Que pouvait-on attendre de l’association entre THE BODY – groupe plutôt mal-aimé dans ces colonnes depuis I shall Die Here (2014) – et BIG BRAVE dont au contraire les trois derniers LP se sont révélés toujours plus essentiels ? Réponse : il n’y a presque rien de The Body sur Leaving None But Small Birds, ni effets spéciaux indus ni métallurgie théâtrale et en fait il n’y a pas grande chose non plus de Big Brave… En résumé, on a droit à un mélange de folk gothique, de country crépusculaire et de rock atmosphérique. Emmené par les ritournelles obsédantes du très lyrique Blackest Crow, l’album marque cependant très vite le pas, ne réussissant pas à capitaliser sur l’effet de surprise et se contenant de n’être qu’un disque certes agréable et même parfois fleuri, campagnard. C’est joli, coloré et rafraichissant mais d’une candeur déconcertante. En dernier recours Polly Gosford tente de remettre les pendules électriques à l’heure mais rien n’y fait, Leaving None But Small Birds ne suscitera pas davantage d’émois. Et seule Robin Wattie s’en tire avec les honneurs grâce à son chant toujours aussi merveilleux quoi que dans un registre différemment passionné que d’habitude. Contrairement au Vital de Big Brave, Leaving None But Small Birds ne fera donc pas partie des albums indispensables de cette année 2021.