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dimanche 4 avril 2021

Comme à la radio : Gaffa Bandana

 




Des fois je devrais vraiment me méfier un peu plus de mes aprioris à la con, ouvrir plus attentivement les yeux et mes oreilles réfractaires. Lorsque j’ai vu passer le nom de GAFFA BANDANA je me suis simplement contenté de glousser comme une dinde de Pâques (c’est la saison, alors pourquoi pas) à cause de ce nom de groupe qui ne me disait vraiment rien qui vaille. Bien évidemment j’ai une fois de plus eu tort. Et malheureusement ce n’est pas la première fois que cela m’arrive… Mais jugez plutôt par vous-mêmes :

 


 




Gaffa Bandana
c’est donc un duo composé de la chanteuse / guitariste Gill Dread et de la batteuse Jennie Howel (également responsable de l’artwork ci-dessus). On connait très bien et on apprécie énormément la première parce qu’elle est le moteur principal de la machine à riffs qui tuent Bruxa Maria, un groupe dont le deuxième album The Maddening a longtemps hanté les platines de la rédaction d’Instant Bullshit et retourne y prendre place encore de temps en temps, lorsque j’ai besoin d’une bonne dose d’électricité ravageuse. Par contre je n’aurai rien à dire au sujet de Jennie Howel – désolé – mais il est évident que Gaffa Bandana constitue désormais pour elle la meilleure des cartes de visites.

 

Publié uniquement en cassette par Human Worth, Fraught in Waves c’est surtout du lent, du lourd et du hachis à tous les étages. On reconnait aisément la faculté de Gill Dread à bien tout remplir l’espace disponible avec son chant de goule en furie et sa guitare supersonique. Pourtant avec Gaffa Bandana l’heure est au minimalisme : pas d’empilements de guitares et pas d’effets pyrotechniques mais uniquement une rage incroyable et une ténacité à toute épreuve. Et des riffs, des riffs, des riffs… Fraught in Waves ne comporte que six titres mais dure quand même une grosse demi-heure, ce qui est largement suffisant pour s’en prendre plein la tête : le metal noise (quoi d’autre ?) du duo est tellement bon et viscéral que l’on est prêt à immédiatement en redemander. C’est le seul avantage que je trouverai à une édition cassette : au moins on peut l’écouter en boucle sans avoir à lever le petit doigt et en prenant simplement bien soin de bloquer son lecteur en mode auto-reverse…

 

… Mais à ce propos je terminerai par un petit message personnel à l’intention d’Owen Gildersleeve, batteur de Modern Technology et qui préside aux destinées du label Human Worth :

Mon cher Owen, je sais bien que les temps sont compliqués, que l’argent est difficile à trouver, que braquer une banque n’est pas à la portée de tout le monde, que le 1er Ministre britannique est une catastrophe (au moins autant que le Président de la République Française) mais je ne comprends pas pourquoi Fraught in Waves n’a été publié qu’en cassette et avec un tirage très limité. Si jamais il te venait à l’esprit de faire rééditer cet enregistrement en vinyle, parce qu’il le mériterait amplement, sache que je serai preneur. Merci dans ce cas de m’adresser un petit message en retour, je ne manquerai pas d’y répondre
et de me porter acquéreur de cette petite merveille qu’est Fraught in Waves. Bisous.