Jour de colère. Le programme de ce dimanche est assuré par INTERCOURSE, un groupe du Connecticut, New Haven je crois, qui pratique un hardcore bien tordu et torturé, lourd et visqueux, qui plus est insidieusement parfumé d’un soupçon noise-rock à l’ancienne. Rule 36 est le deuxième long format – neuf titres, vingt minutes – enregistré par ces quatre fous-furieux, après un premier 12’ très recommandable en 2018 (et au titre particulièrement désopilant : Everything Is Pornography When You've Got An Imagination) et quelques formats courts, dont deux brulots figurant sur un excellent split 7’ en compagnie des chaudasses de chez Gaytheists.
Il y a beaucoup
de Deadguy / Rorschach mais aussi une bonne dose de Coalesce dans la façon qu’à
Intercourse de
faire monter la pression et la température sans avoir recours aux habituelles
pitreries bodybuildées des formations de metalcore fréquentant trop assidument les
salles de sport. Comme si la devise du groupe était : complexifier sans trop en
rajouter et densifier tout en restant lisible. Ne pas (se) prendre la tête mais
plutôt faire exploser les crânes. Les embardées sont nombreuses, quelques
accélérations sont même au rendez-vous (No Country For Old Crow, encore
un titre hilarant sorti de la folle imagination du chanteur / hurleur Tarek
Ahmed) mais globalement le groupe joue la carte de l’épaisseur contrôlée, du
mid-tempo fracassé et du chaos à inflammation lente. Au final il se dégage de Rule
36 un effet de combustion permanente et un sentiment de rage viscérale qui
ne laissent pas indifférent.
Pour l’instant Rule
36 ne bénéficie d’aucune parution sur support physique mais on peut
télécharger tout le disque à prix libre sur la page b*ndc*amp du groupe (tout
comme la totalité de ses autres enregistrements – merci qui ?).