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samedi 3 décembre 2022

[chronique express] Moral Panic : Validation

 



Allez, on se détend. Enfin, façon de parler : Validation est le troisième album des New-Yorkais MORAL PANIC, le groupe du guitariste/chanteur Daniel Kelley que l’on connait également pour avoir fait partie des fantastiques Livids aux côtés du grand Eric Davidson. C’est également le premier avec la paire rythmique composée de Michael Dimmitt (basse) et Eric Robel (batterie, ex-Heroin Sheiks !) et le trio ne craint personne en matière de punk-rock joué pied au plancher – les labels Reptilian records (US) et Alien Snatch (Europe) ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisqu’ils ont sorti conjointement le disque, de chaque côté de l’Atlantique. Passé une très courte intro puis un premier titre au mid-temp soutenu et ravageur, Validation enquille les pépites et les bombes à fragmentation avec une facilité et une frénésie déconcertantes. Riffs accrocheurs as fuck, chant nerveux et sans fioritures, gros son qui n’oublie pas de tâcher, lignes de basse dantesques, urgence et intensité à tous les étages, aucun titre au dessus de la limite réglementaire des 2’30 : absolument tout participe à un album aussi court et furieux que génial et indispensable, un album qui monte inexorablement en puissance pour s’achever sur un Horton Hears The Who qui reprend presque tel quel – et ça c’est très malin de la part du groupe – le canevas de l’intro du disque. Conclusion : on ne peut pas s’empêcher de remettre immédiatement Validation sur la platine pour une énième dose de punk-rock acharné et rageusement jubilatoire.


lundi 19 septembre 2022

Massgrav : Slowly We Rock

 

Nul doute que Slowly We Rock devrait remporter le grand prix de la pochette la plus génialement laide et addictive de l’année 2022 avec son artwork fluo digne d’un vieux groupe de hard-rock réac ou même de hair-metal 80’s en provenance directe de Fuckland (voir Los Angeles et mourir). Le truc, c’est que chez MASSGRAV on ne porte pas de vestes à franges, de santiags ni de pantalons moule-burnes ou de bandanas et que le groupe est originaire de Suède. Donc rien à voir : ces quatre garçons ne sont pas là pour rouler des mécaniques devant un miroir sans tain, épater la galerie et amasser de la thune avec des chansonnettes insipides parlant de cul, de coke, d’amours incestueuses, de flingues, de bagnoles, de bière au goût de pisse, de junkfood et de cholestérol.
En fait, je ne savais pas à quoi m’attendre exactement avant d’écouter pour la première fois Slowly We Rock – légèrement contraint et menacé par le service marketing et force de ventes de Lixiviat records, il est vrai particulièrement efficace et offensif dès qu’il s’agit de faire la promotion de l’une de ses nouvelles productions – mais j’ai immédiatement bondi au plafond. De stupeur. Et de joie. De cette joie régressive qui te colle immédiatement un sourire tartignole aux lèvres et te fait regretter de ne plus avoir de cheveux pour headbanguer avec classe et panache pendant que tu fais de l’air-guitar dans ton salon. Ce disque est une bombe. A tel point que j’ai du me retenir de commencer immédiatement une chronique pour en dire tout le bien que j’en pense et même plus encore. Fallait que ça sorte.







Mais de quoi parle-t-on exactement ? Slowly We Rock est un titre complètement ironique puisque en fait de lenteur, on se retrouve avec un disque de vingt trois minutes et vingt et un titres. Mais bien que cela soit l’une des nombreuses spécialités suédoises en matière de musiques extrêmes, Massgrav n’est pas un groupe de grindcore pour autant – on notera juste que le guitariste Jesper Liveröd qui a intégré l’affaire aux alentours de 2018 est un ancien Nasum, oui rien que ça. Un titre tel que (le génialement entrainant) Gasen I Botten représente bien l’état d’esprit d’une musique qui oscille constamment entre fastcore, grind, punk et rock’n’roll. Un mélange complètement hallucinant, époustouflant et bien dégueulasse qui fonctionne de bout en bout et révèle tellement de bonnes surprises. Difficile de trouver des points de comparaison mais Massgrav c’est un peu Zeke (le Zeke de la grande période, quelque part entre les albums Kick In The Teeth et Death Alley) qui aurait mis une bonne dose de grind et de powerviolence dans son hardcorepunk’n’roll. Dans ta face.
Slowly We Rock est ultra rapide, ultra sauvage et, musicalement, complètement hilarant. C’est aussi le disque le plus épais et le plus massif de Massgrav qui jusqu’ici fonctionnait en trio, avec une seule guitare. Quant aux paroles, elles sont exclusivement en Suédois – mais quelle belle langue, über efficace dès qu’il s’agit de brailler des insanités ! – avec des textes anti-patrons, anti-flics, anti-connards de droite, la routine quoi. Entre autres friandises vitriolées on remarquera ce Krossa Högerkukarna que l’on pourrait sobrement traduire par « écraser les bonnes bites » et dont les paroles comportent ces quelques mots doux : « Il est temps d’écraser les bites de droite / Il faut écraser la noblesse / Il est temps de se battre / Il faut écraser la noblesse » (coucou Elizabeth). Tu auras évidemment remarqué que je parle couramment la langue d’Ingmar Bergman.
Blague à part, lorsque on voit le résultat des dernières élections législatives et la coalition qui s’apprête à prendre le pouvoir en Suède, il est certain que Massgrav n’en a vraiment pas fini de gueuler et d’envoyer du pâté… mais par ici nous serions pourtant bien mal inspiré·es de faire les malins, parce que nous ne sommes vraiment plus très loin de connaitre une situation aussi merdique et aussi dangereuse que celle-là.



