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mercredi 27 octobre 2021

Human Impact : EP01

 

Ai-je été trop sévère avec le premier album sans titre de Human Impact ? Après tout, reprocher à des vieux musiciens vétérans de toujours faire plus ou moins la même chose et de ressasser les mêmes plans n’est pas une critique très constructive ni intelligente et elle frise allègrement la mauvaise foi de la part d’une personne – attention, attention : je vais encore parler de moi – qui écrit toujours à peu près le même type de chroniques de disques depuis des années. Il n’en demeure pas moins que ce premier album de HUMAN IMPACT, s’il n’a rien de révolutionnaire ni d’époustouflant, relève d’une qualité et d’un savoir-faire indéniables qui auront toujours leur place sur Instant Bullshit.
Mais je crois que le plus difficile pour moi est d’oublier que Chris Spencer, bien avant Human Impact, a un jour fondé l’un de mes groupes préférés de noise-rock : Unsane. Et je crois aussi que Chris Spencer a également le même problème, lui qui en ce moment tourne aux US avec une version mercenaire (i.e. il est accompagné de musiciens de Daughters) de son groupe d’origine pour ne jouer que des titres datant du premier line-up d’Unsane, celui qui avait enregistré Improvised Munitions et le premier album sans titre de 1991. Charlie Ondras n’est plus là pour donner son avis, quant à Pete Shore il serait d’accord avec tout ça… moi la capitalisation sur la nostalgie me dérange toujours autant.







Contrairement à son titre, EP01 n’est pas un format court mais un véritable LP de huit compositions et quarante trois minutes. Il est indiqué que tous les titres d’EP01 ont été enregistrés aux alentours de l’année 2000, donc à l’époque du premier album de Human Impact. On remarquera que quatre d’entre eux ne sont pas réellement inédits puisque ayant déjà fait l’objet d’une parution en format numérique – deux mots qui forment l’un des mes oxymores préférés du moment, ex-æquo avec futur radieux. Mais rien de tel qu’un bon vieux support physique à papa-maman-tonton-tata pour goûter pleinement au plaisir d’une telle musique… alors qu’importe que la moitié des titres d’EP01 soient connus depuis longtemps.
Non, le plus important est que EP01 n’est pas un assemblage de fonds de tiroirs ou d’inédits au rabais mais un disque dont le résultat s’avère, à mon goût tout du moins, bien plus intéressant et bien meilleur que son prédécesseur. Je ne saurais expliquer exactement pourquoi mais c’est ainsi et il faut faire avec, bien que la décision du groupe d’écarter certaines de ces huit compositions et de ne pas les inclure sur son premier album me semblera toujours incompréhensible. On peut trouver que Recognition, Transit et 10 Days manquent un peu d’originalité (traduction : ils ressemblent trop à une composition typique de Spencer) mais ce serait faire fi des zigouigouis et trames indus/bruitistes concoctés par Jim Coleman et surtout des lignes de basse incroyables de Chris Pravdica – le couple rythmique qu’il forme avec Phil Puleo à la batterie reste plus que jamais l’un des principaux points forts de Human Impact.
Si le reproche du « déjà entendu » peut ainsi s’appliquer à beaucoup de titres de EP01, c’est dans les nombreux recoins et angles plus ou moins cachés du disque qu’il faut aller chercher de quoi se satisfaire pleinement (l’inquiétant Genetic, le visqueux Sparrow mais aussi Less Than, Contact…). Quant à Subversion il s’agit d’un instrumental où on sent surtout la patte bidouillée sci-fi de Coleman et c’est une bonne façon de terminer doucement mais sûrement un enregistrement autrement plus oppressant. Mais rien n’empêche non plus de réécouter EP01 immédiatement, bien au contraire.

