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mercredi 13 janvier 2021

Live Skull / Dangerous Visions

 

Je n’avais pas été très tendre avec Saturday Night Massacre, premier album publié par Live Skull depuis sa reformation en 2016 avec le seul Mark C. aux commandes. Mais ma déception était à la hauteur de toute l’estime et de toute l’affection que j’ai pour ce groupe. Et elle l’est encore : le miracle n’a pas eu lieu en réécoutant Saturday Night Massacre quelques mois plus tard, un album qui aujourd’hui me semble toujours aussi indigne de ce qu’a été Live Skull et de ce qu’est encore son héritage musical. Un disque que je préfère oublier.
Et voilà que débaroule déjà un nouvel enregistrement du groupe de Mark C. Il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud comme dirait l’autre mais dans le cas de Live Skull on devrait plutôt parler de vieux machin rouillé. Je sais, tout ceci n’est pas très gentil ni très charitable pour Mark C. et ses petits camarades actuels. Dangerous Visions a lui aussi été publié par Bronson recordings et est doté d’une pochette au style très similaire. Logiquement je n’attendais pas grand-chose d’un disque pour lequel j’ai du me motiver pour oser et surtout réussir à l’écouter… Dangerous Visions est en fait un album en deux parties : la première consiste en des enregistrements récents de Live Skull et la seconde regroupe des vieilles bandes de l’époque Thalia Zedek. Première surprise. 




Bien que démarrant avec le tiédasse In A Perfect World la première partie du disque n’est pas sans intérêt. On retrouve un peu de ces synthétiseurs lénifiants sur ce premier titre, ceux-là même qui avaient mis à mal Saturday Night Massacre en le pourrissant de l’intérieur. Le chant semi-précieux de Mark C. est toujours aussi faiblard. Et pourtant… et pourtant il se passe malgré tout quelque chose sur In A Perfect World qui dégage une sorte de mélancolie amère (le genre de truc qui à moi me parle toujours un peu). Arrive alors l’excellent Debbie’s Headache avec son riff tournoyant, un titre enregistré pour la première fois par Live Skull en 1987 et pour l’album Dusted. On est alors bien obligé d’admettre que le Live Skull de 2020 sera bien meilleur que ce que l’on pensait, même si présentement il triche un peu en allant fouiller dans son lointain et glorieux passé.
En regardant le line-up du groupe on s’aperçoit de la présence d’un second guitariste du nom de Dave Hollinghurst et effectivement les guitares semblent reprendre un peu de la place qui avait toujours été la leur dans la musique du groupe. Du coup on pardonnera la mollesse dubisante de Day One Of The Experiment et le rhume caribéen de Dispatches. Et on se balancera doucement au son de Twin Towers dont les atmosphères sombres donnent définitivement une tonalité poignante et mélancolique à la première moitié de Dangerous Visions. Je suis prêt à m’excuser tout de suite auprès de Mark C. qui semble enfin avoir retrouvé un peu de ses marques.

On retourne le disque pour découvrir cette fois des enregistrements de 1987 et de 1989. Ce qui signifie donc que l’immense Thalia Zedek est au chant. Je ne devrais pas avoir à en rajouter si ce n’est que Safe From Me, Someone Else’s Sweat, Adema et Amputease ont été mis en boite pour John Peel et la BBC / Radio 1 le 14 mars 1989 et que c’est un pur bonheur. Comme d’habitude il suffit que Zedek pointe le bout de son nez quelque part sur un disque pour que la lumière jaillisse – c’était déjà le cas pour Saturday Night Massacre sur lequel elle faisait une ou deux apparitions remarquées – mais il y a autre chose et cette autre chose c’est tout simplement Live Skull, un groupe avec des guitares alors inventives et des compositions qui se tenaient comme il faut.
La deuxième face de Dangerous Visions se termine avec Tri-Power, un presque inédit studio de 1989 et de bonne facture avec Mark C. au chant, un titre initialement publié sur une compilation comprenant également Debbie Harry, New Order ou Rollins Band. Puis c’est au tour de Live Again qui à l’origine figurait en supplément sur l’édition CD de l’album Dusted et malheureusement on comprend pourquoi ce titre avait en 1987 été relégué au rang de bonus track. Ce qui n’empêche par Dangerous Visions d’être un disque plus que recommandable, bien qu’il s’agisse en grande majorité d’un disque de recyclage. Sans rancune, Mark…