mardi 2 août 2022

Grindhouse @Trokson [29/07/2022]

 



Peut-être (sûrement) le dernier concert avant quelques semaines de repos – rien faire à part bouquiner tranquillement à l’ombre et surtout éviter de trop voir des gens.
Bref, GRINDHOUSE est un groupe de Melbourne / Australie spécialisé en punk rock bien branlé (sic) et en grosses cylindrées (re-sic). Intelligemment stupide et rafraichissant par les temps qui courent. 































































































mardi 12 juillet 2022

[chronique express] Commando : self titled

 



Malgré le nom du groupe il n’y a pas vraiment de rapport entre COMMANDO et les Ramones si ce n’est un goût certain pour la concision et la rapidité d’exécution de la musique – tous les titres durent moins de deux minutes. Pour le reste les Lyonnais jouent du punk franc du collier et sans fioritures, vivace, incisif et énervé mais sans jamais tomber dans le hardcore pur et dur, même old-school. On retrouve pourtant deux anciens Lost Boys dans le groupe, ce qui explique en grande partie la tenue impeccable ainsi que le souci permanent apporté à une musique toujours jouée avec la spontanéité nécessaire au genre. Il y a aussi pas mal de plans de guitare qui mine de rien défoncent tout sur leur passage mais ce qui me réjouit le plus chez Commando c’est le chant jamais forcé ni hurlé mais avec un je ne sais quoi d’acide et de gouailleur. Un chant porté par un certain Antipathic – c’est son nom et il est bien trouvé, non ? – également auteur des textes critiques pour ne pas dire acerbes, des textes qui n’ont pas spécialement et comme on aurait pu s’y attendre de portée ouvertement politique mais qui s’attaquent aux défauts du genre humain et à la connerie ambiante. Des phrases telles que « Des belles solutions / Des grandes leçons / Ouais t’es le champion / Ouais t’es bidon » ou (encore mieux) « J’aime pas les gens / Je les trouve chiants » résonnent agréablement à mes oreilles de vieux ronchon atrabilaire. Un disque aussi coriace et aussi râleur ne pouvait que me plaire.


vendredi 15 avril 2022

Bombardement : Le Futur Est Là

 

Récapitulons : en comptant la démo-cassette de 2016, Le Futur Est Là est le quatrième enregistrement de BOMBARDEMENT, le deuxième avec Oriane au chant et le premier avec des textes exclusivement braillés en français. Le premier 12’ et le 7’ marquaient déjà pas mal de points en matière de grosse furie et de décharges électriques mais avec ce nouveau disque le groupe bordelais (des bouts de Gasmask Terrör, Monarch ou Endless Flood, etc.) repousse encore un peu plus loin les limites de son d-beat éruptif et explosif. On peut toujours décider d’enregistrer plus ou moins le même disque, fidèle à une esthétique aussi marquée que balisée, mais cela n’empêche pas de faire encore mieux à chaque fois ou – dit autrement – cela n’empêche pas de chercher et de trouver le juste équilibre entre tout ce que l’on souhaitait au départ et ce que l’on a réellement réussi à exprimer. C’est, je crois, exactement le résultat auquel est parvenu Bombardement avec Le Futur Est Là.









Le Futur Est Là est sans équivoque, réel, brutal, rageur, ciselé, punk jusqu’à l’os, engagé et il collectionne les riffs mortels et les rythmiques impitoyables avec une telle aisance que l’on ne peut qu’y croire. Surtout, il y a chez Bombardement la caractéristique de deux guitares, des guitares jumelées qui s’envolent régulièrement dans les airs pour des solos qui en mettent plein les oreilles et donnent une belle couleur métallique à la musique. Le côté jouissif des notes suraigües et des sons qui vrillent, un peu comme si Judas Priest faisait des reprises de Discharge tout en lorgnant du côté du thrash de la Bay Area – essaye un peu d’imaginer K.K. Downing et Glenn Tipton qui ne seraient pas encore devenus deux vieux grincheux revanchards et botoxés, malgré tout éternellement complices et complémentaires, grands maitres des guitares assassines. Il y a aussi un peu de Motörhead, principalement sur les compositions les plus lentes (Mille Morts) qui me font plus que jamais penser au swing ravageur et irrésistible de la bande à Lemmy entre la fin des 70’s et le début des 80’s.
Une fois que l’on a bien digéré le passage en force de l’Interceptor V8 de la quatrième à la sixième vitesse et hormis la présence étonnante mais bien fondée d’un saxophone hurleur sur Poison, le changement principal et réellement marquant opéré par Bombardement sur Le Futur Est Là se situe donc au niveau du chant, désormais en français, la langue maudite des musiques électriques avec ou sans prétentions littéraires (mais plutôt avec). Par contre le principe du d-beat et des paroles scandées et répétées à l’envie telles des slogans de colère politique même pas contenue est toujours présent, comme des haïkus aussi aiguisés que des lames de rasoir, des mots qui tranchent net et ne souffrent d’aucune discussion. L’intransigeance à la mesure de la noirceur des sujets abordés. Hurler et hurler encore, crache tes poumons !

