Alors que Girls In Synthesis vient tout juste de
publier un deuxième et excellent album – on reparlera plus tard de The Rest Is Distraction –, remontons un
peu dans le temps jusqu’au mois de juin et le 12’ Konsumrausch (« frénésie de consommation »). Le groupe
n’a jamais été avare en EP de toutes sortes (rapidement sold out puis
partiellement compilés sur Pre/Post :
A Collection 2016 - 2018) sans jamais lésiner sur le contenu et cette
énième publication du trio londonien ne déroge pas à la règle. Un peu trop vite
catalogué post punk, le groupe se démarque franchement de la plupart de ses
contemporains et concitoyens surmédiatisés, n’ayant rien à voir avec le punk-noise
à bobos d’un Idles ou le romantisme frileux d’un Fontaines D.C. : chez Girls In Synthesis on aime à la fois le
gros son et faire danser, la musique est froide et intense, massive et
implacable, bruyante et même sale. Une recette qui fait des merveilles sur Pulling Teeth qui occupe toute la
première face du disque avec ses neuf minutes électriques et entrainantes,
retrouvant l’inspiration malsaine d’une musique industrielle moderne limite EBM
sans jamais mettre en sourdine son côté organique – sans oublier une fin
préapocalyptique de première catégorie. Les trois titres qui figurent sur la
seconde sont loin d’être aussi brillants mais restent tout de même d’excellente
facture, toujours dansants, darkos et oppressants à la fois, confirmant que
chez Girls In Synthesis, quantité
rime bien avec qualité.