Comme je suis toujours un peu à court d’idées
et comme malheureusement les seules qui arrivent à ruisseler des méandres convulsés
de ma cervelle atrophiée de moineau paresseux manquent souvent d’à-propos, j’ai
encore une fois failli commencer cette nouvelle chronique de disque sur un ton
agressif, hautain et péremptoire de petit donneur de leçons pour traiter Chocolat Billy de groupe de branleurs.
Mais j’aurais vraiment eu tort d’agir ainsi : Délicat Déni est quand même le cinquième album publié par le groupe depuis 2005, ce qui est très loin d’être négligeable, surtout lorsque la qualité est à chaque fois au rendez-vous. Chocolat Billy sait juste prendre son temps pour faire les choses en bien et le branleur caniculé c’est sûrement moi, planqué derrière le confort d’un écran d’ordinateur et d’un clavier, entre quatre murs. Être un fainéant-cynique-extrême ça se mérite, passer pour un contestataire plastifié, ça n’importe qui peut y arriver.
Mais j’aurais vraiment eu tort d’agir ainsi : Délicat Déni est quand même le cinquième album publié par le groupe depuis 2005, ce qui est très loin d’être négligeable, surtout lorsque la qualité est à chaque fois au rendez-vous. Chocolat Billy sait juste prendre son temps pour faire les choses en bien et le branleur caniculé c’est sûrement moi, planqué derrière le confort d’un écran d’ordinateur et d’un clavier, entre quatre murs. Être un fainéant-cynique-extrême ça se mérite, passer pour un contestataire plastifié, ça n’importe qui peut y arriver.
Du plastique il n’y en a pas dans CHOCOLAT BILLY. Tout juste y retrouve t-on un lutin échappé d’Api
Uiz aux guitares et au chant mais lui non plus est guère constitué de matériaux de synthèse. J’oserais même
affirmer que Chocolat Billy c’est
que du naturel et de la diversité. Du frais, du vivifiant et de la joie
mais sans l’injonction normative au bonheur commun à l’usage des masses
aveuglées – à l’opposé donc de la célébration codifiée et nationaliste d’une
compétition sportive à l’échelle d’un monde marchandisé, financiarisé et
économiquement inégalitaire. Ce n’est pas tous les jours que je tombe follement
amoureux d’une telle musique et donc d’un tel groupe : mon naturel ronchon
et sociopathe intraverti m’incitant plutôt à me tourner vers ce qui (me) fait
mal ou m’emmène tellement loin de là où je suis que la musique et ses effets
secondaires ne sont plus que des fantasmes et des idéaux où il fait bon se
refugier sans avoir envie ni la possibilité de faire autre chose – tu me diras que ce n’est déjà pas si mal
(mais est-ce suffisant ?)
Je ne sais pas si Délicat Déni est le meilleur album de Chocolat Billy mais en tous les cas il s’agit de l’album du groupe
qui me procure les mêmes effets que ses concerts si particuliers et si joyeux.
Je ne vais pas te parler de mode « festif », de croquignolades ou de youpla-boom
parce que ce n’est vraiment pas de cela dont il s’agit.
Chocolat Billy c’est plein de couleurs vives sans la saturation numérique, de soleil fruité sans le tropical chimique, d’allégresse sans la niaiserie compulsive, d’épices sans les reflux gastriques, de parfums sans le capiteux qui nique les sinus, de danse(s) sans chorégraphie imposée, de mélodies sans clignotants ni avertisseurs – mais si, tu sais bien, un peu comme ces rires rajoutés dans les bandes-son d’émissions tv aux moments censément drôles –, de maisons sans portes ni fenêtres condamnées, de collectif sans obligation, de sucre sans la guimauve, de chaleur sans la canicule, de baskets sans les chaussettes qui puent, d’ivresse sans la gueule de bois, de t-shirts mouillés sans concours de selfies ; il y a même de la noirceur sans apitoiement (Malade) et , surtout, de la musique avec que de la musique et de l’amour avec que de l’amour et rien d’autre. En toute simplicité et aussi, je crois, en toute honnêteté. Tellement rare et tellement précieux.
Chocolat Billy c’est plein de couleurs vives sans la saturation numérique, de soleil fruité sans le tropical chimique, d’allégresse sans la niaiserie compulsive, d’épices sans les reflux gastriques, de parfums sans le capiteux qui nique les sinus, de danse(s) sans chorégraphie imposée, de mélodies sans clignotants ni avertisseurs – mais si, tu sais bien, un peu comme ces rires rajoutés dans les bandes-son d’émissions tv aux moments censément drôles –, de maisons sans portes ni fenêtres condamnées, de collectif sans obligation, de sucre sans la guimauve, de chaleur sans la canicule, de baskets sans les chaussettes qui puent, d’ivresse sans la gueule de bois, de t-shirts mouillés sans concours de selfies ; il y a même de la noirceur sans apitoiement (Malade) et , surtout, de la musique avec que de la musique et de l’amour avec que de l’amour et rien d’autre. En toute simplicité et aussi, je crois, en toute honnêteté. Tellement rare et tellement précieux.