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vendredi 9 octobre 2020

Comme à la radio : Scimmia

 


Normalement et à l’origine cette rubrique « comme à la radio » n’était qu’un simple bouche trou destiné à poster quand même deux ou trois trucs sans avoir trop à me fatiguer et parce que je n’avais pas forcément grand-chose d’intéressant à dire au sujet d'un disque ou d'un groupe dont je voulais pourtant absolument parler (internet mon amour, tu es le miroir de mes contradictions, de mes névroses et de mon goût prononcé pour les phrases beaucoup trop longues). Et puis comme d’habitude je me suis laissé aller.

Donc au menu d’aujourd’hui ce sera la cassette / démo de SCIMMIA (auparavant Papillon Barbu) avec des membres de Meurtrières et de Zone Infinie dedans. OK, on est en plein dans le microcosme lyonnais mais tu connais mon désintérêt total pour le régionalisme musical à outrance. Autrement dit ce n’est pas parce qu’un groupe répète dans la cave de l’immeuble d’à côté du mien que je vais forcément en parler ; inversement je trouverais particulièrement dommage de ne pas te causer d’un groupe dont j’aime la musique sous prétexte qu’il ne vient pas du même bled que ses illustres modèles américains ou anglais, le tout en encensant en même temps un groupe merdique pour hipsters dont le seul mérite serait d’avoir la « bonne » nationalité (encore une phrase trop longue : ça va pour toi ?). Tout ça n’est que snobisme, dans un cas comme dans l’autre.

 

 

Autant le dire tout de suite, avec SCIMMIA on tient vraiment un super groupe. J’ai été soufflé la première fois que j’ai vu ces quatre garçons en concert et je n’ai vraiment pas été déçu par leur première démo publiée en cassette en mars 2020. Huit titres d’un punk hyper original ne serait-ce que par la présence accrue d’une basse qui fait des trucs assez dingues dans le genre, d’une guitare qui ne se laisse pas bouffer par cette même basse pour autant et qui possède un son bien à elle.

 



Et puis il y a le chant comme j’aimerais en entendre plus souvent, pas spécialement beuglé (en fait non, pas du tout) mais distinct et habité, on sent très bien que ce chanteur qui en concert raconte des blaguounettes aux frontières de l’absurde veut vraiment donner corps et vie à ses textes. Et en plus j’adore son timbre de voix… évidemment il possède un avantage certain dans toute cette affaire : l’anglais est sa langue maternelle. Bref, comme je ne veux pas faire de jaloux je parlerai également du batteur qui joue ou a joué dans nombre de groupes locaux mais qu’ici je trouve plus particulièrement à son aise. Si j’osais j’affirmerais presque que Scimmia doit être un projet qui le comble particulièrement (mais j’ose pas).
Pour finir, cette cassette s’écoute dans les deux sens mais le résultat est beaucoup mieux qu’un film arrogant et prétentieux de Christopher Nolan : on a droit aux huit mêmes titres sur les deux faces et si tu as la chance d’avoir un vieux magnéto-cassettes qui fait autoreverse tu pourras donc écouter cette démo en boucle de longues heures durant, et notamment la triplette gagnante Pas Des Fruits / Fifty Dollars / Kool Aid (mais en fait j’aime tous les titres de cette démo).

L’artwork est signé Suka Mabuk qui n’est autre que le généreux bassiste de Sciammia… j’imagine que c’est lui qui a proposé le nom du groupe, Scimmia signifiant « singe » en italien, sa langue maternelle à lui. Quand je te disais que j’en avais vraiment rien à foutre de la provenance et de la nationalité des groupes que j’écoute.