L’amitié ? Elle est bien bonne celle là ! Laisse-moi plutôt t’expliquer un peu de quoi il en retourne exactement. FRIENDSHIP est un groupe japonais qui nous vient de la préfecture de Chiba (c’est la péninsule juste à l’est de Tokyo). Jusque là tout va bien : je me suis contenté de recopier les maigres informations qui trainent sur les internets au sujet de ce groupe qui pratique un mélange explosif de hardcore métallisé, de powerviolence et de grind de très (très) haute volée.
Question musique – je généralise un peu, là, donc je devrais plutôt écrire quelle que soit la musique – les japonais sont des techniciens hors pair et même des athlètes accomplis. Ils savent parfaitement imiter, copier, reproduire puis dépassent allègrement le truc avec une facilité déconcertante et un naturel singulier à rendre jaloux Justin Pearson, Murray Perahia et tous les poseurs de la Terre. Ils taquinent quasiment systématiquement virtuosité, excellence et droit divin et il est difficile de les prendre en défaut tant le résultat semble parfait et abouti. Implacable. La question de la sincérité peut alors se poser face à un tel étalage de superlativité et certains se demanderont si la musique qui résulte d’un tel niveau de perfection n’est pas trop froide ni trop déshumanisée (comme un discours de chef de gouvernement d’un pays occidental en pleine crise sociale, par exemple).
Question musique – je généralise un peu, là, donc je devrais plutôt écrire quelle que soit la musique – les japonais sont des techniciens hors pair et même des athlètes accomplis. Ils savent parfaitement imiter, copier, reproduire puis dépassent allègrement le truc avec une facilité déconcertante et un naturel singulier à rendre jaloux Justin Pearson, Murray Perahia et tous les poseurs de la Terre. Ils taquinent quasiment systématiquement virtuosité, excellence et droit divin et il est difficile de les prendre en défaut tant le résultat semble parfait et abouti. Implacable. La question de la sincérité peut alors se poser face à un tel étalage de superlativité et certains se demanderont si la musique qui résulte d’un tel niveau de perfection n’est pas trop froide ni trop déshumanisée (comme un discours de chef de gouvernement d’un pays occidental en pleine crise sociale, par exemple).
Friendship n’échappe pas à cette règle de la perfection et la méticulosité. Fondamentalement ces petits gars n’ont rien inventé. Mais ce qu’ils font ils le font comme personne. Et lorsque j’écris « personne » c’est exactement ce dont il s’agit. Hatred, le premier album du groupe publié en 2017 par Daymare recordings pour la version CD et par Southern Lord pour la version vinyle était déjà un monument. Millésimé 2019, Undercurrent en est un autre. Pas un truc qui traine sur la place du village et à la gloire de pauvres soldats victimes de la folie et de l’inconstance humaines, non, plutôt un énorme monolithe, tellement haut, tellement abrupt, tellement violent et tellement noir qu’il s’impose derechef comme un sommet du genre powerviolence.
Je n’aime pas (du tout) les étiquettes musicales, sauf celles que j’invente parfois pour me moquer un peu ou bien parce que je n’arrive pas à décrire autrement une musique et que c’est beaucoup plus rigolo d’inventer des appellations tellement absurdes qu’elles en deviennent juste criantes de vérité. Et je n’aime particulièrement pas (mais alors là pas du tout du tout) l’étiquette « powerviolence » mais en l’occurrence c’est celle qui colle le mieux au mode de destruction intégrale orchestrée par Friendship, littéralement : la puissance et la violence, rien d’autre. Aussi talentueusement bourrin qu’un groupe de d-beat bordelais et aussi rapide qu’un groupe de grind anglais Friendship se démarque de tout et de tous par l’épaisseur d’un son qui donne envie de vomir. C’est gras et c’est aussi grave que du sludge impitoyablement sauvage et terrifiant sauf que ça va à 200 km/h et que ce torrent ne s’arrête jamais, mis à part pour vérification que tout ce qui reste de nous, pauvres fanatiques du masochisme musical, a bien été consciencieusement étalé à même le sol et que personne ne pourra survivre à un tel carnage.
Il n’y a pas énormément de différence entre les deux albums de Friendship. Sauf que Undercurrent possède un son encore plus compact, encore plus massif, encore plus lourd, encore plus gras et que le résultat est encore plus éprouvant ; et sauf que Undercurrent est plus court que Hatred, il comporte un peu moins de titres et il tourne en 45 tours. Les guitares se mettent parfois à dissoner et l’effet est tout simplement dévastateur et effrayant. Plus loin la batterie s’affole comme jamais tandis que ces mêmes guitares jouent inlassablement un riff lourdissime – en fait tellement lourd qu’on le croirait au ralenti – et de l’oppostion entre les deux nait la sensation de se retrouver écartelé sans pitié. « Nulle amitié sans crainte », comme disait l’autre. Et Friendship est un maitre en la matière.
Je n’aime pas (du tout) les étiquettes musicales, sauf celles que j’invente parfois pour me moquer un peu ou bien parce que je n’arrive pas à décrire autrement une musique et que c’est beaucoup plus rigolo d’inventer des appellations tellement absurdes qu’elles en deviennent juste criantes de vérité. Et je n’aime particulièrement pas (mais alors là pas du tout du tout) l’étiquette « powerviolence » mais en l’occurrence c’est celle qui colle le mieux au mode de destruction intégrale orchestrée par Friendship, littéralement : la puissance et la violence, rien d’autre. Aussi talentueusement bourrin qu’un groupe de d-beat bordelais et aussi rapide qu’un groupe de grind anglais Friendship se démarque de tout et de tous par l’épaisseur d’un son qui donne envie de vomir. C’est gras et c’est aussi grave que du sludge impitoyablement sauvage et terrifiant sauf que ça va à 200 km/h et que ce torrent ne s’arrête jamais, mis à part pour vérification que tout ce qui reste de nous, pauvres fanatiques du masochisme musical, a bien été consciencieusement étalé à même le sol et que personne ne pourra survivre à un tel carnage.
Il n’y a pas énormément de différence entre les deux albums de Friendship. Sauf que Undercurrent possède un son encore plus compact, encore plus massif, encore plus lourd, encore plus gras et que le résultat est encore plus éprouvant ; et sauf que Undercurrent est plus court que Hatred, il comporte un peu moins de titres et il tourne en 45 tours. Les guitares se mettent parfois à dissoner et l’effet est tout simplement dévastateur et effrayant. Plus loin la batterie s’affole comme jamais tandis que ces mêmes guitares jouent inlassablement un riff lourdissime – en fait tellement lourd qu’on le croirait au ralenti – et de l’oppostion entre les deux nait la sensation de se retrouver écartelé sans pitié. « Nulle amitié sans crainte », comme disait l’autre. Et Friendship est un maitre en la matière.
[Undercurrent est publié en vinyle par Southern Lord et Daymare recordings]