« Heavy
melody noise punk from Philadelphia. Members of… who cares ? ». C’est
ainsi que se présente RID OF ME. A priori je ne devrais
rien avoir à ajouter à tout ça mais quand même : Rid Of Me est le nouveau groupe d’Itarya Rosenberg dont on a déjà
un peu causé ici au sujet de Low Dose et de son premier album sans titre. Dans Low Dose on
retrouvait également un certain Mike McGinnis qui auparavant jouait dans les
fabuleux Fight Amp et qui désormais officie avec les excellents Plaque Marks*
mais également dans… Rid Of Me. Et
enfin, complétons – provisoirement – le tableau avec le batteur Mike Howard qui fut
un temps a lui aussi joué dans Fight Amp, comme le monde est petit hein, je crois qu’on peut
l’entendre sur l’album Manners And Praise.
Bien que les trois Rid Of Me semblent
s’en foutre cela nous fait quand même un joli ramassis de musicien.ne.s chevronné.e.s
et on ne pourra pas dire que l’on n’aura pas été prévenus… car avec un tel
line-up on sait déjà que l’on ne va pas avoir affaire à un groupe tout propre
et tout gentillet.
Il serait pourtant réducteur de trop comparer Rid Of Me avec Low Dose. OK les deux formations ont la même
chanteuse et dans les deux cas c’est elle qui mène principalement les débats mais
Rid Of Me sonne bien plus vicelard à
mes oreilles. Toujours avec le même souci mélodique mais en plus tordu, en plus
écharpé et en plus épais. En plus punk et en moins « pop » (je mets
des gros guillemets, parce que des fois il faut aussi savoir lire entre les
lignes). Chez Rid Of Me les mélodies
toujours accrocheuses sont volontairement plus anguleuses et plus saignantes,
ça finit toujours par faire plus ou moins mal et on aime ça – tiens, exactement
le même effet que pouvait parfois me faire Fight Amp dans ses moments les plus
accessibles.
Enregistrés en février 2020 les quatre titres de Summer ont tout d’abord fait l’objet d’une cassette, rapidement
épuisée. Puis est venue l’idée – brillante – de ressortir ces quatre brûlots
sous la forme d’un 12’ tout simple. Autant te dire que c’est ce qui m’a
finalement décidé à m’intéresser d’un peu plus près à cet enregistrement et en
l’écoutant j’ai compris pourquoi il avait finalement fait l’objet d’une
publication vinyle : il sonne terriblement bien. Méchant et sale mais avec
toutes les subtilités carnassières que l’on serait en droit d’attendre d’un
groupe de noise / hardcore et qui font toute la différence. Summer dégage une énergie folle dont le
chant mi-passionné mi-hurlé d’Itarya Rosenberg n’est pas le seul atout. Là on a
vraiment l’impression d’une masse compacte et d’une musique en constante
ébullition qui ne se refusera aucun coup de dents ni aucun coup de griffes,
avec la farouche certitude de faire mouche, réglant tout éventuel problème
d’hésitation. Rid Of Me va droit au
but mais avec le souci parfait de bien marquer les esprits.
Depuis Summer Rid Of Me a enregistré une seconde cassette intitulée Broke Shit Demos avec une jam et deux nouvelles compositions qui
devraient se retrouver sur le premier album que le groupe est en train de
finaliser actuellement. Détail important : Rid Of Me joue désormais à quatre avec l’adjonction d’un second
guitariste, Ruben Polo, encore un type avec un CV de malade mais je n’en
dirai pas plus… who cares ?
[Summer est publié sous
la forme d’un 12’ qui tourne en 45 tours et limité à 150 exemplaires numérotés par
Knife Hits records et The Ghost Is Clear records]
* et d’ailleurs
les gars, il me semble qu’au début de l’été 2018 Plaque Marks avait commencé à
mettre en boite quelques pistes pour un futur premier album… et depuis plus
rien (?)