[Le Futur Est Là est édité par Destructure et Symphony Of Destruction, comporte huit titres, tourne en 45 tours, dure vingt minutes et n’existe qu’en vinyle noir, la seule couleur véritable de la musique]



mercredi 16 mars 2022

Henchman : Pictures On The wall

 

« Punk hardcore noise dans la veine de Black Flag, Jesus Lizard ou Shield Your Eyes »… Voilà des références – trois groupes évidemment plus qu’appréciés par ici – particulièrement prestigieuses, encombrantes et balancées par HENCHMAN dans son message de présentation de Pictures On The Wall. A cette lecture mon sang de vieux grincheux n’a fait qu’un tour puis j’ai préféré en rigoler. Et, même si j’aime bien adore ça, je ne vais pas trop faire le méchant : le trio parisien qui pourtant n’a rien d’une bande de débutants acnéiques et naïfs tout juste sortis de leur cave ou du salon de papa-maman n’avait pas besoin d’utiliser des arguments aussi imprudents pour me convaincre d’écouter son deuxième album. Parce qu’en fait il avait juste frappé à la bonne porte*.







Tu prends donc du chant qui braille comme il faut bien qu’un peu trop systématique et monotone, des riffs tapageurs et accrocheurs, des solos de guitare tout niqués et sans queue ni tête, des grosses lignes de basse et globalement une section rythmique volumineuse qui file droit, tu mélanges le tout dans un shaker hardcore-noise (ah oui : là je suis plutôt d’accord) et tu obtiens un disque vif, vivifiant, réussi et même largement au dessus de la moyenne. Pas super original et pas du tout révolutionnaire – et puis quoi encore ? – Pictures On The Wall joue la carte de l’énergie au carré et de la mélodie en guise de vernis anti-corrosion. C’est assez simple mais tellement efficace. Guillaume (guitare et chant), Vianney (basse) et Laure (batterie) ont pourtant ralenti le rythme depuis Void In Between (2018), épaississant leur côté hardcore, pimentant leur noise-rock bouillonnant, se rapprochant éventuellement du garage noise d’un Tendinite – au moins au niveau du volontarisme électrique – et restant bien installés dans le registre de la ténacité.
Henchman aurait-il muri ? Allons, allons, pas de gros mots s’il vous plait, la musique du groupe reste juvénile et enflammée mais elle a gagné en tenue de route tandis que les compositions sont beaucoup mieux foutues et davantage variées, plus consistantes. Tout en renonçant à certaines facilités d’écriture Henchman gagne encore plus en efficacité et continue de fonctionner à l’instinct, ce qui compte par-dessus tout c’est la justesse de l’effet produit. Les trois musiciens excellent désormais sur les tempos lents (Skinned Alive) ou, plus généralement, lorsqu’ils n’essaient pas d’être plus rapides que leurs ombres et privilégient l’assise et la solidité. Par exemple le splendide Gamma Ray qui ouvre la deuxième face du disque avec sa ligne de basse et son riff à faire headbanguer tous les quinquas noiseux-rétrogrades de ce monde en chute libre mais qui se paie le luxe d’une courte accélération finale du meilleur effet (décidemment, on ne se refait pas).
Comme pour me faire mentir, Henchman a malgré tout placé l’une de ses compositions parmi les plus virulentes et les plus rapides – et aussi l’une des meilleures – à la toute fin de Pictures On The Wall. Dive offre une conclusion parfaite au disque car trop souvent les groupes mettent en guise de voiture-balai les titres qui les comblent le moins, ceux qu’ils jugent les plus faibles ou les plus mous mais ce n’est absolument pas le cas ici. Henchman est finalement un groupe avisé et qui démontre surtout qu’il a du répondant et qu’il n’y a rien à jeter sur son disque.

[Pictures On The Wall est publié en vinyle et avec pochette gatefold par Araki, Crapoulet, Dead Punx records, Emergence records, Entes Anomicos, Itawak records, Jungle Khôl, Skate Pizza, Sonatine Produzioni, SP Discos et Transistor 66… est ce que j’ai oublié quelqu’un ?]

