Bon alors… Qu’est ce que j’ai bien pu foutre le samedi 23 novembre 2019 au lieu de courir à Grrrnd Zero pour assister à la date lyonnaise de Drose ? Il est vrai que j’avais une très bonne excuse et que je ne regrette absolument pas mon choix mais… mais je continue de me demander comment ce groupe tellement mystérieux peut être en concert. DROSE est le projet de Dustin Rose et c’est sûrement lui le chef et le principal malade à l’origine de tout ce raffut puisqu’il lui a tout simplement donné son nom. Le petit Dustin joue de la guitare, chante, compose de la musique et bosse également comme ingénieur à l’université de Colombus / Ohio, plus précisément au Center For Automotive Research où pendant ses pauses café il joue de la musique et enregistre – c’est lui qui fait l’ingénieur du son et il est très doué – avec deux autres petits camarades : le guitariste Gregory Packet et le batteur John Mengerink. Il est même précisé que Boy Man Machine +, à ce jour le seul et unique album de Drose, a été pensé et enregistré pendant la conception d’une voiture de course et il semblerait que l’album incorpore des sons d’origine mécanique et autres décorations industrielles.
Ma détestation profonde pour les voitures, la vitesse, les machines et les projets musicaux trop conceptuels a vite été balayée par l’écoute de Boy Man Machine +. Je ne veux pas affirmer que cette musique est entièrement nouvelle, terrifiquement – oui c’est un anglicisme – originale et qu’elle a aucun équivalent ailleurs, que ce soit dans le monde organique des morts-vivants ou dans le monde mécanique des cyber-tronches. Mais elle me fascine par cette faculté à présenter un agrégat qui lui sonne comme neuf à mes oreilles, bien que combinant nombre d’éléments déjà entendus parce que déjà utilisés par ailleurs (noise, no-wave, indus, etc). Ce qui me semble réellement nouveau ou plutôt inédit, ce sont plus exactement les obsessions et les névroses de Dustin Rose qui possède le génie ou le courage – mais peut-être n’a-t-il pas d’autre choix et qu’une telle démarche rélève avant tout pour lui de la nécessité – d’avoir su les transcrire en musique et ensuite d’enregistrer cette musique là.
L’originalité du propos ne fait donc aucun doute et de la tourmente de Boy Man Machine + s’échappent quelques moments de pur chaos émotionnel tels que A Loss, Mechanical Is Lord, A Clay Mind et A Change qui forment une tétralogie presque parfaite. Personnellement je me fous quand même un peu (complètement) des obsessions de ce cher Justin et de Drose, je me fous carrément des explications techniques relatives aux conditions d’enregistrement fournies dans le gros livret de douze pages qui accompagne le disque et je préfère me focaliser sur ces grincements froids, ces chuintements articulaires, ces riffs répétés inlassablement, ces ryhtmes fracassés, ce chant improbable dont la seule chose que j’arrive à en dire c’est qu’il ne conviendrait certainement pas à tout autre forme de musique tant il pourrait s’avérer exaspérant. Et il l’est. Souvent. Tout comme parfois le disque se perd un peu trop dans son désir d’expérimentation à tout prix, sa claustrophobie maniaque et son enfermement de principe, devenant trop flou et informe à force de volontarisme artistique.
Ma détestation profonde pour les voitures, la vitesse, les machines et les projets musicaux trop conceptuels a vite été balayée par l’écoute de Boy Man Machine +. Je ne veux pas affirmer que cette musique est entièrement nouvelle, terrifiquement – oui c’est un anglicisme – originale et qu’elle a aucun équivalent ailleurs, que ce soit dans le monde organique des morts-vivants ou dans le monde mécanique des cyber-tronches. Mais elle me fascine par cette faculté à présenter un agrégat qui lui sonne comme neuf à mes oreilles, bien que combinant nombre d’éléments déjà entendus parce que déjà utilisés par ailleurs (noise, no-wave, indus, etc). Ce qui me semble réellement nouveau ou plutôt inédit, ce sont plus exactement les obsessions et les névroses de Dustin Rose qui possède le génie ou le courage – mais peut-être n’a-t-il pas d’autre choix et qu’une telle démarche rélève avant tout pour lui de la nécessité – d’avoir su les transcrire en musique et ensuite d’enregistrer cette musique là.
L’originalité du propos ne fait donc aucun doute et de la tourmente de Boy Man Machine + s’échappent quelques moments de pur chaos émotionnel tels que A Loss, Mechanical Is Lord, A Clay Mind et A Change qui forment une tétralogie presque parfaite. Personnellement je me fous quand même un peu (complètement) des obsessions de ce cher Justin et de Drose, je me fous carrément des explications techniques relatives aux conditions d’enregistrement fournies dans le gros livret de douze pages qui accompagne le disque et je préfère me focaliser sur ces grincements froids, ces chuintements articulaires, ces riffs répétés inlassablement, ces ryhtmes fracassés, ce chant improbable dont la seule chose que j’arrive à en dire c’est qu’il ne conviendrait certainement pas à tout autre forme de musique tant il pourrait s’avérer exaspérant. Et il l’est. Souvent. Tout comme parfois le disque se perd un peu trop dans son désir d’expérimentation à tout prix, sa claustrophobie maniaque et son enfermement de principe, devenant trop flou et informe à force de volontarisme artistique.
Enfin, Boy Man Machine + est un double LP et surtout il s’agit d’une réédition. Le premier disque reprend l’intégralité de l’album originel avec un nouveau mastering signé Carl Saff. Le deuxième présente trois inédits enregistrés à la maison par Dustin Rose : les conditions sont différentes et la musique logiquement sonne différemment, plus accessible ou en tous les cas plus équilibrée (dans le sens de moins tordue) mais, en contrepartie, plus maniérée / arty que jamais. Enfin viennent quatre titres tirés d’un premier EP de 2012 et également remasterisés par Saff. Le tout donne un très bel objet mais je n’en écoute que la première moitié c’est-à-dire l’album d’origine proprement dit : soixante-dix minutes au total pour une musique certes passionnante mais aussi intentionnelle c’est beaucoup trop alors je coupe la poire en deux siphonne le réservoir à moitié.
[Boy Man Machine + est publié en double vinyle emballé sous pochette stérilisée / antiradiations ou en CD avec boitier (presque entièrement) transparent par Computer Students, entre technologistes et rats de laboratoire on est fait pour bien s’entendre]