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lundi 26 avril 2021

Nose In The Nose : Raw

 

Le retour dans l’actualité – qu’est ce que j’aime ce concept... – de NOSE IN THE NOSE, ça c’est une vraie surprise ! Enfin, non, pas tout à fait quand même : on avait pu se douter de quelque chose en jetant un coup d’œil même distrait à l’affiche de la quatrième édition du festival NNY (qui s’est déroulée en décembre 2019 à Saint Etienne, on sait malheureusement pourquoi il n’y en aura pas eu en 2020) avec le nom du trio écrit en toutes lettres au milieu d’une palanquée de groupes des plus recommandables tels que Coilguns, Pneu, It It Anita, Membrane, bref que des agités dans leurs genres à eux… Des beaux concerts auxquels j’aurais aimé pouvoir assister mais voilà, je n’y étais pas et je n’ai pu que me pincer la couenne pour réussir à croire pour de vrai à la décryogénisation annoncée de Nose In The Nose.

 


 

Nous sommes maintenant en 2021 et voilà que débarque Raw, premier enregistrement publié de Nose In The Nose depuis 2012 et un seul véritable album : le bien-nommé Crash, un disque revigorant et personnel – réécoute un peu Bob Of The Bridge et Ukulélé juste pour voir – qui quelques années plus tard tient toujours aussi bien la route et au sujet duquel je n’ai pas changé d’avis. Raw n’est lui qu’un EP de quatre titres (et 12 minutes de musique) mais il traduit de la plus belle façon qui soit l’envie et la volonté d’un groupe auquel on ne reprochera finalement pas de prendre un peu trop son temps – et d’ailleurs ce n’est pas la première fois qu’il nous fait le coup, puisque six années séparaient déjà son tout premier CD de Crash
Mais rien ne semble avoir changé du côté de Nose In The Nose : seuls les poils de barbe ont blanchi avec le temps tandis que les cheveux ont beaucoup poussé (alors que d’habitude c’est l’inverse) et côté musique les stéphanois confirment qu’ils sont toujours adeptes d’un noise-rock déterminé et mélodique agrémenté de quelques effluves de cambouis et d’huile de vidange. Une grosse giclée de garage-rock’n’roll qui ajoute un côté très humain à la musique du groupe tout en renforçant l’énergie débordante et communicative d’un enregistrement parfaitement capté par Jean-Pierre Marsal dans son studio Magnétique Audio.
Tickets, judicieusement placé à la fin de Raw, représente bien la face éclairée de Nose In The Nose – la lumière reste malgré tout assez faible, on n’est pas non plus chez les hipsters. C’est la seule note positive, en dehors du fait que Nose In The Nose soit toujours en activité, que je trouverai à un disque qui me semble par ailleurs plus sombre et plus grave que tout ce que le trio avait enregistré précédemment. Ce que l’on retiendra donc de Raw c’est aussi et surtout le fracas et la frontalité (la ritournelle finalement presque nauséeuse d’Ego Trip et surtout les déchirements de Rebuild, très noise-rock viscéral comme je l’aime). A Day Like Another se situe lui entre les deux pôles musicaux du groupe : commençant par des accents encore une fois plutôt rock’n’roll – surtout dans le chant – la musique semble rejoindre progressivement la thématique peu optimiste du titre pour finir au milieu d’éclats noise et avec une partie de guitare qui vrille les tympans. A bientôt j’espère.



[Raw est un vinyle monoface transparent de couleur verte publié par Araki et Vox Project – l’artwork est signé par l’ami Yetiz dont c’est la première pochette de disque, bravo mon garçon]