* à ce propos je te rappelle une nouvelle fois qu’Instant Bullshit refuse catégoriquement tout envoi de supports physiques (vinyles, CD ou cassettes) mais que son comité rédactionnel peut être contacté à hazam[arobase]riseup[point]net et que les liens d’écoute ou de téléchargement seront toujours les bienvenus – sans aucune réponse au bout de quelques jours semaines mois c’est que l’affaire est entendue (sic) et qu’il n’y aura aucune chronique de ton disque dans cette gazette internet 

 

vendredi 11 février 2022

[chronique express] Nicfit : Fuse

 



Nic Fit, c’est un morceau des Untouchables, l’un des premiers groupes hardcore-punk estampillés Dischord/Washington D.C. Et c’est aussi, orthographié NICFIT, l’une des plus récentes signatures du label anglais Upset! The Rhythm… Tu me vois venir ? Tu as raison : j’ai bien envie de te balancer direct que Nicfit est encore un groupe qui revitalise intelligemment le Saint Post Punk, blah blah blah, on connait déjà la chanson, sortez les mouchoirs, branlez-vous dedans, etc. Et puis démerde-toi avec ça. Il n’empêche que ces Japonais·es (de Nagoya) se détachent largement du lot. Déjà la chanteuse peut donner l’impression de s’en foutre complètement et nous épargne les habituelles préciosités trop souvent associées au genre. Ensuite le groupe sonne étrangement, épais et sale sur les bords. Le guitariste dégage un truc vraiment formidable, teigneux, jamais bravache mais très frais – en plus les dissonances ne lui font pas peur. Enfin, si certains titres fleurent bon le post-machin des années 80, l’ambiance générale est bien plus mordante, bien plus chaude et bien plus intéressante que dans un bac à glaçons remplis de Mr Freeze suicidaires. Autrement dit, Nicfit est avant tout un vrai groupe punk, sans prise de tête mais racé et volontaire. Fuse est le premier album de ces jeunes gens très inspirés et j’espère vraiment que ce ne sera pas le dernier.

PS : hey, tu as vu ? il y a même une reprise des Urinals !


vendredi 28 janvier 2022

[chronique express] Civic : Future Forecast

 



D’abord publié en mars 2021 par les australiens de Flightless records avant d’être réédité en décembre par le label new-yorkais Ato, Future Forecast, premier album de CIVIC après une quinte flush de singles et de 12’, a tout de la bombe à fragmentation. Le groupe est originaire de Melbourne et ce n’est pas un simple détail : punk, garage et même post punk sont inscrits depuis des générations dans l’adn des musiciens de cette ville (et d’Australie en général) et ce ne sont pas les chéris-vauriens de Stiff Richards ou les déjà très reconnus (mais tout aussi vauriens) Amyl & The Sniffers qui me contrediront. Pourtant Civic joue dans une autre catégorie. Le groupe est moins porté sur le cambouis que ses contemporains et plus soucieux de préserver classe et élégance, sans nuire à l’efficacité confondante d’une musique à haute valeur énergétique. Balancer des riffs qui font tourner la tête, se rouler par terre à la moindre occasion, chanter le rock’n’roll rageur comme au premier jour, s’exposer corps et âme, puer la bière et la transpiration... oui d’accord, mais non sans distinction et avec une bonne dose d’aisance patrimoniale – on pense bien sûr aux Saints puis à Radio Birdman. Le punk presque aristocratique de Civic déballe ainsi toute sa fougue et toute sa grandeur sur Future Forecast, un album qui s’impose comme l’un des meilleurs du genre de ces dernières années, oui rien que ça.


vendredi 22 octobre 2021

[chronique express] Descendents : 9th & Walnut





Quoi ??!!! Les DESCENDENTS chroniqué sur Instant Bullshit ? Avec un disque publié chez les ignobles Epitaph records ? Non, tu ne rêves absolument pas chère lectrice/cher lecteur et c’est l’heure de mon coming out : bien que détestant presque autant le punk à roulettes que le zouk, la salsa brésilienne, la cold-wave moscovite, le death metal symphonique, le hair metal, le fado et la variété française je dois avouer qu’il y a quelques exceptions notoires à ce profond dégout et que les Descendents en font partie. Mais je n’apprécie que les débuts du groupe, en gros le génial premier album Milo Goes To College… Et cela tombe bien puisque 9th & Walnut est une collection de vieux titres composés par le line-up historique du groupe entre 1978 et 1980 puis enregistrés bien plus tard (parait-il aux alentours de l’année 2002 – rappelons que le guitariste Frank Naveta est mort en 2008) et complétés pendant le confinement de l’année 2020 (il ne manquait alors plus que le chant de Milo Aukerman). Bon alors ? Et bien voilà, cela me fait deux disques des Descendents à ranger dans mes « exceptions à la règle » et 9th & Walnut contient son lot de tubes ensoleillés, de punkeries débiles, presque pas de déchets toxiques et même deux ou trois salves hardcore. Encore un disque comme ça sur mes étagères et je m’achète un skate. 


