elle, n’a pas d’âge (sauf celui qu’on veut
bien lui donner, par conséquent cela ne compte pas, retour à la case départ).
Et
c’est ce qui m’incite alors à te parler aujourd’hui de SINKING SUNS, un trio de noise-rock (encore une fois, oui !)
originaire de Madison / Wisconsin et dont le deuxième album intitulé Bad Vibes a été publié fin juillet par l’excellent label Reptilian records
(de Baltimore… je le précise également à cause de mon côté « apprendre en
s’amusant » et tu verras, toi aussi à force tu deviendras un jour incollable
sur le géographie nord-américaine).
Et alors donc ? Quoi de neuf ? Mais rien du tout, pardi ! Sinking Suns est l’archétype éculé et prévisible ou presque du sacro-saint trio de noise-rock typé guitare/basse/batterie – « ou presque » parce que pour une fois c’est le bassiste qui assure (magnifiquement) le chant principal et non pas le guitariste. Quelle différence ? A priori aucune sauf que chez Sinking Suns les parties de guitares sont réellement chiadées de chez chiadées, atteignant systématiquement leur but, j’en déduis que le titulaire de cet instrument du diable a pu se concentrer comme il le voulait sur ses parties pour tirer du feu riffs et mélodies imparables. Pour le reste c’est du plus que classique, à commencer par les lignes de basse d’une taille largement plus que respectables, pour ne pas écrire énormes (bonnet Z). Ce qui est la moindre des choses.
Et alors donc ? Quoi de neuf ? Mais rien du tout, pardi ! Sinking Suns est l’archétype éculé et prévisible ou presque du sacro-saint trio de noise-rock typé guitare/basse/batterie – « ou presque » parce que pour une fois c’est le bassiste qui assure (magnifiquement) le chant principal et non pas le guitariste. Quelle différence ? A priori aucune sauf que chez Sinking Suns les parties de guitares sont réellement chiadées de chez chiadées, atteignant systématiquement leur but, j’en déduis que le titulaire de cet instrument du diable a pu se concentrer comme il le voulait sur ses parties pour tirer du feu riffs et mélodies imparables. Pour le reste c’est du plus que classique, à commencer par les lignes de basse d’une taille largement plus que respectables, pour ne pas écrire énormes (bonnet Z). Ce qui est la moindre des choses.
Le gros point fort du trio reste cette
capacité ici jamais démentie – et beaucoup plus rare qu’on ne le pense – à
savoir concilier puissance réfléchie et mélodies non aguicheuses mais
implacables : Sinking Suns est une formation
appartenant à la catégorie des groupes finauds qui ont parfaitement compris que
ce bon vieux noise-rock à papa peut être aussi bruyant qu’il le veut et qu’il
le peut, il n’en sera que plus efficace si le niveau des compositions s’élève
au dessus du niveau zéro du tout à
l’égout en privilégiant l’accroche mélodique. Ajoutez à cela un bon petit
côté élégamment marécageux et Sinking
Suns se place derechef quelque part à la croisée d’Hammerhead et de Clockcleaner.
Bref… Je ne sais donc pas ce qu’il s’est
passé en 1987 mais 1987 est également
le titre introductif de Bad Vibes, un
mid-tempo décidé et volontaire qui ouvre le bal d’un album qui ne connait absolument aucun
coup de mou. Suivent American Steel plus
Hammerhead que jamais, Zenith et The End Of All Roads (deux pépites swamp),
l’ultra mélodique et tubesque Thumbsucker,
le très swinguant et irrésistible Remember
You Will Die (non mais quel titre !) ou Teenage Werewolf, composition la plus rock’n’roll (ahem) du lot et
qui contrairement à son titre n’a pas l’air d’être une reprise des Cramps (et pourtant...).
Bad Vibes est peut-être bien le
disque de noise-rock de cette année 2018. Et Sinking Suns est un groupe inratable, aussi épidermique
qu’intelligent. Que c’est bon d’être un vieux con.
* mais comme je suis généreux voici un
lien vers les photos très étonnantes prises par Lowlights and Decibels (prénom :
Gérald) lors d’un récent concert d’Idles du côté de Lyon