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dimanche 23 mai 2021

Comme à la radio : Nineteen Something, Quelque Chose Des Années 90 - première partie

 




Comme à la radio : cette rubrique de flemmard – parce qu’elle me permet d’écrire et de poster un truc sans que j’ai trop à me forcer – n’aura jamais aussi bien porté son nom puisqu'il va y être question de podcast radiophonique...

Aujourd’hui Instant Bullshit a donc l’immense plaisir de relayer la première partie de Nineteen Something, Quelque Chose Des Années 90, une émission consacrée à la scène underground des 90’s à Lyon avec des interviews d’Eric Aldéa et Franck Laurino (Deity Guns, Bästard et futurs Zëro), Christophe Dodard (Central Service, L’Exit, Le Pezner), Marc Prempain (Condense) et Maïe Perraud (Silly Hornets). Pour écouter le postcast il suffit de cliquer sur ce lien ou d’actionner le player :







Quelques mots également au sujet de MAYDAY. L'émission a lieu en direct tous les mercredis de 18 à 19 heures sur Radio Canut (102.2 en FM), une radio lyonnaise très chère à mon petit cœur puisque au siècle dernier j’y ai animé un programme musical (sic) pendant de nombreuses années. Entre reportages, interviews, prises de position, sketches, détournements et créations sonores, le ton est des plus réjouissants et les idées défendues par toute l’équipe de Mayday sont du genre salutaire. L’émission me semble d’autant plus intéressante qu’elle réussit souvent à partir d’un simple mot ou d’une idée très large à développer toute une thématique et à lui trouver des perspectives étonnantes, aussi bien politiques que sociétales, des fois très personnelles ou même poétiques (comme pour l’émission intitulée Un bout de bois et diffusée le 23 mars dernier).




[suite et fin la semaine prochaine…]



vendredi 20 novembre 2020

Deity Guns / Proto Larsen

 



Tu penses bien que j’ai fait de sacrés bons en l’air lorsque j’ai appris la parution imminente de cet album : Proto Larsen regroupe les démos enregistrées par les DEITY GUNS en 1990 et documente ainsi les débuts d’un groupe parmi les plus importants de la scène noise / expémachintruc de l’époque. En ce moment on parle beaucoup – et à juste titre – des Thugs à l’occasion de la magnifique biographie Radical History écrite par Patrick Foulhoux* et si Les Thugs ont profondément marqué la fin des années 80 (et même après…), passant alors pour de purs extra-terrestres au milieu d’une vague alterno dans le meilleur des cas très rock’n’roll et au pire en pleine glissade franchouillarde, les Deity Guns ont eux marqué tout le début des années 90 et donné le coup d’envoi d’une déferlante noise-rock s’affranchissant de codes musicaux qui commençaient à sérieusement sentir le sapin.

Non pas qu’il n’y avait rien eu avant eux mais pour le moins on affirmera sans hésiter que les Deity Guns ont été parmi les premiers dans l’hexagone à montrer une telle volonté de sculpter l’électricité – l’un de leurs premiers disques officiels n’est-il pas un live enregistré début 1991 en Italie et intitulé… Electricity ? – et à y parvenir en utilisant leurs guitares comme d’incroyables générateurs de sons, naviguant entre distorsion accrue et dissonances extrêmes mais sans jamais oublier totalement leurs racines « rock » 
(des influences qui disparaitront presque complètement avec Trans Lines Appointment en 1993, le dernier disque paru du vivant des Deity Guns et produit par Lee Ranaldo de Sonic Youth). J’ai lu un jour, quelque part, qu'en fait le « Guns » de Deity Guns était au départ une référence à peine voilée au Gun Club de Jeffrey Lee Pierce. Je ne sais pas si c’est vrai ou pas mais ce dont je suis certain c’est que personne ne pourra enlever au groupe sa volonté d’avoir toujours voulu préserver le côté mélodique de sa musique, les quatre Deity Guns étaient alors bien conscients que pour donner encore plus d’impact à leur usine à bruit il fallait que celle-ci s’appuie sur de vraies chansons. 
Elles sont donc là les premières « chansons » enregistrées des Deity Guns, une suite de compositions dont nombre d’entre elles seront reprises par la suite sur le mini album Stroboscopy, publié lui en 1991 chez Black & Noir – un label d’Angers cofondé entre autres par Eric Sourice, guitariste / chanteur des… Thugs (qu’importe que le monde soit trop grand ou trop petit, il n’y a surtout pas de hasard). On connait donc déjà un peu les huit plages de Proto Larsen sans les connaitre vraiment. Bien sûr on retrouve quelques uns des tubes de la première période des Deity Guns (Circle, Kurious… Here Today**, évidemment) mais ce qui frappe – littéralement, c’est-à-dire de façon totalement frontale et choquante – pendant l’écoute du disque c’est l’envie et la vitalité, la rage et la détermination d'un groupe encore très jeuneLes guitares sont déjà en mode défouraillage tandis que la rythmique est implacable avec une basse aussi présente qu’imposante. Il n’y a que le (double) chant qui sonne aujourd’hui encore trop vert, juvénile. 
Mais qu’importe parce que le résultat est là, un constat également fait par Djan Mariat qui a enregistré ces bandes dans son premier studio avec des moyens limités (un quatre pistes, une poignée de micros) et les a remasterisées trente années plus tard. Dans le texte figurant au verso de la pochette du disque il avoue même que cette expérience a radicalement changé sa façon d’envisager la musique, ce en quoi il n’est pas le seul : les Deity Guns auront effectivement marqué les esprits et restent à ce jour un groupe incontournable et particulièrement important***. Avant la suite que l’on connait, puisque avant même la séparation du groupe une partie des membres des Deity Guns formeront Bästard puis, à partir de 2006, Zëro…  (mais ça tu le savais déjà).

[Proto Larsen est publié en vinyle par Larsen records****]

* mais cette gazette reviendra plus tard en détails sur le livre consacré aux Thugs

** « Kurious »… peut être bien une autre référence musicale, à The Fall cette fois
*** on peut écouter et réécouter les Deity Guns grâce au coffret A Recollection publié il y a quelques années par Ici d’Ailleurs, le label ayant également réédité en 2017 le magique Trans Lines Appointment en vinyle

**** Larsen était / est toujours à la fois un studio d’enregistrement, un label et un fanzine