 

dimanche 19 septembre 2021

[chronique express] Amyl And The Sniffers : Confort To Me


 


 

Quand j’étais gamin la coupe mulet était un signe de ringardise de premier choix, un truc aussi populo que pédant, à la mode chez les footballeurs cocaïnomanes comme chez les groupes de variétés niouwaive (des étrons musicaux tels que Kajagoogoo, Wham! ou Duran Duran). Mais, post-modernisme et approche de la fin du monde aidant, le mulet est dangereusement revenu à la mode du côté de la Creuse où s’est tenu le championnat européen 2021 consacré à la fameuse coupe de cheveux mais aussi chez les punks australiens. On pardonnera tout à ces derniers, surtout lorsqu’ils s’appellent AMYL AND THE SNIFFERS, une bande de teigneux venus de Melbourne et à la tête desquels une chanteuse maléfique et décolorée passe son temps à nous brailler ses quatre vérités – My choice is my own / My body is my own / Opinion is my own – et si tu comprends pas, tant pis pour toi. Davantage produit que le premier album du groupe et musicalement un petit peu moins punk et un chouïa plus rock dur avec arrangements et solos de guitare insistants, Confort To Me pulvérise tout anachronisme à grands coups de rage et de sincérité : en gros prends-toi ça dans la gueule et ferme-la. Dommage que je n’ai plus beaucoup de cheveux sur le caillou depuis longtemps. 

 

 

lundi 17 mai 2021

[chronique express] Stiff Richards : State Of Mind


 


 

J’adore les jeux de mots foireux et j’imagine que STIFF RICHARDS est la contraction de Stiff Little Fingers et de Cliff Richards : le nom de ce groupe de Melbourne est si génialement débile et en même temps tellement peu équivoque que l’on ne peut pas passer à côté. Mais ce qu’il faut surtout retenir de State Of Mind, troisième album de cette bande d’acharnés, c’est une musique incroyablement fraiche et incisive, du vrai punk-rock nerveux et accrocheur, intense et inépuisable, un peu garage sur les bords, toujours mélodique et d’une classe immense. L’école australienne dont les Stiff Richards sont les nouveaux enfants prodiges, pas très loin de leurs grands frères d’Eddy Current Suppression Ring (originaires de la même ville, il n’y a pas de hasard) mais en plus frénétique et acéré. J’allais écrire en plus anarchiste, dans le sens où State Of Mind déborde de fougue libertaire. Stiff Richards pourrait bien devenir la sensation du moment, son nom se murmurant de plus en plus fort chez les adorateurs du punk 70’s tendance aristocratie déglinguée. Mais tout cela est plus que mérité

 

 

mercredi 31 mars 2021

[chronique express] Cuir / Album


 


Le synth-punk aussi est à la mode, non ? Le… le quoi ? Ben tu sais bien : le synth-punk… cet énième sous-genre vaguement affilié au post-punk et qu’il est tellement chic d’écouter entre personnes toujours sûres d’elles-mêmes et désireuses de briller en petite société. Ce qui me plait le plus chez Doug, unique (gros) membre de CUIR, c’est au contraire son absence totale et parfaitement assumée de bon goût et le fait que de sa musique on ne retienne principalement que le mot punk. Il y a bien sûr et même beaucoup de synthétiseur sur Album mais il y a aussi et surtout une guitare qui débite salement, du chant qui vomit des histoires de dégout des autres et de dégoût de soi et une boite-à-rythmes monomaniaque qui sert de garde-fou / caniveau. A peine moins immature et à peine moins irrévérencieux que son prédécesseur Single Demo, le premier véritable album de CUIR est tout sauf un plaisir coupable. Mais ce n’est pas non plus un prétexte à la pignole ni de la musique de bourgeois. Si tu n’as rien compris c’est peut-être bien parce que ce disque n’est pas pour toi.

 

 

jeudi 25 février 2021

Ona Snop / Intermittent Damnation

 

Avec toute cette invasion actuelle de post punk britannique plus ou moins revivaliste on en oublierait presque que l’Angleterre est une vraie terre de contrastes (non, ceci n’est pas un slogan touristique et publicitaire). Et surtout, au Nord, une terre de désolation économique et sociale : la haine de la machine et de l’oppression industrielle et politique est un phénomène forgé de ce côté-là, celui des hauts fourneaux et des usines sidérurgiques depuis longtemps fermées. Il s’agit donc aussi d’un endroit où sont nés quelques uns des groupes parmi les plus extrêmes et les plus impressionnants de l’histoire musicale. Mais aussi parmi les plus revendicatifs.
Je parle de metal mais surtout de ce qu’il a engendré de plus acharné, de plus dense et de plus dangereux en s’hybridant mutuellement avec le punk et le crust. Au delà de la belle vitrine historique représentée par Napalm Death – ma foi encore plutôt convaincant après toutes ces années d’activité – il existe quantité de groupes parfaitement dingues et particulièrement jouissifs. Je me rappelle par exemple de Horsebastard, un groupe de grind originaire de Liverpool, complètement ahurissant de folie furieuse et découvert dans une cave lyonnaise lors d’un
concert subtilement organisé par les Dirty Seven Conspiracy.




