Je m’étais bien promis de ne pas
re-chroniquer de disque de grindcore de sitôt parce que c’est beaucoup trop fastoche
à faire, genre les orteils en éventail, la tête en bas et les doigts dans le
nez à la recherche d’une belle croûte bien grasse et bien moelleuse : il suffit
de balancer une ou deux conneries presque foireuses ainsi que deux ou trois
jeux de mots débiles pour faire croire que l’on a vraiment écouté le disque dans
son entièreté et le tour est joué, ni vu ni connu. Parce que l’humour c’est
important, pas vrai ?
Et de l’humour les trois petits gars d’HØRDÜR semblent en avoir un peu : déjà il y a le joli* collage surréaliste de la pochette d’Húbris (c’est le tout premier disque du trio), il y a le nom du groupe bien sûr mais aussi et surtout il y a certains titres des vingt (!) morceaux qui composent l’album. Donc je ne puis résister à l’envie trop évidente de vous en citer quelques uns : La Cité Des Truites, Speed Herman**, Famine Nombreuse, Veau d’Or Dur, Face A La Merde, Église Cathodique, Justice Des Fossés… et (mon préféré) Shit De Tension. Voilà, j’ai fait mon job d’humoriste au rabais et sans trop me forcer non plus, juste en recopiant. Maintenant ne me parlez plus jamais de grindcore.
Et de l’humour les trois petits gars d’HØRDÜR semblent en avoir un peu : déjà il y a le joli* collage surréaliste de la pochette d’Húbris (c’est le tout premier disque du trio), il y a le nom du groupe bien sûr mais aussi et surtout il y a certains titres des vingt (!) morceaux qui composent l’album. Donc je ne puis résister à l’envie trop évidente de vous en citer quelques uns : La Cité Des Truites, Speed Herman**, Famine Nombreuse, Veau d’Or Dur, Face A La Merde, Église Cathodique, Justice Des Fossés… et (mon préféré) Shit De Tension. Voilà, j’ai fait mon job d’humoriste au rabais et sans trop me forcer non plus, juste en recopiant. Maintenant ne me parlez plus jamais de grindcore.
Formé il y a à peine une année entre
Lyon et Saint Étienne par un chanteur/hurleur exilé de Karcavul, un batteur
transfuge de Michel Anoia (également bassiste dans Lov♥gun) et un réfugié
politique stéphanois à la guitare, Hørdür
n’a pas perdu son temps, tournant avec Uhl, partageant l’affiche avec Whoresnation
et s’apprêtant à repartir sur les routes européennes en compagnie de Satan aux
mois d’octobre et de novembre... Et là, je l’admets, je tente encore de gagner du temps…
Un jour une personne très perspicace et exigeante m’a expliqué qu’elle exécrait toutes ces chroniques de groupes qui égrènent les noms avec lesquels l’objet des dites chroniques a donné des concerts dans le passé, comme si la musique des premiers pouvait avoir un rapport qualitatif et un lien quelconque avec celle du second – une telle énumération n’étant de fait que du remplissage facile et sans fondements. Cette personne a totalement raison alors imaginons un peu la suite : « bonjour les ami.e.s des musiques extrêmes, aujourd’hui je vais vous parler d’un nouveau mega giga groupe de power jazz harsh core transmutagène très impressionnant techniquement qui de plus a déjà partagé l’affiche avec Warfuck sur quelques dates de la tournée Van$-€astpack Superstars »… c’est tout simplement dégueulasse de chez dégueulasse.
Un jour une personne très perspicace et exigeante m’a expliqué qu’elle exécrait toutes ces chroniques de groupes qui égrènent les noms avec lesquels l’objet des dites chroniques a donné des concerts dans le passé, comme si la musique des premiers pouvait avoir un rapport qualitatif et un lien quelconque avec celle du second – une telle énumération n’étant de fait que du remplissage facile et sans fondements. Cette personne a totalement raison alors imaginons un peu la suite : « bonjour les ami.e.s des musiques extrêmes, aujourd’hui je vais vous parler d’un nouveau mega giga groupe de power jazz harsh core transmutagène très impressionnant techniquement qui de plus a déjà partagé l’affiche avec Warfuck sur quelques dates de la tournée Van$-€astpack Superstars »… c’est tout simplement dégueulasse de chez dégueulasse.
Par contre nos trois Hørdür ne savent pas du
tout ce que signifient les mots remplissage et déblatération avec leur pratique
du grind en mode jubilatoire et décomplexé. Ça va vraiment très vite, les
titres s’enchainent à une vitesse folle mais avec beaucoup de fraicheur,
de décontraction plutôt, voire d’allégresse ; disons que Húbris est une bonne tornade fast-crust-grind
– évidemment exempte de toute démonstration façon solo de guitare – où le riff
charcuteur est roi, où la caisse claire sonne comme la valve affolée d’une
cocotte minute sur le point d’exploser, où les deux chants (le principal bien
grassement glavioté, le deuxième ramoné au détartrant à chiottes) donnent envie
de faire un concours de grimaces de troll. Tout ça avec un sens rageur de la
concision et un esprit de synthèse à rendre paranoïaque n’importe quel lecteur
de Guitare & Clavier et du Monde Diplomatique. Je ne vais donc pas en
rajouter davantage : Húbris est
bien ce brûlot ravageur et incendiaire, alors il me tarde vraiment de pouvoir
enfin l’écouter (haha).
[Húbris
est publié par une palanquée de labels européen et il y en a tellement que là
non plus je ne puis résister aux vertiges de l’énumération : Bisounours Prod,
D-Beat Hjerte,
Deaf Death Husky,
Hecatombe records, I Feel Good records, Lixiviat records,
Loner Cult records, Pasidaryk Pats records,
Repulsive Media,
Rip Roaring Shit Storm records et Scull Crasher records,
il fallait au moins tout ça]
* joli par ce qu’il n’y a rien de gore
dedans, on n’est pas chez Carcass non plus
**cela mériterait presque une suite… Soupe Herman ?
**cela mériterait presque une suite… Soupe Herman ?