Je profite du fait que presque tout le
monde – du moins du côté occidental et chrétien de cette planète moribonde –
est en train de tenter de récupérer d’un réveillon religieusement calorifique
et copieusement arrosé avant de mieux pouvoir se vautrer dans un traditionnel repas
de famille tout aussi significativement nourrissant et bestialement humain pour
parler d’un disque paru en… mars 2017 (!) : Psychometric Testing By… Casual
Nun.
A cela il y a au moins deux raisons : la première c’est ce split publié en 2018 par Hominid Sounds et regroupant Bruxa Maria et Casual Nun qui m’a permis de découvrir ces derniers, certes avec énormément de retard. La deuxième c’est (quelque chose que j’ai appris en fouillant un peu) que dans Casual Nun il y a des anciens membres de Dethscalator… un groupe défunt et en son temps lui-même découvert à l’occasion d’un split avec Hey Colossus chez Black Labs / Riot Season (2009). Ça a l’air compliqué tout ça et un peu consanguin mais en fait pas plus qu’une réunion de famille de fin d’année autour d’un plateau de foie gras et d’une bonne dinde élevée avec tout le respect que l’on peut donner aux bestioles que l’on engraisse pour mieux les dévorer après. Bref… la bouillonnante scène anglaise de ces dernières années est des plus passionnantes et enrichissantes et il devenait impossible de ne pas évoquer le cas de CASUAL NUN. Ah… Et puis en fait il y a une troisième raison : dans Casual Nun il y a deux batteurs, plus précisément une batteuse (Julia Owen) et un batteur (Philip Kaponis). Comme dans les Butthole Surfers de la grande époque.
A cela il y a au moins deux raisons : la première c’est ce split publié en 2018 par Hominid Sounds et regroupant Bruxa Maria et Casual Nun qui m’a permis de découvrir ces derniers, certes avec énormément de retard. La deuxième c’est (quelque chose que j’ai appris en fouillant un peu) que dans Casual Nun il y a des anciens membres de Dethscalator… un groupe défunt et en son temps lui-même découvert à l’occasion d’un split avec Hey Colossus chez Black Labs / Riot Season (2009). Ça a l’air compliqué tout ça et un peu consanguin mais en fait pas plus qu’une réunion de famille de fin d’année autour d’un plateau de foie gras et d’une bonne dinde élevée avec tout le respect que l’on peut donner aux bestioles que l’on engraisse pour mieux les dévorer après. Bref… la bouillonnante scène anglaise de ces dernières années est des plus passionnantes et enrichissantes et il devenait impossible de ne pas évoquer le cas de CASUAL NUN. Ah… Et puis en fait il y a une troisième raison : dans Casual Nun il y a deux batteurs, plus précisément une batteuse (Julia Owen) et un batteur (Philip Kaponis). Comme dans les Butthole Surfers de la grande époque.
Et pour en rajouter un peu plus dans la
comparaison entre les anglais et les américains je pourrais également parler du
chanteur Vasili Sakos (en fait il est grec mais on s’en fout) qui passe son
temps à trafiquer sa voix à grands coups de reverb, de delay et je ne sais quoi
encore, naviguant entre cris de volatiles intergalactiques éviscérés et
complaintes de monstres aquatiques en eaux troubles – en concert il est planté
derrière une petite table pleine de pédales qu’il passe son temps à
tripatouiller. Casual Nun s’adonne
donc à ce que l’on pourrait appeler le psychédélisme électrique, aussi perché
que bruyant, sorte de noise rock sidéral pratiquant le mélange des genres et
des substances.
Psychometric
Testing By… est à la fois un disque simple et
compliqué. Simple parce qu’il a visiblement été enregistré lors de sessions parfumées
à la confiture de champignons avec Wayne Adams au studio Bear Bites Horse en
2015 (cette chronique vire décidément à l’exploration temporelle). D’ailleurs
Wayne Adams en avait déjà retiré toute la matière du premier album de Casual
Nun publié sur son propre label Hominid Sound (Super Fancy Skeleton
en 2016). Compliqué si on aime les trucs carrés et cohérents, les
enregistrements où le groupe décline par le menu et dans l’ordre une identité
musicale bien circonscrite. Avec Casual
Nun ce n’est pas vraiment ça puisque le groupe fait le grand écart entre
skud noise (Tusk) et errements
psycho-dark (Truth Machine) en
passant par la lourdeur d’un doom seventies réactualisé (Everyman’s Folly avec son riff à la Black Sabbath tellement ralenti
et alourdi qu’Electric Wizard a du en crever de jalousie). Et ça ce n’est que
la première face de Psychometric Testing
By… La seconde est tout aussi variée, entre le tourbillon sonique et
orbital de Xiphoid Revolution (qui une
fois de plus permet au guitariste Matt Ridout d’étaler toute sa science du solo
incohérent) et les bombardements radioactifs de Stripes sur lequel la ligne de basse bulldozer d’Iraklis
Theocharopoulos prend beaucoup de place tandis que le chant se voit trafiqué au
vocoder/auto-tune/etc. (et c’est à mourir de rire).
Psychometric Testing By… n’est pas un très grand disque et il n’a sûrement pas cette prétention. Mais c’est un très bon disque, fondu et foutraqué bien comme il faut par Casual Nun qui, j’en suis sûr, est capable de complètement déraper en live. Comme une grosse bûche et une bonne collection de marrons mais toute l’année et en toutes circonstances.
Psychometric Testing By… n’est pas un très grand disque et il n’a sûrement pas cette prétention. Mais c’est un très bon disque, fondu et foutraqué bien comme il faut par Casual Nun qui, j’en suis sûr, est capable de complètement déraper en live. Comme une grosse bûche et une bonne collection de marrons mais toute l’année et en toutes circonstances.
[Psychometric Testing By…
est toujours disponible via Box records, label sur lequel on retrouve également Terminal
Cheesecake, Gnod, Blown Out, Pigs Pig Pig Pig Pig Pig Pig ou Big Lad – ah oui
quand même]