Ce sont à peu près les mêmes gens que l’on retrouve derrière Dirty Seven Conspiracy et le label / distro Lixiviat records (en tous les cas ils ont le même attaché de presse, un petit gars au sourire particulièrement convaincant). Un label qui a publié il y a seulement quelques semaines de cela Intermittent Damnation, le deuxième LP d’ONA SNOP, une formation qui nous vient toujours du Nord de l’Angleterre mais cette fois-ci de Leeds et que les spécialistes qualifieront aisément de powerviolence ou de fastcore rotant du grind à l’occasion. OK… si tu veux. Mais moi, tu le sais sûrement déjà, je m’en fous toujours un peu des étiquettes et des nuances subtilement adéquates qu’elles sont censées apporter à ce qu’elles prétendent décrire, même si je dois encore une fois avouer qu’il s’agit d’un positionnement purement idéologique et plutôt confortable puisque en définitive je n’y connais pas grand-chose dans toutes ces musiques de crusty-barbares. Mais passons, je ne vais pas non plus encore répéter les mêmes considérations totalement inintéressantes dès que ça cause de crust-truc ou de grind-machin.

Ce que je retiens principalement des formidables et des plus que géniaux Ona Snop et d’Intermittent Damnation ce sont dix-sept compositions de malades, ultra rapides, ultra concises, ultra structurées et débordant de breaks spectaculaires tombant toujours au bon moment. Dix-sept titres en à peu près vingt minutes et gorgés de riffs d’une clarté merveilleusement machiavélique, souvent pas très éloignés de ce thrash si cher à mon cœur de vieil adolescent. Un découpage dans le vif et sans bavures tellement saignant et tellement jubilatoire qu'il me donnerait presque envie de demander un couteau à viande électrique pour mon prochain anniversaire (rassure-toi c’est dans longtemps et d’ici là j’ai le temps de changer d’avis). 
Intermittent Damnation n’est pas autre chose qu’une grosse bombe offensive de hardcore caparaçonné et densifié, entre excès de vitesse quasi permanent et grosse pression hydraulique à tous les niveaux. Autrement dit cela reste rugueux et très punk dans l’esprit tout en conservant toute la rectitude millimétrée et toute l’efficacité offensive du metal. Avec un surplus de grosse déconnade derrière tout ça (encore un des effets secondaires du thrash ?), impression que ne démentiront ni la pochette très fluo-flash ni le livret d’une vingtaine de pages qui accompagne le disque. Evidemment si le dernier album en date de Mr Bungle est pour toi l’incontournable sommet de l’extrémisme musical actuel et si ton rêve le plus cher est de pouvoir enfin assister à un concert de ce groupe de rentiers estivaux lors de la prochaine édition du Hell Fest en 2024, tu peux tout de suite oublier Ona Snop : l’écoute d’Intermittent Damnation risquerait de te faire tellement souffrir que tu ne comprendrais même pas pourquoi.



vendredi 23 octobre 2020

[chronique express] Venomous Concept / Politics Versus The Erection

 

 

A l’origine cofondé par King Buzzo (Melvins) et Shane Embury (Napalm Death) en forme d’hommage un peu vague à Poison Idea, le all-star band VENOMOUS CONCEPT vient tout de même de publier son quatrième album : Politics Versus The Erection. Buzz a quitté le groupe depuis longtemps mais Danny Herrera (Napalm Death) est toujours là, de même que l’inestimable Kevin Sharp (Brutal Truth) et le désormais bien installé John Cooke (également guitariste de secours chez Napalm Death). Par contre Dan Lilker (Anthrax, S.O.D, Nuclear Assault et Brutal Truth) a lui aussi quitté le navire mais ce n’est pas l’unique déception d’un disque de punk hardcore crusty-fondu et volontairement lourdingue, certes politiquement engagé, de facture très honnête mais aux idées musicales un peu trop éculées et dont le principal intérêt restera de pouvoir écouter quelque chose de récent et de sauvagement vivifiant avec l’immense voix de Sharp, définitivement l’un des meilleurs hurleurs que cette planète en voie d’anéantissement programmé ait jamais porté. 

 

