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vendredi 3 juin 2022

[chronique express] Lovgun : Bon Shit Bon Genre

 


LOVGUN, malencontreuse association d'attardés juvéniles s’auto-définissant comme, je cite, un groupe de « grindcore/powerviolence hâtif et loufoque », semble bien parti pour sauver la mise à tous les vieux grincheux, inquiets et autres réfractaires aux progrès de l’extrémisme actuel et qui n’arrivent plus à suivre le rythme forcené de l’apocalypse musicale. Etalage complaisant de riffs beaucoup trop carrés, de blasts top millimétrés, de braillardises ultra-compressées, de gros son, de muscles, de testostérone... de tout ça Lovgun en a vraiment rien à foutre et pulvérise le merdier en déjouant les pièges de la surenchère avec un sens stupéfiant de la débilité et un humour volontairement badgame. Résultat, Bon Shit Bon Genre – l’album a failli s’appeler Gone With The Weed mais c’était déjà pris et de toute façon ça faisait beaucoup trop hippie – agrège en une douzaine de minutes chrono pas moins de vingt titres qui s’achèvent (et nous par la même occasion) par un « Cannibal Corpse medley » de cinquante secondes intitulé Je Vais Te Tuer. Les membres du groupe jouent pas ailleurs dans La Hess, Warfuck, Hørdür ou Fumist, ce qui ne te permettra même pas d’avoir une vague idée du niveau général et le mieux c’est d’écouter par toi-même un disque aussi fulgurant et concis que l’incroyable orgasme qui avait accompagné ta première expérience réussie de masturbation adolescente – j’ai beau détester les vinyles splatter, celui-ci devrait être déclaré d’intérêt public.