Malgré le nom du
groupe il n’y a pas vraiment de rapport entre COMMANDO et les Ramones si ce n’est un goût certain pour la
concision et la rapidité d’exécution de la musique – tous les titres durent moins
de deux minutes. Pour le reste les Lyonnais jouent du punk franc du collier et
sans fioritures, vivace, incisif et énervé mais sans jamais tomber dans le
hardcore pur et dur, même old-school. On retrouve pourtant deux anciens Lost
Boys dans le groupe, ce qui explique en grande partie la tenue impeccable ainsi
que le souci permanent apporté à une musique toujours jouée avec la spontanéité
nécessaire au genre. Il y a aussi pas mal de plans de guitare qui mine de rien
défoncent tout sur leur passage mais ce qui me réjouit le plus chez Commando c’est le chant jamais forcé ni
hurlé mais avec un je ne sais quoi d’acide et de gouailleur. Un chant porté par
un certain Antipathic – c’est son nom et il est bien trouvé, non ? –
également auteur des textes critiques pour ne pas dire acerbes, des textes qui n’ont pas
spécialement et comme on aurait pu s’y attendre de portée ouvertement politique
mais qui s’attaquent aux défauts du genre humain et à la connerie ambiante. Des
phrases telles que « Des belles solutions / Des grandes leçons / Ouais
t’es le champion / Ouais t’es bidon » ou (encore mieux) « J’aime pas
les gens / Je les trouve chiants » résonnent agréablement à mes oreilles
de vieux ronchon atrabilaire. Un disque aussi coriace et aussi râleur ne pouvait que me plaire.