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mercredi 4 avril 2018

Napalm Death / Coded Smears And More Uncommon Slurs


Le vieux métalleux – certes un peu fatigué – qui sommeille toujours en moi d’un seul œil s’est subitement réveillé : hein ? quoi ? un nouvel album de NAPALM DEATH ?  Et bien non. Absolument pas. Coded Smears And More Uncommon Slurs est une compilation de raretés et autres bonus tracks à la mords-moi-le-nœud, le tout datant de la période Century Media du groupe (2004 / 2016). Une bonne façon de tout bien racler les fonds de tiroirs et de regonfler les comptes en banque avant le Brexit. Mais je ne vais pas trop bouder : après tout ce n’est pas la première fois que les anglais de Napalm Death se voient compilés et de tout temps cela s’est avéré très utile au fan. Citons par exemple Death By Manipulation publié en 1991 par Earache et regroupant une collection de EPs et de mini albums tous indispensables ou – encore mieux – la compilation The Word Keeps Turning l’année suivante chez Toys Factory et comprenant d’autres EPs et surtout l’intégralité du monstrueux Live Corruption enregistré en 1990. On peut également évoquer Noise For Music’s Sake qu’Earache avait sorti en 2003 à la fin de son contrat avec Napalm Death, une  excellente compilation s’il en est pour les novices du groupe avec un premier disque en forme de best of et un second avec plein de vieux trucs plus ou moins introuvables. 






Qu’en est-il de Coded Smears And More Uncommon Slurs ? Premièrement on y retrouve tous (?) les titres bonus des éditions japonaises et des éditions vinyle des albums de Napalm Death chez Century Media : The Code Is Red...Long Live The Code (2005), Smear Campaign (2006), Time Waits For No Slave (2009), Utilitarian (2012), Apex Predator – Easy Meat (2015). Le tout est agrémenté de titres issus de splits originellement publiés en compagnie des Melvins, Melt-Banana, Heaven Shall Burn, Voivod et Converge ; plus des inédits tirés de diverses compilations et autres flexi-discs exclusifs. Soit le bonheur des fans paresseux (ou pauvres) et l’enfer des complétistes qui s’étaient ruinés pour dégoter toutes ces pépites en temps et en heure. A noter que certaines plages sont des reprises, parfois de groupes complètement obscurs – du grind japonais et autres mets de fins gourmets – mais pouvant être également des plus surprenantes et toujours aussi significatives de l’ouverture d’esprit d’un groupe tel que Napalm Death, je pense surtout à cette reprise hilarante du To Go Off And Things des Cardiacs.
Il n’y a donc pas de quoi être déçu par
Coded Smears And More Uncommon Slurs bien que ce disque (un double vinyle ou un double CD, c’est comme tu veux) a toutes les caractéristiques du bouche-trou en attendant un hypothétique nouvel album studio. Aucun temps mort, aucun moment déshonorant ou inutile : il y a suffisamment de titres rares, même à l’heure d’internet et du téléchargement à tout-va, pour que l’on y trouve son compte. Et surtout, si l’auditeur ignorait la provenance exacte des trente et une plages de Coded Smears And More Uncommon Slurs, il y verrait sûrement que du feu : rien ne ressemble plus à un morceau de Napalm Death qu’un autre morceau de Napalm Death et ici le résultat possède toute la cohérence et toute la force essentielle des albums du groupe – mis à part Outconditioned, reprise de Despair et dont la qualité d’enregistrement est trop faiblarde par rapport aux autres pistes. Certaines compositions figurent parmi les meilleures des anglais et en continuant à bien fermer les yeux (parce qu’il faut aussi faire abstraction d’un artwork presque abominable et pour le moins repoussant), on peut donc se dire que, oui, Napalm Death reste à ce jour le plus grand de tous les groupes de metal extrême du monde et d’ailleurs. Amen.