[EP01 est publié en vinyle transparent à 1000 exemplaires ou en vinyle noir et en CD par Ipecac recordings]

 

lundi 7 décembre 2020

Mr Bungle / The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo

 

C’est déjà hier. Jamais je n’écoute les disques de Mr BUNGLE, même si un exemplaire CD de Disco Volante et peut-être même du premier album sans titre de cette bande de zozos californiens trainent quelque part chez moi en attendant d’être revendus sur un site spécialisé à l’intention des acharnés de musique sur support physique obsolète. Dans mon petit panthéon personnel des groupes détestés Mr Bungle occupe cependant une place à part : il s’agit du projet de Mike Patton que j’exècre le moins. Voilà, ça c’est dit. Mais reprenons depuis le début, ou presque, avec les vraies démos de monsieur Bousille, j’en ai compté quatre, enregistrées entre 1986 et 1989, publiées sous la forme de cassettes aujourd’hui revendues à prix d’or sur le site mentionné plus haut par des types qui s’y connaissent sacrément en business. Tu penses bien que j’en ai jamais eu rien à foutre de ces démos que par ailleurs on trouve très facilement dans les abimes des internets, en P2P.
Pourtant si j’avais eu la curiosité d’écouter la première version de The Raging Wrath Of The Easter Bunny, celle de 1986, j’aurais découvert que Mr Bungle était à l’origine un groupe de thrash… de thrash déjà un peu déviant – il y a quelque touches fantaisistes comme du kazoo, de la trompette, etc. – mais de thrash quand même. Il faut dire aussi que c’était l’époque qui voulait ça : Metallica n’était pas encore une sombre merde orchestrée par un groupe de névrosés toxicos, Nuclear Assault tenait le haut du pavé avec son formidable premier album (Game Over) aux côtés d’Exodus et du génial Bounded By Blood et Slayer publiait avec Reign In Blood l’album de metal le plus brutal de tous les temps, du moins à ce moment là… Bref on est en 1986, je suis en classe de première, j’ai de l’acné mais pas trop, j’hésite encore entre une carrière de metalhead laborieux et un avenir radieux de punk bourgeois, je me branle souvent dans mon lit parce que la meuf avec laquelle je sors ne veut pas coucher avec moi – rétrospectivement je ne peux que lui donner raison – et Mike Patton (chant), Trey Spruance (guitare) et Trevor Dunn (basse) à l’époque accompagnés de Jed Watts (batterie) jouent la musique du moment : du thrash metal.

Le son de cette première cassette est vraiment tout pourri mais n’empêche pas de déceler quelques plans absurdes et décalés qui feront quelques années plus tard la renommée de Mr Bungle, comme le final d’Hypocrites reprenant Peter Gunn. Et tous ces (très) jeunes musiciens possédaient un sacré niveau, je pense notamment à Trey Spruance déjà très à l’aise avec tous ses doigts. Mais il est intéressant de mettre The Raging Wrath Of The Easter Bunny en parallèle avec Goddammit I Love America ! publié en 1988 : ce n’est déjà plus le même groupe et le thrash fantasy a cédé la place à une sorte de fusion funky vaguement métallisée totalement indigeste. Beurk.

 


 

