D’abord publié en mars 2021 par les
australiens de Flightless records avant d’être réédité en décembre par le label
new-yorkais Ato, Future Forecast,
premier album de CIVIC après une
quinte flush de singles et de 12’, a tout de la bombe à fragmentation. Le
groupe est originaire de Melbourne et ce n’est pas un simple détail : punk,
garage et même post punk sont inscrits depuis des générations dans l’adn des
musiciens de cette ville (et d’Australie en général) et ce ne sont pas les
chéris-vauriens de Stiff Richards ou les déjà très reconnus (mais tout aussi
vauriens) Amyl & The Sniffers qui me contrediront. Pourtant Civic joue dans une autre catégorie. Le
groupe est moins porté sur le cambouis que ses contemporains et plus soucieux
de préserver classe et élégance, sans nuire à l’efficacité confondante d’une
musique à haute valeur énergétique. Balancer des riffs qui font tourner la
tête, se rouler par terre à la moindre occasion, chanter le rock’n’roll rageur
comme au premier jour, s’exposer corps et âme, puer la bière et la
transpiration... oui d’accord, mais non sans distinction et avec une bonne dose
d’aisance patrimoniale – on pense bien sûr aux Saints puis à Radio Birdman. Le
punk presque aristocratique de Civic
déballe ainsi toute sa fougue et toute sa grandeur sur Future Forecast, un album qui s’impose comme l’un des meilleurs du genre de
ces dernières années, oui rien que ça.