jeudi 1 décembre 2022

[chronique express] Pinch Points : Process





Pinch Points. Un groupe qui sautille avec beaucoup d’allant, d’agilité et de légèreté. Deux filles et deux garçons, tout le monde habillé de la même façon avec des t-shirts identiques au nom du groupe ou avec des chemisettes portant le prénom de chacun·e. Deux guitares (Adam et Jordan), une basse (Acacia) et une batterie (Isabella) mais plusieurs chants. C’est même l’une des principales caractéristiques des Australien·nes – de Melbourne, décidemment… – que toutes ces voix mixtes qui se font entendre à tour de rôle et surtout simultanément. Une joyeuse chorale au service d’un post punk alerte et très mélodique, joué rapidement, qui va droit au but sans non plus donner la sensation d’écouter un groupe de plus œuvrant dans un genre musical aussi embouteillé et saturé qu’une bretelle d’autoroute périphérique un vendredi soir. La musique de Pinch Points est peut-être simple mais elle vise juste, est systématiquement nette et précise et par rapport au très rafraichissant et déjà très réussi Moving Parts (2019), Process est un peu plus mature, affuté, orné de davantage de solos de guitares acérées et un peu plus long. Et mieux produit. Mais que l’on ne se méprenne pas : malgré le côté crépitant, frétillant et subtilement joyeux de la musique, les paroles du groupe peuvent sonner gravement ou abruptement (Reasons To Be Anxious, en ouverture d’album). Tous les apprentis poètes nombrilistes amateurs de complaintes existentialistes devraient vraiment en prendre de la graine.