C’est à peu près
toujours la même histoire. Je trainais du côté des pentes de la Croix Rousse, rendez-vous
de fin d’aprèm dans un bar pour le gouter, puis j’ai atterri quelques dizaine
de mètres plus loin – qu’est ce que le monde est petit – dans un autre bar qui
accueillait ce jour là un concert dont il se murmurait de partout dans les
milieux autorisés qu’il était inratable. Le groupe qui jouait s’appelait ROTTEN MIND, des Suédois dont je
n’avais encore jamais entendu la moindre note. Mais apparemment j’étais bien le
seul dans ce cas là : pendant le concert l’ambiance était bouillonnante et je ne voyais
autour de moi que des personnes reprenant en chœur toutes les paroles des
chansons. A défaut de chanter moi aussi je me suis contenté de remuer mon petit
popotin sur la musique du groupe. Une musique incisive et nerveuse, ne
connaissant aucun temps mort, irrésistible. J’étais conquis et transpirant.
Dernier-né d’une série de cinq albums, Unflavored vient juste de paraitre
chez Lövely records et est le premier enregistrement des Suédois que j’écoute pour de vrai. Une fois encaissé le
son très efficace, les surlignages au synthétiseur et le chant tellement
juvénile, on ne peut qu’admettre qu’Unflovered
est le prototype réussi d’un disque de post punk actuel, à rapprocher de ceux
des Berlinois de Pigeon (en plus gothoïde) ou même d’un Bleakness (en moins
abrasif). Comme en live les tubes s’enchainent – une large moitié du disque
peut largement y prétendre – et Rotten
Mind collectionne les bons points et les images comme un élève premier de la classe. Trop de
calibrage et pas assez de crasse me direz-vous ? Peut-être mais je m’en
tape. Tout le monde a le droit de danser et de brailler comme un adolescent
insouciant. Même moi.