En cette veille de célébration d’une grande boucherie centenaire dont le seul questionnement semble être celui du faux choix entre un maréchal collabo/antisémite/patriarcal/etc. et un maréchal héroïque envoyant impitoyablement des dizaines de milliers d’êtres humains vers une mort certaine au nom de la nation et de la fierté du sang, j’avais la ferme intention de parler un petit peu du tout premier album de KOENIGSTEIN YOUTH (en à peu près une dizaine d’années d’existence et alors que le groupe vient tout juste d’annoncer sa séparation). Mais je dois renoncer : ce groupe de beaux gosses révoltés stéphanois est beaucoup plus fort que moi.
Au-delà d’un punk hardcore irrésistible ultra
rapide et ultra énervé il y a surtout un groupe concerné et engagé avec des
textes – en français – qu’il convient d’écouter et de lire. Ce qui ne veut pas
dire non plus acquiescer machinalement et bêtement à l’implication et à la colère
de Koenigstein Youth, à chacune et à
chacun également de mener sa propre réflexion sur notre monde aliénant et profondément
inégalitaire.
Ce n’est pas pour rien non plus que le groupe avait décidé de choisir ce nom de Koenigstein Youth : Koenigstein est le vrai nom de Ravachol (ce dernier étant en fait le nom de sa mère) né à Saint-Chamond dans la Loire en 1859 et guillotiné à Montbrison (toujours dans la Loire) en 1892, ouvrier et activiste anarchiste, symbole de la lutte et de la révolte armées.
Aujourd’hui il y a toujours une rue
Claudius Ravachol à Saint Étienne, du côté du quartier Carnot. Évidemment ce n’est
pas à Lyon qu’il y en aurait une.
[ce disque désormais posthume est publié
en vinyle par Kick Rock records]