Pinch
Points. Un groupe qui sautille avec beaucoup d’allant,
d’agilité et de légèreté. Deux filles et deux garçons, tout le monde habillé de
la même façon avec des t-shirts identiques au nom du groupe ou avec des
chemisettes portant le prénom de chacun·e. Deux guitares (Adam et Jordan), une
basse (Acacia) et une batterie (Isabella) mais plusieurs chants. C’est même l’une
des principales caractéristiques des Australien·nes – de Melbourne, décidemment…
– que toutes ces voix mixtes qui se font entendre à tour de rôle et surtout
simultanément. Une joyeuse chorale au service d’un post punk alerte et très
mélodique, joué rapidement, qui va droit au but sans non plus donner la
sensation d’écouter un groupe de plus œuvrant dans un genre musical aussi
embouteillé et saturé qu’une bretelle d’autoroute périphérique un vendredi
soir. La musique de Pinch Points est
peut-être simple mais elle vise juste, est systématiquement nette et précise et
par rapport au très rafraichissant et déjà très réussi Moving Parts (2019), Process est un peu plus mature, affuté, orné de davantage de
solos de guitares acérées et un peu plus long. Et mieux produit. Mais que l’on
ne se méprenne pas : malgré le côté crépitant, frétillant et subtilement
joyeux de la musique, les paroles du groupe peuvent sonner gravement ou abruptement
(Reasons To Be Anxious, en ouverture
d’album). Tous les apprentis poètes nombrilistes amateurs de complaintes
existentialistes devraient vraiment en prendre de la graine.
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