Comme les SINKING SUNS sont des joyeux drilles
ils ont décidé d’intituler leur nouveau disque Dark Days : question
optimisme forcené, joie de vivre et soupe de nouilles lyophilisée cela ne se
pose pas vraiment là. Mais, plus sérieusement, qui pourra leur donner
tort ? Pas moi, en tous les cas, car musicalement le constat est le même et
il sera difficile de contredire un groupe qui plonge tête baissée dans les eaux
boueuses, sombres et malsaines héritées de ce que l’underground US des 80’s et 90’s
a engendré de meilleur : le troisième album de ces petits gars du
Wisconsin perpétue la longue tradition d’un noise-rock toujours puissant mais mélodique
et plus d’une fois on pensera aux grands Hammerhead avec, de temps à autre, un
je ne sais quoi de swamp californien (notamment certaines parties de guitare qui
n’auraient pas été reniées par un East Bay Ray). Là où Bad Vibes (sorti
en 2018 et encore un titre d’album top shinny) se montrait presque élégant et
racé dans sa colère, Dark Days
n’y va pas par quatre chemins, se montre particulièrement intraitable et se
révèle être le meilleur disque à ce jour de Sinking Suns grâce à son côté plus sale, plus terrien et plus
charbonneux. Ce qui n’exclut pas quelques nuances – Asleep by the Fire et sa
séquelle The Invisible Sun,
assurément le duo gagnant du disque, option hit-parade – d’autant plus que le
bassiste/chanteur Dennis Ponozzo s’est une nouvelle fois collé à
l’enregistrement et que ce type s’y connait comme personne pour faire sonner
son propre groupe. Rien de tel qu’une rasade de noirceur viscérale fortement
dosée pour faire mon bonheur.