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lundi 11 avril 2022

Gnod / Whok : split







Attention : contrairement à ce qu’indique la pochette de ce split 12' et le titre de cette chronique, ceci n’est pas véritablement un nouvel enregistrement de Gnod. Pour cela il faudra attendre l’arrivée plus qu’imminente d’Hexen Valley, le cinquante-quatrième (?) album du collectif anglais, chez son label habituel, Rocket recordings. Non, j’aurais mieux fait de préciser GNOD R&D, c’est-à-dire l’association de Paddy Shine et de Chris Haslam et ce qu’ils définissent comme une version épurée de Gnod dont ils sont tous les deux, oui c’est vrai, des membres fondateurs. Le projet est relativement récent mais a tout de même engendré l’édition de quatre cassettes et d’un double LP depuis 2017. Si j’ai bien tout compris, les deux compères se servent de Gnod R&D pour tester des nouveaux sons, des nouvelles configurations et des nouvelles idées pour leur groupe principal. Ils souhaitent également jouer la carte de l’interactivité avec leur public et les lieux dans lesquels ils donnent des concerts. Mais pour écouter les titres qu’ils proposent ici il vaut mieux malgré tout oublier le nom de Gnod.
Pas de basse et pas de batterie mais une boite-à-rythmes et quelques trames de synthétiseur. Pas de guitares mais des sons chelous et piquants. Le chant sur Paint It Blacker conserve il est vrai la fonction d’invective propre à Gnod mais on a ni plus ni moins affaire à de la musique électronique, froide et inquiétante. Pas de quoi crier au génie mais pas de quoi non plus hurler à l’arnaque. Juste une composition répétitive et oppressante de six minutes qui se termine en queue de poisson. Let’s Get Numb est encore moins palpitant (pourtant cette fois-ci il y a un peu de guitare qui vient foutre le bordel) et on a finalement l’impression que Shine et Haslam voulaient avant tout s’amuser. J’espère que la drogue était bonne et qu’ils ont effectivement pris du bon temps.
L’autre côté du disque est occupé par deux titres de WHOK aka Whirling Hall of Knives. La référence aux Butthole Surfers n’aura échappé à personne mais elle ne sera d’aucune utilité pour appréhender correctement la musique de ce groupe (encore un duo) irlandais qui lui aussi donne dans la musique electro minimale, frappée et toxique. Cloratranq et Cloratranq (Afterglow) sont nettement plus intéressants que la contribution de Gnod R&D. Une composition et une réinterprétation gazeuse de celle-ci malsaines et perturbantes avec leurs rythmiques indansables et leurs voix toutes niquées à l’aide de cartes son défectueuses (uniquement pour la première) et dotées d’un goût assuré pour les crises d’angoisse montantes et les descentes d’escaliers mécaniques pris à l’envers – comprendre : c’est plutôt lent, rampant et caillouteux. Afterglow est même très cinématographique, dans le bon sens du terme. En fan irréfléchi je m’étais aveuglément procuré ce disque pour sa première face et finalement je n’en écoute surtout que la seconde, en attendant de creuser un peu plus le sujet, ces deux compositions de Whok m’ayant tout simplement mis en appétit (haha). Et on reparlera vraiment de Gnod ici dès que possible…

[Gnod - Whok est publié en vinyle (orange) par Riot Season à 350 exemplaires]