mercredi 5 août 2020

Cuir / Single Demo




Sortir les stéréotypes des placards et du musée du cynisme et de l’indécence, les étaler au grand jour et sans aucune modération, s’en faire une crème beauté fraicheur ou s’en servir comme d’un soin exfoliant et s’en foutre de partout reste le meilleur moyen de se moquer de tout. Et de se moquer de soi-même, ce qui ne gâche rien et restera toujours la seule chose à faire. Avec ses textes crus et violents dignes d’un éternel adolescent complètement attardé mais qui s’en fout totalement – après tout le « retard » n’est que dans le regard des autres et dans ce que tu leur as juste permis de voir – CUIR est le truc à la fois le plus véridique et le plus désillusionné qu’il nous ait été donné d’écouter ces derniers mois. Ne rien avoir à dire à part des histoires de nombril et de défonce mais le dire quand même : si cela te fait chier c’est ton problème et uniquement le tien.
Cuir est un one man band monté par Doug, chanteur de Coupe Gorge et de Sordid Ship. Mais là il est donc tout seul avec sa belle voix de braillard punk, sa guitare, sa boite-à-rythmes…  et son vieux synthétiseur au kitch volontairement envahissant. Single Demo est la version augmentée d’un inédit et en vinyle de deux cassettes de Cuir publiées courant 2019 par Offside Tapes : Single Single et Demo Demo Demo. C’est d’apparence complètement rudimentaire mais en fait incroyablement bien troussé, suffisamment simple pour être efficace et jouissif, complètement signifiant significatif  malgré ou plutôt grâce aux thèmes abordés dans les paroles. Pas besoin de tendre l’oreille ni de perdre son temps à les lire sur la pochette intérieure pour comprendre que ça parle d’ennui, d’envie de tout foutre en l’air, d’éclater les têtes de connards et de connasses que l’on croise tous les jours au coin de la rue, que ça parle d’une vie de merde, de haine de soi lorsqu’on a la tête éparpillée en mille morceaux le lendemain mais que ça ne parle pas vraiment de sexe stéréotypé, normalisé et consommable (le véritable ennui).
Du sexe il y en a éventuellement, mais en fait pour de faux, dans la présentation et tout le soin apporté au disque avec ce vinyle rose ou le masque en latex également rose porté par Doug sur la photo aux couleurs saturées – si ton rêve était de te faire offrir une paire de menottes moumoutées léopard pour ton noël pseudo s/m avec ta meuf ou ton mec du moment c’est raté. Au passage on remarque la présence ostentatoire d’un bédo bien troussé et d’une cannette de 8.6 mais tout ça, encore une fois, ce n’est que du visuel, pour alimenter la grosse blague que serait Cuir (as-tu quand même noté ce badge de Veuve SS ? dans le genre groupe pour lequel l’image et les visuels étaient très importants parce qu’en apparente contradiction avec la violence des textes et de la musique on a guère fait beaucoup mieux ces dernières années).
Reste que malgré toute son ironie et son jeu de cache-cache misère autour de la complaisance Demo Single fonctionne à plein régime. Les compositions sont très courtes, lapidaires presque, bien mémorisables grâce à une guitare qui aligne du riff de punk au kilomètre et qui surligne parfois (Tension Nerveuse) et surtout grâce à ce synthétiseur qui fait au moins la moitié du boulot et est quasiment omniprésent – ce qui permettra aux nécromanciens des temps futurs de classer Cuir dans la case synthpunk sans trop se tromper. Il y a beaucoup d’idées et plein de ressources là dedans, tout ce qu’il faut pour s’intéresser à ces histoires de gerbe, de défonce et de lendemains qui se ressemblent trop, tout ce qu’il faut pour s’agiter en même temps, brailler, se défouler. Et la blague, supposée comme telle mais ça aussi c’est ton problème, aura en fait une suite, parce qu’elle le vaut bien : Doug / Cuir est en train de mettre la dernière main à un nouvel enregistrement que l’on espère tout aussi faussement débile mais encore une fois complètement nihiliste.

[Single Demo tourne en 45 tours et a été pressé en vinyle rose par Offside records]

mardi 14 avril 2020

Cocaine Piss / Passionate And Tragic


Si je m’étais arrêté à la toute première impression – pas très bonne, pour tout dire – que j’ai eu de COCAINE PISS j’aurais lâché l’affaire depuis un moment. Je me rappellerai pendant encore longtemps de ce concert de 2016 prévisiblement foutraque et de la chanteuse / hurleuse Aurélie Poppins passant la plupart des morceaux dans la fosse ou plutôt devant la scène, au milieu des gens, à gesticuler comme une basue, à strider tout ce qu’elle pouvait, à se rouler par terre et à faire souvent n’importe quoi tandis que sur scène trois garçons envoyaient un punk noise rapide comme une montée de speed et acide comme un jet de pisse. Expliqué comme ça je reconnais que ça fait plutôt rêver. Ce qui m’avait alors refroidit ce n’est pas le groupe ni sa musique, bien au contraire, mais l’attitude d’un public visiblement attiré par un spectacle prometteur et la réputation d’un groupe complètement diiiiiiiingue.
Je ne remettrai pas en cause ce qu’est Cocaine Piss (et bien que les donneurs de leçons affirmeraient qu’on a le public qu’on mérite) mais regarder ces petits mecs et ces petites meufs tout bien fringué.e.s comme il le faut en prêt-à-porter rebelle, désireux.ses de s’offrir un début de weekend trop barré avant l’inévitable soirée dance-party jusqu’à l’aube fut un moment de rare consternation : je crois que c’est la première fois que je voyais des spectateurs et des spectatrices se coller à une chanteuse pour faire un selfie avec elle alors qu’elle était en plein milieu d’une chanson. Elle se laissait faire Aurélie, je ne saurai jamais si elle aimait ça ou si elle était simplement de bonne composition et ne voulait pas protester, préférant secrètement que quelqu’un monte enfin sur la scène pour se jeter à son tour dans la fausse et mettre un peu plus de bordel à un concert qui aurait été à deux doigts de basculer s’il n’avait pas été le prétexte à tant de volonté de représentation.
Je ne le saurai donc jamais, à moins de revoir Cocaine Piss en concert, ce qui a bien failli arriver trois ans plus tard, alors que le groupe tournait pour défendre Passionate And Tragic, publié au début du mois d’avril 2019 par Hypertension records. Mais je n’ai pas pu m’y rendre et ce n’est que partie remise, puisque au fond de moi je reste convaincu que ce concert de 2016 n’était que la simple déconvenue d’un jour et surtout parce que j’aime énormément les disques de Cocaine Piss.





