Le guitariste (et chanteur) norvégien Gaute Granli est issu de l’extraordinaire scène de Stavanger parmi laquelle on retrouve Nogaxt, MoHa ! ou Ultralyd – oui rien que ça. Armé de sa guitare, de quelques effets et d’un micro le musicien/expérimentateur invente quelque chose d’aussi perturbant que fascinant qui m’a fait penser à du blues anémié, paralysé par les effets d’obsessions sombres et semblant lutter en permanence contre elles, essayant de s’en libérer. Une musique claustrophobe et pour le moins inconfortable mais qui ne vous lâche pas.
Après avoir découvert Gaute Granli en concert je n’ai pas osé acheter son dernier album paru chez Drid Machine – le label de Kjetil D. Brandsdal de Noxagt, justement – et en coproduction pour la version CD avec Unhinged parce qu’il date déjà de 2017 et que j’ai eu un peu trop peur de ne pas y retrouver totalement ce que je venais d’écouter sur scène… maintenant je le regrette presque :
Alors oui la musique enregistrée sur Animalskt ne donne pas vraiment une idée exacte de la teneur du concert auquel j’ai pu assister. Je dirais même qu’elle est largement plus abordable et un peu plus facile d’accès parce que plus axée sur le bricolage avec des expérimentations parfois amusantes (si je puis dire) ou pour le moins décalées. Manque ici le côté théâtralisé à minima et presque névrotique de la performance de Gaute Granli en live. Il n’empêche qu’il me semblait important de parler un peu de ce disque et de cette musique, décidemment inclassable et définitivement à part.