Encore une petite friandise énervée de
la part de Deathwish. Gouge Away est
un (presque) tout jeune groupe – formé en 2012 – et qui débarque de Floride. Son deuxième
album intitulé Burnt Sugar vient donc
de paraitre sur un prestigieux label qui, oui c’est nécessairement logique et
commercialement cohérent, ne tarit pas d’éloges à son sujet avant de nous
présenter GOUGE AWAY comme un fabuleux groupe de hardcore... Hardcore ?
Moi je veux bien et c’est comme vous voulez, hein, parce que finalement
« hardcore » en 2018 ça n’a plus vraiment de réelle signification… un
peu comme « nouilles en salade», « vacances au Cambodge »,
« la joie comme acte de résistance », « le crépuscule en nous »,
« humanisme et révolution prolétarienne », tout ça. Il n’y
a que « screamo » qui de nos jours veuille encore dire quelque
chose, c’est aussi dégueulasse aujourd’hui qu’il y a quinze ans. Mais ce qui reste sûr et certain c’est que Gouge
Away a presque rien à voir avec les pitreries hardcore et poilues dont
Deathwish nous abreuve régulièrement et, tant que j’y suis, le groupe a absolument
rien à voir non plus avec les Pixies – mais si… rappelle-toi les Pixies et Gouge Away.
Aucun rapport avec la bande à Black
Francis et Kim Deal, vraiment ? Je concède pourtant qu’un titre comme Raw Blood comporte son lot d’indie rock
de lutins blagueurs, avec cette basse fermement lancinante et ainsi bien mise en
avant ou cette alternance entre passages tranquilles et passages plus puissants
– soit la même bonne vieille recette parfumée aux phéromones d’adolescents et qu’à
titre de comparaison facile on nous balance à la tête dès la première occasion.
En plus de fournir son quota quasi obligatoire de beuglantes bien senties et tout ce qu’il y a de plus punk (Fed Up, Hey Mercy ou Can’t Relate) ou de mid-tempo ravageurs (Dissociation) Gouge Away se permet de se la jouer à l’épate en nous offrant également une solide poignée de compositions assez étranges (par exemple le très réussi Ghost mais également et surtout le magnifique Stray et sa conclusion finement shoegaze et boisée, tout ça me fait invariablement penser à du Yo La Tengo). Des compositions sur lesquelles le punk violacé et rouge de colère de Gouge Away disparait de plus en plus pour laisser la place à cet esprit entre pop nervurée et saturation mélancolique, du côté d’un Sugar rural et de celui d’un Hüsker Dü assoupli et plus tristement désabusé que jamais. La deuxième face de Burnt Sugar est de loin la plus contrastée, le groupe y passe son temps à alterner punkeries hurlantes et chansons noisy. Et c’est vraiment très réussi.
En plus de fournir son quota quasi obligatoire de beuglantes bien senties et tout ce qu’il y a de plus punk (Fed Up, Hey Mercy ou Can’t Relate) ou de mid-tempo ravageurs (Dissociation) Gouge Away se permet de se la jouer à l’épate en nous offrant également une solide poignée de compositions assez étranges (par exemple le très réussi Ghost mais également et surtout le magnifique Stray et sa conclusion finement shoegaze et boisée, tout ça me fait invariablement penser à du Yo La Tengo). Des compositions sur lesquelles le punk violacé et rouge de colère de Gouge Away disparait de plus en plus pour laisser la place à cet esprit entre pop nervurée et saturation mélancolique, du côté d’un Sugar rural et de celui d’un Hüsker Dü assoupli et plus tristement désabusé que jamais. La deuxième face de Burnt Sugar est de loin la plus contrastée, le groupe y passe son temps à alterner punkeries hurlantes et chansons noisy. Et c’est vraiment très réussi.
Les choses seraient aussi simples que je
m’en tiendrais là. Mais Gouge Away
n’a rien d’un groupe simplement bipolaire jouant sur un gimmick prévisible uniquement
pour se faire remarquer. Parce que Burnt
Sugar est un album compact, ramassé et très court, sauvage et cru la
plupart du temps, sonnant de manière brute, sans fioritures – il a semble t-il
été enregistré à l'ancienne, sur bandes.
Gouge Away interprète toutes ses compositions avec la même hargne et la même détermination, emmené par le chant et les textes de Christina Michelle qui dans le genre arrache tout sur son passage. Tout le côté punk/hardcore a contaminé le côté noisy/indie (et inversement) du groupe qui ne fait pas de différence et, surtout, ne choisit finalement pas. En moins d’une demi-heure Burnt Sugar débale quantité de tubes précieusement ciselés et ce quelle que soit l’optique musicale abordée en définitive : il n’y a pas que les compositions les plus emo/pop/noisy qui méritent d’être ici saluées, rien que le brûlot Only Friend en ouverture du disque est un vrai régal et comment ne pas citer également Subtle Thrill et Wilt (I won’t) ? Il s’agit tout Simplement de deux des meilleurs titres du disque. Un disque qui ne révolutionne rien mais qui apporte suffisamment de fraicheur et d’authenticité pour permettre à Gouge Away de se démarquer de la meute.
Gouge Away interprète toutes ses compositions avec la même hargne et la même détermination, emmené par le chant et les textes de Christina Michelle qui dans le genre arrache tout sur son passage. Tout le côté punk/hardcore a contaminé le côté noisy/indie (et inversement) du groupe qui ne fait pas de différence et, surtout, ne choisit finalement pas. En moins d’une demi-heure Burnt Sugar débale quantité de tubes précieusement ciselés et ce quelle que soit l’optique musicale abordée en définitive : il n’y a pas que les compositions les plus emo/pop/noisy qui méritent d’être ici saluées, rien que le brûlot Only Friend en ouverture du disque est un vrai régal et comment ne pas citer également Subtle Thrill et Wilt (I won’t) ? Il s’agit tout Simplement de deux des meilleurs titres du disque. Un disque qui ne révolutionne rien mais qui apporte suffisamment de fraicheur et d’authenticité pour permettre à Gouge Away de se démarquer de la meute.