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mercredi 27 juillet 2022

[chronique express] Viagra Boys : Cave World

 


Quoi ? Les VIAGRAS BOYS chroniqués sur Instant Bullshit ? Mais où va-t-on ? Nulle part, évidemment, mais en attendant que le travail gratuit devienne obligatoire et que l’oxygène de l’atmosphère devienne payant offrons-nous un moment d’insouciance contestataire et de décadence assumée. Troisième LP des Suédois, Cave World marque l’aboutissement des Viagras Boys en tant que machine à danser suintant la défonce, la dépravation et la révolte. La nervosité post-punk chère aux débuts du groupe laisse encore plus de place à un mélange de funk blanc krautesque et de jazzzzzeu déviant : les tubes succèdent aux tubes sur un album délibérément et délicieusement putassier qui n’hésite pas non plus à piller allégrement chez les grands anciens (difficile de ne pas entendre quelques petits bouts de DAF et de Devo sur Troglodyte ni du Suicide sur Creepy Crawlers). Jason Williamson de Sleaford Mods vient prêter main forte sur un Big Boy paresseusement désopilant mais le groupe devient particulièrement vicieux lorsqu’il déforme son groove jusqu’à le rendre malade et insalubre (Punk Rock Loser, en forme d’hommage rétréci aux Stooges). Derrière la déconnade anarchisante et les excès en tous genres on trouvera pourtant un discours affuté et bilieux, le groupe crachant autant sur l’absurdité du monde qu’il s’en amuse. Signe des temps.