Avançons maintenant de quelques années et passons au troisième millénaire. Nous sommes en juin 2020 et Mr Bungle balance sur b*ndc*mp un nouveau titre, une reprise de USA d’Exploited. Il n’en fallait pas plus pour affoler les foules. Mais le plus étonnant est le line-up qui a enregistré ce titre : Scott Ian (Anthrax, S.O.D.) et Dave Lombardo (Slayer) ont rejoint le groupe, respectivement à la guitare rythmique et à la batterie. Des vieux briscards du thrash des 80’s. J’aime tellement la version originale de ce morceau – j’aime tout l’album Troops Of Tomorrow d’Exploited – que je ne ferai aucun commentaire désobligeant sur l’interprétation qu’en donne Mr Bungle. L’important était de bien prendre note que le groupe s’était reformé et qu’un album allait suivre.
Cet album a été publié fin octobre 2020 et il s’intitule The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo. Il consiste en un réenregistrement de la première démo de Mr Bungle à laquelle ont été rajoutés une poignée de titres supplémentaires dont une reprise de Corrosion Of Conformity (Loss For Words, le titre d’ouverture de Animosity) et une autre de S.O.D. (Speak English Or Die, ici remodelé en Habla Español O Muere). Le son de l’enregistrement est monstrueux, le groupe est aux taquets et surtout The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo est beaucoup plus thrash que sa version initiale, flirtant constamment avec le crossover d’un… S.O.D. Difficile souvent de ne pas penser aux Stormtroopers Of Death en écoutant un disque qui résume l’un des plus fabuleux paradoxes de notre époque : celui de faire du faux neuf avec du vrai vieux.
On retrouve quelques manières typiques de Mr Bungle
(les coups de sifflet sur Bungle Grind, la reprise de La Cucaracha) et tout le disque, malgré le gros son au scalpel des guitares (Scott Ian est l’un des meilleurs guitaristes rythmiques du genre), malgré la rapidité d’exécution et les solos de guitare complètement hallucinants de Trey Spruance, dégage un côté cartoon propre aux simagrées habituelles des groupes de monsieur Patton qui ici se montre pourtant relativement sobre. Allons-y même carrément : The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo est aussi sexy qu’une partouze de zombies proctologues et aussi festif qu’un yorkshire enfermé dans un four à micro-ondes réglé sur sa puissance maximum et explosant en de jolis geysers de chairs sanguinolentes. Cela me dépasse quand même un peu, cette vision du thrash en mode joyeux et purement divertissant. Mais c’est un fait : The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo c’est de la musique de vieux jouée par des vieux et pour des vieux, tout le monde attendant avec sourire et légèreté une mort certaine. Masturbation.

 

[The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo est publié en double vinyle, en CD, en cassette, le tout avec tellement de variantes que cela me donne mal à la tête, par  Ipecac recordings]  

 

mercredi 20 mai 2020

Human Impact / self titled


J’y suis vraiment allé à reculons, totalement refroidi par une pochette de disque absolument pas sexy, un nom de groupe – HUMAN IMPACT – qui aurait très bien pu sortir de l’imagination d’un prog-métalleux amateur de science-fiction, un label – Ipecac recordings – qui d’ordinaire racole plus qu’il ne caracole et le fait que le groupe présente un line-up composé de stars de l’underground new-yorkais (et fières de l’être).  
Human Impact est donc la réunion de Phil Puleo à la batterie (Cop Shoot Cop, bien sûr, et les Swans depuis plus de vingt années maintenant), son camarade Jim Filer Coleman à la bidouille électronique (ex Cop Shoot Cop également), Chris Pravdica à la basse (dans les Swans depuis la reformation de 2010 mais aussi, parait-il, dans Xiu Xiu) et enfin, et pas des moindres, Chris Spencer à la guitare et au chant (Unsane, évidemment).
J’avoue que c’est la présence de ce dernier qui m’a le plus posé question. J’ai adoré Unsane dès la première seconde où j’ai découvert et écouté la musique du groupe et j’ai continué à l’adorer même lorsque la bande à Spencer a sérieusement commencé dans les années 2010 à tourner en rond puis a enchainé les pseudo-reformations et les tournées d’adieux. Au milieu de tous les trous laissés vacants par Unsane Chris Spencer a monté d’autres projets et c’est précisément là que le bas blesse : Cutthroats 9, UXO ou le calamiteux Celan ont tous un point commun, celui de démontrer qu’en dehors de son groupe principal le guitariste/chanteur ne sait jouer qu’une seule musique c’est-à-dire du sous Unsane, et de toute évidence en beaucoup moins bien que l’original. Mais maintenant qu’Unsane semble bel et bien mort et enterré, peut-être que les choses vont enfin changer.