Pour le groupe tout aurait commencé comme une sorte de blague montée sous la nécessité du moment : je ne sais pas si l’histoire d’une formation à l’arrache par des musiciens et musiciennes pour assurer la première partie d’un concert qu’ils organisaient chez eux à Liège est vraie ou pas mais cela indique au moins que l’urgence est la principale caractéristique de la musique de Cocaine Piss. The Pool, d’abord publié en cassette en 2015 puis réédité sur un vinyle monoface en 2018, n’y va pas par quatre chemins avec son punk ultra hystérique, anguleux, désossé et méga vitaminé servant d’écrin au chant suraigu et aux paroles vitriolées et onanistes d’Aurélie Poppins. Un enregistrement qui pose les bases d’une musique qui ne changera pas beaucoup au fil des disques suivants, The Dancer en 2016, Piñacolalove en 2017 et, donc, Passionate And Tragic.
Tout au plus notera-t-on sur ce dernier un (très) léger rallongement des compositions, plus souvent au delà de la minute qu’auparavant. On remarquera aussi que depuis The Dancer c’est ce gros pervers de Steve Albini qui enregistre le groupe, lui faisant partiellement perdre en rugosité ce qu’il gagne en efficacité sonore – un bémol cependant : sur Passionate And Tragic le son de la caisse claire est un peu trop typique du grand Steve, trop sourd et à mon sens et pas assez tranchant pour bien coller à Cocaine Piss. Tout le reste semble d’une simplicité inévitable mais définitivement efficace, complètement fou et ce jusqu’à l’absurde, à base de riffs découpés à la tronçonneuse, de quelques passages étourdisants darpèges dignes d’un East Bay Ray, de rythmiques éjaculatoires et d’un chant de sirène destroy qui pour rien au monde ne renoncerait à sa liberté.
Avec ses paroles en français Eat The Rich (dont le clip m’a au passage appris que depuis quelques années une bassiste a intégré le groupe) fait figure de principale surprise de l’album. Un titre tellement drôle et à la fois tellement cynique – en un mot : punk – que je regrette qu’Aurélie Poppins n’ait pas eu cette bonne idée bien avant. Non seulement elle arrive à faire sonner son français comme jamais, très méchamment, mais en plus elle balaie d’un revers de main rageur toute critique lui reprochant sa
supposée débilité. Parce que celle-ci est parfaitement assumée et qu’elle a beaucoup plus de sens que toutes les conventions et que toutes les apparences – « Toi et moi on n’est pas faits pour durer / Je suis avec toi car je dois manger / Tu es trop mignon sur mon canapé / A t’écouter parler toute la journée / Je vais te bouffer / Petit gosse friqué / Petit déjeuner ».  Dommage que sur Passionate And Tragic il n’y ait que Eat The Rich avec des paroles en français… et en espérant que sur le prochain enregistrement il y ait bien plus de titres comme ça.

lundi 27 janvier 2020

Bleakness + Meurtières @Farmer [23/01/2020]





Je n’en attendais pas autant… ce n’est pas la première fois que je voyais Bleakness en concert mais c’est bien la première fois que le groupe arrivait à convaincre le vieux ronchon que je suis avec son punk hardcore abrasif mais toujours mélodique. Le trio tourne désormais à plein régime et semble avoir trouvé le batteur qu’il lui faut (pour l’anecdote : arrivé durant l’été 2019 celui-ci joue également dans Action Beat, oui ça n’a rien à voir) et je sens que je vais bientôt me laisser tenter par Functionally Extinct, un tout premier album que Bleakness a publié en décembre 2019.

Mais la suite fut des plus étonnantes… Comment dire ? MEUTRIÈRES est un groupe composé de vieux briscards qui roulent leur bosse depuis des années dans des groupes de punk et qui ont décidé de monter un nouveau projet influencé par le heavy metal du tout début des années 80 (N.W.O.B.H.M.* et autres). Le résultat est carrément épatant et jouissif, très bien foutu et décomplexé, tout le monde dans le groupe a vraiment l’air de s’éclater et l’hommage est des plus sincères – sans parler de la chanteuse qui tient le micro et la scène formidablement.
Pour moi écouter la musique de Meurtrières** c’est comme avoir la gueule pleine de boutons d’acné et à peine 13 ans sauf que maintenant j’en ai presque quatre fois plus et que cela fait des années que je n’ai plus vraiment de cheveux. Surtout, je ne m’étais pas autant amusé à un concert depuis bien longtemps***.






































































[toutes les photos du concert de Bleakness et Meutrières sont également visibles par ici, en meilleure qualité et en diaporama – il y en a 113 pour être précis, est ce que tu as du temps à perdre ?]

* dans le texte : New Wave Of British Heavy Metal
** le groupe prévoit d’enregistrer une première démo en 2020 
*** un concert organisé au Farmer par Esto Es El Punk