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jeudi 10 novembre 2022

[chronique express] Girls In Synthesis : Konsumrausch

 


Alors que Girls In Synthesis vient tout juste de publier un deuxième et excellent album – on reparlera plus tard de The Rest Is Distraction –, remontons un peu dans le temps jusqu’au mois de juin et le 12’ Konsumrausch (« frénésie de consommation »). Le groupe n’a jamais été avare en EP de toutes sortes (rapidement sold out puis partiellement compilés sur Pre/Post : A Collection 2016 - 2018) sans jamais lésiner sur le contenu et cette énième publication du trio londonien ne déroge pas à la règle. Un peu trop vite catalogué post punk, le groupe se démarque franchement de la plupart de ses contemporains et concitoyens surmédiatisés, n’ayant rien à voir avec le punk-noise à bobos d’un Idles ou le romantisme frileux d’un Fontaines D.C. : chez Girls In Synthesis on aime à la fois le gros son et faire danser, la musique est froide et intense, massive et implacable, bruyante et même sale. Une recette qui fait des merveilles sur Pulling Teeth qui occupe toute la première face du disque avec ses neuf minutes électriques et entrainantes, retrouvant l’inspiration malsaine d’une musique industrielle moderne limite EBM sans jamais mettre en sourdine son côté organique – sans oublier une fin préapocalyptique de première catégorie. Les trois titres qui figurent sur la seconde sont loin d’être aussi brillants mais restent tout de même d’excellente facture, toujours dansants, darkos et oppressants à la fois, confirmant que chez Girls In Synthesis, quantité rime bien avec qualité.