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samedi 3 décembre 2022

[chronique express] Moral Panic : Validation

 



Allez, on se détend. Enfin, façon de parler : Validation est le troisième album des New-Yorkais MORAL PANIC, le groupe du guitariste/chanteur Daniel Kelley que l’on connait également pour avoir fait partie des fantastiques Livids aux côtés du grand Eric Davidson. C’est également le premier avec la paire rythmique composée de Michael Dimmitt (basse) et Eric Robel (batterie, ex-Heroin Sheiks !) et le trio ne craint personne en matière de punk-rock joué pied au plancher – les labels Reptilian records (US) et Alien Snatch (Europe) ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisqu’ils ont sorti conjointement le disque, de chaque côté de l’Atlantique. Passé une très courte intro puis un premier titre au mid-temp soutenu et ravageur, Validation enquille les pépites et les bombes à fragmentation avec une facilité et une frénésie déconcertantes. Riffs accrocheurs as fuck, chant nerveux et sans fioritures, gros son qui n’oublie pas de tâcher, lignes de basse dantesques, urgence et intensité à tous les étages, aucun titre au dessus de la limite réglementaire des 2’30 : absolument tout participe à un album aussi court et furieux que génial et indispensable, un album qui monte inexorablement en puissance pour s’achever sur un Horton Hears The Who qui reprend presque tel quel – et ça c’est très malin de la part du groupe – le canevas de l’intro du disque. Conclusion : on ne peut pas s’empêcher de remettre immédiatement Validation sur la platine pour une énième dose de punk-rock acharné et rageusement jubilatoire.


jeudi 1 décembre 2022

[chronique express] Pinch Points : Process





Pinch Points. Un groupe qui sautille avec beaucoup d’allant, d’agilité et de légèreté. Deux filles et deux garçons, tout le monde habillé de la même façon avec des t-shirts identiques au nom du groupe ou avec des chemisettes portant le prénom de chacun·e. Deux guitares (Adam et Jordan), une basse (Acacia) et une batterie (Isabella) mais plusieurs chants. C’est même l’une des principales caractéristiques des Australien·nes – de Melbourne, décidemment… – que toutes ces voix mixtes qui se font entendre à tour de rôle et surtout simultanément. Une joyeuse chorale au service d’un post punk alerte et très mélodique, joué rapidement, qui va droit au but sans non plus donner la sensation d’écouter un groupe de plus œuvrant dans un genre musical aussi embouteillé et saturé qu’une bretelle d’autoroute périphérique un vendredi soir. La musique de Pinch Points est peut-être simple mais elle vise juste, est systématiquement nette et précise et par rapport au très rafraichissant et déjà très réussi Moving Parts (2019), Process est un peu plus mature, affuté, orné de davantage de solos de guitares acérées et un peu plus long. Et mieux produit. Mais que l’on ne se méprenne pas : malgré le côté crépitant, frétillant et subtilement joyeux de la musique, les paroles du groupe peuvent sonner gravement ou abruptement (Reasons To Be Anxious, en ouverture d’album). Tous les apprentis poètes nombrilistes amateurs de complaintes existentialistes devraient vraiment en prendre de la graine.