Human Impact n’est pas un mauvais groupe et son premier album n’est pas un mauvais disque. La bonne surprise étant que – et c’est une première en ce qui me concerne – écouter la musique du groupe ne revient pas à perpétuellement se dire que c’est bien du Spencer pur jus que l’on est en train d’écouter, enfin pas que. La faute à la présence très affirmée d’un Jim Coleman la plupart du temps très inventif – et coproducteur du disque – qui en fout de partout, s’étale de tout son long dès qu’il le peut et survole les dix compositions de l’album en leur infligeant sa patte à lui, celle d’une bidouille accentuée entre martyr électro, perturbations indus et assaisonnements bruitistes. Du point de vue de l’allégeance (ou non) à l’héritage Unsane Human Impact marque donc quelques points en se démarquant de l’original et en se révélant autre qu’un énième side project plus ou moins insipide de Spencer.
Ne pouvant ni être taxé de groupe de noise-rock ni groupe de musique industrielle, Human Impact est un croisement tout ce qu’il y a de plus compatible entre les deux et j’avoue que ce que je préfère ce sont certaines interventions acidifiées de Coleman, lorsqu’il souligne une mélodie ou un riff d’une ritournelle synthétique qui soudain fait tout décoller. Il n’en demeure pas moins, et c’est tout à fait normal au vu des pedigrees de l’ensemble des musiciens en présence, que Human Impact joue une musique très datée, qui certes fait chaud au cœur des amateurs de musique vaguement bruyante nés avant 1980, mais qui a vraiment du mal à convaincre totalement malgré la quantité évidente d’efforts fournis par tout le monde – et il est vrai que question efforts Spencer n’est pas en reste lorsqu’il se décide à varier ses sons de guitares, ce qui arrive souvent.
En toute honnêteté
il se passe pas mal de choses sur ce disque très urbain – oui, OK, c’est un disque new-yorkais – mais l’ensemble reste malgré tout propret et convenu, suintant mais pas trop, jamais suffisamment sale, sans grande surprise ni véritable frisson incontrôlable. Seule la paire Phil Puleo / Chris Pravdica fait réellement des merveilles, le jeu et le son de basse de ce dernier flirtant souvent avec l’excellence et mettant en avant de façon convaincante le côté Cop Shoot Cop de Human Impact. Mais une section rythmique aussi douée soit-elle ne fait pas un bon groupe à elle toute seule – quoi que… – et Human Impact est un chouette petit album de vétérans qui pourra plaire aux vieux comme aux gamins déjà complètement perdus dans la vi(ll)e. 


[ce premier album sans titre est publié en CD et en vinyle par Ipecac Recordings]

mercredi 14 novembre 2018

Daughters / You Won't Get What You Want


Je sens que cela va être difficile. Daughters est l’archétype du groupe dont le following a eu tendance à augmenter après une séparation prématurée* et houleuse. D’accord : les quatre de Providence / Rhode Island** possédaient déjà leur quota de fans enthousiastes du temps de la première vie du groupe mais les rangs de ceux-ci avaient bien gonflé après le split puis la parution en 2010 et à titre posthume du troisième album de Daughters. Il était alors tragiquement facile de regretter un groupe faisant des étincelles sur scène, doté d’un chanteur scrupuleusement énervant et jouant une musique née du grind (la plupart des membres de Daughters étaient auparavant dans As The Sun Sets, un groupe de grindcore que je ne vous recommande absolument pas) pour atterrir du côté d’un noise-rock ultra énervé.
Daughters s’est séparé parce que Alexis S.F. Marshall (chant) et Nicolas Andrew Sadler (guitare) se sont foutus sur la gueule. Une brouille bien violente mais qui n’a pas duré très longtemps puisque le groupe a recommencé à donner des concerts ensemble dès 2013 et a enregistré des nouvelles compositions à partir de 2014. Entretemps le troisième album sans titre de Daughters est devenu, sous l’impulsion du label Hydra Head, un disque acclamé – ce qui, toutes proportions gardées, peut parfaitement se justifier… disons plutôt et simplement que ce troisième album est uniquement un très bon disque, ce qui est déjà beaucoup, mais pas ce chef-d’œuvre tellurique tellement vanté.






