Pour bien commencer cette formidable année
2019 et parce que je déteste toujours autant le changement, la nouveauté, le
progrès et même (des fois) l’avenir je n’ai rien trouvé de mieux que de
chroniquer un groupe qui reprend le flambeau de ce bon vieux noise-rock 90’s si
cher à mon cœur pétrifié et sclérosé. L’objet d’étude du jour s’appelle SUPER THIEF c’est à dire quatre petits gars originaires
d’Austin / Texas et je ne voudrais pas faire mon malin mais cela s’entend
absolument à l’écoute de Rep – 132. Le
disque n’est qu’un vulgaire CD publié par Reptilian records (l’un de mes labels U.S. préférés du moment) et qui
compile Stuck,
une cassette autoproduite par Super
Thief en 2017 puis le mini album Eating Alone In My Car
publié lui en 2018 et en vinyle par Learning Curve records
(un autre de mes labels américains préférés).
Rep
– 132 suit la chronologique des enregistrements et j’aime
ça, ce respect inflexible et méthodique de l’ordre immuablement établi : I Don’t Know About You Or Your Band
démarre le programme de la façon la plus alléchante qui soit, et pas seulement
à cause de son titre chargé de toute cette ironie mordante qui me ravira
toujours mais surtout parce que dès les premières mesures Super Thief plante le décor d’un noise-rock charpenté et vigoureux,
rapide et incisif, finalement assez punk dégraissé et vicelard (culminant avec
le tubesque Scrape The Paint).
Pas besoin donc d’être un musicologue
averti de la presse musicale écrite pour affirmer que les origines texanes du
groupe peuvent aisément se deviner rien qu’en écoutant sa musique et
l’inévitable référence aux formations historiques du label Trance Syndicate
s’impose d’elle-même tout au long des dix titres plutôt courts mais toujours
efficaces de Stuck. Il n’y a
évidemment rien de totalement bouleversant ici mais il reste le plaisir
d’écouter une musique de joyeux barbares qui aiment les lignes de basse en
forme d’étrons soniques bien moulés, les guitares tranchantes, le chant braillé
et le bordel en ébullition. Moi cela me va parfaitement et je suis très étonné
que Stuck n’ait à l’origine été
publié qu’en cassette puisque la qualité sonore et le niveau de composition
sont bel et bien là… Voilà donc une réédition qui répare cette erreur bien
qu’une version vinyle eut été encore plus appropriée.
Par contre, en parlant d’erreur, il
semble bien qu’il y en ait une grosse lorsqu’on aborde les cinq derniers
titres de Rep – 132 et constituant
initialement le 12’ Eating Alone In My
Car. Erreur de manipulation de l’usine de pressage ou erreur de mastering en
studio je n’en sais absolument rien mais le niveau sonore chute drastiquement,
ce qui oblige à monter le son du lecteur. Et encore… en plus d’avoir un niveau
tout chétif, le son est riquiqui et souffreteux, dominé par des aigus et des
médiums raplaplas au détriment des basses. Non seulement il est nécessaire de
monter le volume de l’ampli mais il convient également de tenter de régler la
qualité de ce qui en sort ; une fois l’opération terminée on peut enfin
goûter un peu plus sereinement à Eating
Alone In My Car et découvrir tous les progrès que Super Thief a effectués en une seule année.
Les compositions de Eating Alone In My Car sont plus abouties et ont gagné en côté noise ce qu’elles ont perdu en punk (à l’exception du jubilatoire et bref Woodchipper), Super Thief élargissant enfin son propos (Gone Country et Eating Alone In My Car) et n’hésitant plus à prendre son temps et quelques risques en même temps (la lente descente aux enfers puis l’agonie de You Play It Like A Joke But I Know You Really Mean It). Ce n’est toujours pas révolutionnaire ni novateur mais ça a beaucoup plus de gueule et de caractère, suffisamment pour que je me mette à guetter la suite des aventures du groupe. Un dernier détail… la photo de Rep – 132 représente l’écran d’un téléphone faisant une vidéo de chien ce qui fait dix points de vie supplémentaires à l’actif de Super Thief – pas pour le téléphone mais pour la truffe du chien, évidemment.
Les compositions de Eating Alone In My Car sont plus abouties et ont gagné en côté noise ce qu’elles ont perdu en punk (à l’exception du jubilatoire et bref Woodchipper), Super Thief élargissant enfin son propos (Gone Country et Eating Alone In My Car) et n’hésitant plus à prendre son temps et quelques risques en même temps (la lente descente aux enfers puis l’agonie de You Play It Like A Joke But I Know You Really Mean It). Ce n’est toujours pas révolutionnaire ni novateur mais ça a beaucoup plus de gueule et de caractère, suffisamment pour que je me mette à guetter la suite des aventures du groupe. Un dernier détail… la photo de Rep – 132 représente l’écran d’un téléphone faisant une vidéo de chien ce qui fait dix points de vie supplémentaires à l’actif de Super Thief – pas pour le téléphone mais pour la truffe du chien, évidemment.