Conseil d'utilisation : ceci n'est qu'un blog. Mais sa présentation et sa mise en page sont conçues pour qu'il soit consulté sur un écran de taille raisonnablement grande et non pas sur celui d'un ego-téléphone pendant un trajet dans les transports en commun ou une pause aux chiottes. Le plus important restant évidemment d'écouter de la musique. CONTACT, etc. en écrivant à hazam@riseup.net

jeudi 7 février 2019

Comme à la radio : TOTAL VICTORY !


TOTAL VICTORY cest tout dabord des souvenirs de concerts incroyables, des concerts où le groupe de Manchester donnait absolument tout, loin de toute forme de prétention, loin de tout orgueil mal placé, avec une immense générosité communicative et grimpant vers des sommets rarement atteints par le commun des groupes. 
Que l’on ne me parle donc pas de musique festive et autres sornettes pour m’as-tu-vus, Total Victory était en dehors de tout ça, sa musique et l’expérience de la scène jouant ce rôle crucial et libérateur pour des musiciens qui ne demandaient rien d’autre que de s’exprimer, de partager et de se retrouver. Une sorte de grande communion si tu veux mais je n’aime pas du tout ce mot, beaucoup trop religieux et pas assez humain à mon goût ; je crois aussi que je n’avais jamais vu personne se transformer et se sublimer autant en concert, là je pense tout particulièrement à Daniel Brooks, sorte de lutin des ombres qui le jour perdrait son temps dans un entrepôt ou une usine et deviendrait la nuit chanteur/parolier pour l’un des groupes anglais les plus passionnants et les plus attachants de ces dix dernières années. 
Parce que ces types sont non seulement des héros mais ce sont des héros prolétariens, magnifiques et transcendés, ce que l’Angleterre sait faire de mieux, The Fall sans la misanthropie réactionnaire de Mark E. Smith… il n’empêche que si Total Victory avait été un tant soit peu carriériste, le groupe aurait rempli des stades entiers et vendu des dizaines de milliers de t-shirts et de mp3 vérolés à des cohortes de fans mais il n’en a jamais été ainsi.




Pour beaucoup Total Victory c’est également et surtout l’album National Service, le deuxième des anglais, une usine à hymnes post punk dotés de toute cette magnificence et de toute cette classe que seuls les groupes éclairés sont capables dengendrer.
Mais avant il y a eu The Pyramid Of Privilege... A l’origine paru en 2011 et uniquement en CDr, le premier album de Total Victory demeurait jusqu’ici une sorte de Saint-Graal : The Pyramid Of Privilege possède déjà toutes les qualités tubesques des enregistrements futurs du groupe (Omnivictory) tout en revendiquant ce côté crucial et volontaire qui finit par tourner à l’urgence impérieuse – par la suite la musique du groupe se révélera un peu plus introspective même si The Singer en offre ici un parfait et magnifique exemple. 







Que gloire et reconnaissance éternelles soient donc rendues à Kerviniou recordz et Specific records qui ont permis à The Pyramid Of Privilege d’avoir une seconde vie et d’être enfin édité en vinyle et avec un nouveau master. Comme d’habitude avec Total Victory l’artwork est superbe et la présentation est soignée, remettant The Pyramid Of Privilege à sa juste place au sein d’une discographie courte mais particulièrement exemplaire (trois albums et demi à ce jour et rien à jeter). 
Et contrairement à ce que je pensais le groupe existe toujours et j’ai donc eu tort d’en parler au passé : en parcourant les notes du disque et surtout le site de Total Victory on apprend que le guitariste Matthew Evans est de retour et que les anglais envisagent sérieusement de repartir en tournée. C’est plus qu’une bonne nouvelle, c’est d’ores et déjà la meilleure nouvelle de cette année 2019 alors il ne faut plus hésiter et donner cette nouvelle chance à Total Victory, définitivement.