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dimanche 19 janvier 2020

Comme à la radio : Lightning Bolt






J’ai déjà parlé de LIGHTNING BOLT il n’y a vraiment pas longtemps à propos du tout nouvel album du duo de Providence : Sonic Citadel. J’en avais même profité pour alors évoquer le troisième album du groupe, à mon sens l’un des meilleurs qu’il ait jamais enregistrés, si ce n’est le meilleur : Wonderful Rainbow.
Puis je me suis aperçu de plusieurs choses. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, j’ai dans mon bordel à disques scrupuleusement rangé et classé par ordre alphanumérique tous les disques de Ligthning Bolt, sous une forme ou sous une autre. Et il y en a certains que je connais par cœur, en tous les cas je les connaitrais par cœur si les compositions du duo étaient systématiquement dotées de vraies structures et de vraies paroles mémorisables et hurlables pendant que je passe l’aspirateur dans mon salon (l’aspirateur c’est en moyenne une fois par semaine, hurler sur de la musique c’est presque tous les jours).






La dernière chose c’est que je prends toujours autant de plaisir à réécouter les disques de Lightning Bolt et que malgré quelques rares défaillances et certaines facilités – les plans répétés à l’infini pour donner un effet de transe, en fait si tu n’as pas pris de drogue en même temps cela ne fonctionne pas à tous les coups –, le groupe de Brian Gibson (basse) et de Brian Chippendale (batterie / voix yaourtée) constitue l’une des entités voltaïques du bruit metapsychotique les plus folles et en même temps les plus généreuses que je connaisse. Je sais bien que Lightning Bolt est l’un des principaux acteurs responsables de toute cette vague de noise festive qui a envahi l’underground foutraque depuis ces quinze dernières années, bien loin des groupes arty et des groupes réellement bruitistes (pour ma part je préfère me torturer l’esprit et souffrir que danser sous un déluge multicolore d’incandescences noisy et savoureusement tordues) mais je ne peux pas ignorer l’importance de Lightning Bolt ni le fait que j’aime réellement ce groupe.

Thrill Jockey qui publie les nouveaux enregistrements de Lightning Bolt depuis 2015 réédite également les premiers disques du duo, ceux initialement sortis par Load records, ce label de Providence (également) responsable de tellement de trouvailles et de la parution d’enregistrements complètement fous – inventaire non exhaustif et qui donne le vertige : Arab On Radar, Scissor Girls, Six Finger Satellite, Brainbombs, Landed, Sightings, Vaz, Noxagt, Pink And Brown, Khanate, Burmese, The Hospitals, Vampire Can’t, Yellow Swans, White Mice, Coughs, Homostupids, Harry Pussy, Clockcleaner, Sex Church, Ed Schrader’s Music Beat, Whorepaint, Drunkdriver, White Suns, etc… en fait Load records qui a officiellement cessé toute activité depuis 2017 a pendant plus de vingt années été parmi les labels expérimentaux les plus importants en provenance des US.

Les rééditions en vinyle des albums de Ligthning Bolt par Thrill Jockey sont tout simplement formidables. Pour l’instant le label s’est concentré sur le premier album sans titre aka The Yellow Album (1999), Ride The Skies (2001)* et bien sûr Beautiful Rainbow (2003). Les pochettes ont été repensées par Brian Chippendale, les artworks augmentés et la remasterisation est impeccable c’est à dire qu’elle ne bave pas sous prétexte de nettoyage des bandes originales avec comme seule volonté celle d’augmenter les volumes. Quel bonheur quand même de pouvoir réécouter Dracula Mountain et son fameux break ascensionnel et hystérisant à partir de la troisième minute, ce truc incroyable qui synthétise tout le génie – n’ayons pas peur des mots – d’un groupe pas comme les autres.

* réédition officielle en février 2020, en attendant on peut toujours se rafraichir la mémoire et se documenter sur cet excellent disque via les méandres numériques des internets