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mardi 15 juin 2021

Comme à la radio : T-Shirt et Litige

 

 


  

 

Ce n’était pas vraiment un concert mais une émission retransmise en direct sur radio Canut avec des interviews puis quelques titres joués en live par T-Shirt et Litige devant un public restreint. L’occasion pour les premier·ière·s de présenter les compositions de leur futur deuxième album – qui s’annonce très bon – et pour les second·e·s de réenclencher la machine à tubes. L’occasion aussi de recroiser quelques têtes et de se donner des nouvelles, maintenant que l’on va peut-être enfin pouvoir arrêter de compter le temps en périodes de confinement. 

 



























jeudi 18 juin 2020

[chronique express] Litige / En Eaux Troubles



Les quatre LITIGE sont de retour avec En Eaux Troubles, deux années après un premier 12' qui a beaucoup trusté la platine (et y retourne encore régulièrement). Ce nouvel album devrait faire de même et sûrement davantage : le punk rock du groupe n’a jamais été aussi bien tourné et accrocheur, classieux et ultra dynamique, drôle parfois, tout en mélodies mémorisables et chantables à souhait, gorgé de riffs qui déboitent, cadré par une rythmique impeccable (les lignes de basse sont bien mises en avant) et avec des textes sur les rapports aux autres, les fausses illusions, la pression tout autour, les questions que l’on devrait se poser plus souvent, ce que l’on devrait se dire mais que l’on ne dit pas forcément, ce que l’on finit par décider par et pour soi-même – beaucoup de choses personnelles et significatives

 

 

samedi 10 mars 2018

Litige / Fuite En Avant


Il me semble que c’est Carlotta qui est à l’origine de la ressortie récente et en version restaurée de Sid And Nancy, film d’Alex Cox consacré à John Simon Ritchie aka Sid Vicious, à Nancy Spungen ainsi qu’à leur histoire désastreuse sur fond de défonce, de sexe et de musique, tous les clichés éculés de ce bon vieux rock’n’roll – les Sex Pistols bien sûr. De Sid And Nancy je ne me souvenais que de deux ou trois choses : j’avais vu le film à l’époque de sa première sortie en salles en 1986 (!) et je l’avais aimé contre l’avis du héros survivant John Lydon qui dans ses interviews d’alors lâchait à qui voulait bien l’entendre n’allez pas voir ce film, c’est une grosse merde. Au milieu des années 80 la légende du punk était encore très vivace, l’alterno français allait bientôt débarquer en force dans les cours de récréation des lycées et tout ce cirque paraissait tout naturel.
Par contre ce n’était pas forcément une très bonne idée de revoir ce film. J’avais oublié que dans Sid And Nancy une toute jeune Courtney Love (parfaitement reconnaissable, encore en mode never mind the botox), Iggy Pop, Coati Mundi ou Keith Morris et les Germs apparaissaient au détour d’une scène. Surtout j’avais oublié que ce film n’était qu’un désastre illustratif de complaisance bien loin du choc supposément déclenché par les Sex Pistols et toute la clique des punks anglais à partir du milieu des années 70. Gary Oldman qui tient le rôle-titre surjoue jusqu’à l’écœurement ; les faits d’armes de Sid Vicious ainsi que ceux des Sex Pistols y sont méticuleusement reconstitués – pourtant au cinéma la vérité des choses ne ressort jamais de leur simple imitation. La polémique sur Sid Vicious victime ou meurtrier, innocent ou coupable de la mort de Nancy Spungen (pour ça il faut demander l’avis de Wattie Buchan, je tiens de source sûre qu’il en a un) ne m’intéresse pas. L’avantage de revoir Sid And Nancy aujourd’hui, en 2018, c’est que le film coupe court à toute forme de nostalgie. Même les adolescents apprentis punks à chiens ne devraient trouver à Sid And Nancy qu’un intérêt limité, film aussi tiède que le fond d’une canette de bière crust.





Et il est là le miracle du punk. On s’en fout de savoir si c’est Richard Hell qui le premier a porté un t-shirt déchiré et rafistolé avec des épingles à nourrices. On s’en fout de savoir si les (géniaux, à leur débuts) Stranglers étaient des opportunistes, ou pas. On s’en fout que les Ramones avaient des cheveux longs et une logistique de groupe quasi militaire. On s’en fout des défilés de mode signés Vivienne Westwood. On s’en fout de qui a inventé quoi. Aujourd’hui le punk tel qu’il a été vendu n’existe plus depuis longtemps. Mais il peut merveilleusement s’incarner dans un groupe tel que Litige, sans complexe et avec du cœur.
Suite à une chouette démo publiée en 2015, le groupe a donc sorti son premier album fin 2017. Huit compositions (quatre tubes et quatre réussites), même pas vingt minutes, un titre de disque qui claque, une pochette qui nous parle comme du Raymond Pettibon, un enregistrement équilibré et dynamique – mille mercis pour les lignes de basse –, des compositions magnifiques dans le sens que même à moi elles me donnent envie de faire fi de mes rhumatismes, de me trémousser sur un pied et de hurluberluer au moment des chœurs. Du punk un brin poppy, de la rage qui doit sortir, aucune apologie, ni malveillante ni bienveillante, parce que des trucs à dire, surtout. C’est important.

[Fuite En Avant tourne en 45 tours et a été publié par Destructure records]