You Won’t Get What You Want n’est pas la première tentative d’enregistrement depuis la reformation de Daughters. Les bandes mises en boite dès 2014 ne lui convenant pas, le groupe a décidé de tout reprendre à zéro et l’enregistrement de son quatrième album s’est étalé sur plusieurs périodes et finalement la publication  a eu lieu fin octobre 2018 via Ipecac recordings. Le label et le groupe ont mis le paquet : pochette gatefold, impression mate, illustration artistiquement morbide mais élégamment minimale, double vinyle de couleur… sur ce dernier point, You Won’t Get What You Want ne durant que 48 minutes – ce qui constitue malgré tout l’album le plus long de Daughters – un tel étalage vinylique est purement inutile voire même mercantile, mais passons. 
Voyons l’aspect positif de la chose  : la musique de DAUGHTERS a vieilli en même temps que le groupe et au moins celui-ci ne prétend pas être ce qu’il n’est plus, bien qu’il y aurait une certaine logique dans son évolution. Le titre du quatrième album de Daughters ne sera donc pas mensonger : « vous n’aurez pas ce que vous voulez », ce qui signifie clairement que le groupe revendique d’avoir changé. Ce qui est beaucoup moins bien c’est qu’en même temps il semble ne pas trop savoir où il veut en venir. On retrouvera sur You Won’t Get What You Want quelques réminiscences du Daughters d’avant (mais uniquement celui du troisième album) mais également des brulots noise punk joués à toute allure et avec double pédale (The Inflammable Man et surtout The Lord’s Song) ou du Jesus Lizard en mode cybernétique (The Reason They Hate Me et Guest House)… le plus surprenant étant cette première plage plutôt réussie, City Song, qui sonne comme du Liars – je parle du Liars brièvement capable de bonnes choses, donc de celui de They Were Wrong, So We Drowned.
Le son général de You Won’t Get What You Want est des plus étranges. Tellement ampoulé et à la fois tellement confus, saturé de détails inutiles, complètement phagocyté par des nappes synthétiques et un traitement sonore de la guitare incroyablement kitsch (Satan In The Wait, Less Sex, The Reason They Hate Me). L
album se noie constamment dans des essais hasardeux et différentes tentatives d’expérimenter qui finissent presque toutes dans un mur, ce qui dès le départ donne à You Won’t Get What You Want un caractère terriblement daté et obsolète. On dirait déjà un vieux machin complètement stérile et dépassé… Heureusement quelques pépites viennent remonter le niveau, je pense surtout au très post punk Daughter et son chant scandé qui arrive à sortir du lot. Tout comme les sept minutes de Ocean Song (toujours avec la scansion du chant) qui est la seule composition de l’album à proposer un cheminement réel et une dramaturgie. 
Les détracteurs de Daughters ont toujours reproché au groupe une certaine vacuité et un côté artificiel et ce reproche est encore d’actualité avec You Won’t Get What You Want qui, nous parlant de noirceur et de vide, donne réellement – mais à son corps défendant – un sens concret et palpable à ce désert subjectif de pessimisme. Le constat est aussi dur qu’accablant, cet album est (une fois de plus ?) gonflé de propositions promesses non tenues.

* le plus bel exemple en la matière étant celui de  Big’N dont l’improbable comeback en 2011 sous l’impulsion de feu le label Africantape a non seulement remis ce groupe du Chicago sur la carte mais lui a également donné une place de choix qui n’était peut-être pas tout à fait la sienne au départ – aujourd’hui Big’N s’apprête à faire un deuxième comeback et va publier Knife Of Sin sur un tout nouveau label du nom de Computer Students, je ne serais vraiment pas étonné que la personne se cachant derrière ce nouveau label soit la même que celle qui avait monté Africantape il y a quelques années
** Providence étant un vivier de groupes complètement tarés, au hasard ou presque : Arab On Radar, Landed, Lightning Bolt, Six Finger Satellite, White Mice…