lundi 30 août 2021

Sathönay + Horse Lords @Grrrnd Zero [26/08/2021]

 

 


 

Comme un miracle : les HORSE LORDS ont réussi à traverser l’Atlantique et le Covid pour effectuer une tournée en Europe et repasser par Lyon et Grrrnd Zero. Je n’ai rien d’autre à ajouter si ce n’est que le groupe de Baltimore a de nouveau ravi un public venu nombreux avec son kraut polyrythmique et hypnotique. Encore un grand concert.
En première partie les locaux de SATHÖNAY ont pour la première fois joué à quatre avec l’adjonction d’un bassiste… un nouvel album devrait bientôt (?) voir le jour, en tous les cas je l’espère. 































[un diaporama avec toutes les photos du concert par ici]

 

 

vendredi 27 août 2021

Nonagon : They Birds

 

Récemment il m’est arrivé une expérience typique des internets 2.0 mais au résultat vraiment très étrange et en fait tout nouveau pour moi : j’ai été contacté via un réseau social par des anciens camarades de lycée, des personnes que je n’avais pas vues depuis tellement longtemps que, lorsque nous nous sommes décidés à nous retrouver à la terrasse d’un bar de la Guillotière infesté de hipsters lyonnais et de néo-babloches fans de chanson française post-alterno, nous n’avons même pas réussis à nous mettre d’accord sur la ou les dernières fois où nous nous étions réellement vus.
L’écart temporel entre les estimations de nos mémoires respectives s’est mesuré en années. Les souvenirs d’avant étaient parfois tellement flous et les changements de vie souvent tellement inattendus que des pans entiers de nos existences – en tous les cas de la mienne – se sont automatiquement déplacés pour réapparaitre ailleurs, sous le poids de la rencontre, sans que nous en nous rendions réellement compte. Il n’y avait rien à faire de plus et rien à dire, à part se donner des nouvelles fraîches et reprendre les anciennes conversations là où on les avait laissées, c’est-à-dire nulle part. Mais c’était beaucoup plus agréable qu’une réunion de famille à l’occasion de l’enterrement d’un aïeul commun et d’ailleurs je crois que nous nous reverrons bientôt (dans une vie il y a des personnes qui resteront toujours plus importantes que les autres).

 

 


 

NONAGON est un groupe que l’on n’oublie pas, même si on ne pense pas tous les jours à lui. En tous les cas, lorsqu’il revient dans nos vies, ce n’est jamais pour rien et cela compte vraiment. Peut-être parce que Nonagon est un groupe qui sait aussi carrément prendre son temps : They Birds est le premier véritable album de ce trio de Chicago en plus de quinze années d’existence et après trois ou quatre EP / mini-albums dont le dernier date tout de même de 2013. Entre les deux le groupe aura publié (en 2018) un split 7’ avec un seul titre, l’excellent Tuck The Long Tail Under, dont une version réenregistrée mais pas fondamentalement différente se retrouve propulsée en ouverture de They Birds.
Je suis à peu près certain que John Hastie (guitare et chant), Robert Wm. Gomez (basse et illustrations) et Tony Aimone (batterie) ne s’éloignent pourtant jamais trop longtemps les uns des autres. Même si leurs vies personnelles peuvent diverger. Car They Birds sonne exactement comme un disque de potes, un disque composé, interprété et enregistré par trois type qui s’entendent à merveille depuis des années et qui aiment toujours autant faire de la musique ensemble – on sait de source sûre que manger des pizzas et boire du café est une autre de leurs activités favorites. Nonagon est un groupe de musique comme on aimerait toutes et tous en connaitre, c’est-à-dire un groupe que l’on aurait régulièrement croisé, que l’on aurait vu grandir, vieillir aussi, que l’on aurait soutenu et que l’on serait retourné voir et écouter en concert dès que possible, à chaque fois qu’il aurait rejoué dans la cave humide de notre bar préféré.

Musicalement aussi They Birds marque un aboutissement certain. Que le groupe vienne de Chicago et qu’il enregistre ses disques au Electrical Audio (Bob Weston au mastering) n’a qu’une importance relative, disons que cela n’explique pas tout. OK le son de basse tournicotée est bien tendu et la caisse claire claque sèchement mais musicalement Nonagon n’a rien d’un groupe typiquement noise-rock, on trouve dans sa musique nombre d’influences punks tordues et émophiles, version Dischord and C° – et pas seulement à cause du chant toujours très écorché mais de plus en plus mélodique de John Hastie. Par exemple Slow Boil n’aurait pu être qu’un brûlot trigonométrique et acéré mais chez Nonagon il y a toujours ce supplément d’âme et de cœur qui change tout et dont la manifestation déterminante culmine sur Bells, presque une balade dans la nuit tranquille. They Birds est un disque aussi étonnant qu’il nous est familier et proche. Un peu comme le bestiaire de créatures volantes et improbables de la pochette : on n’en avait encore jamais vues de telles et pourtant on les adopterait toutes sans hésiter.

[They Birds est publié en vinyle par Controlled Burn records]

 

mercredi 25 août 2021

[chronique express] Arthur Satan : So Far So Good






Moi je l’aime bien ARTHUR SATAN. Peut-être parce que nous avons de très nombreux points communs : il porte des lunettes et moi aussi ; il est couvert de tatouages et moi également beaucoup moins. Et puis… non, en fait, rien. C’est juste que je n’arrive pas à mettre exactement le doigt sur ce qui chez moi déclenche cette sensation de plaisir limite frémissant à chaque fois que j’écoute So Far So Good, son premier album solo. Ouvertement pop et psychédélique, éloigné des bourrasques électriques et théâtrales de la maison-mère JC Satan, bénéficiant d’une instrumentation variée et distillant légèreté parfois un rien mélancolique, chaleur veloutée et retenue intimiste, So Far So Good possède deux vertus absolument essentielles : premièrement c’est un album foutrement lumineux et, deuxièmement, c’est un album positivement confortable qui nous accueille comme à bras ouverts… alors je ne peux que tomber dans le panneau, hein, tout débordant de tendresse et de rêverie.

 

lundi 23 août 2021

The Flying Luttenbachers : Negative Infinity

 

On le sait depuis longtemps, Weasel Walter ne fait rien comme personne et surtout il aime surprendre son monde, même lorsqu’il a la bonne idée – un peu sournoise malgré tout – de vouloir nous prévenir avant. Pour Negative Infinity, quelque chose comme le 666ème album des FLYING LUTTENBACHERS à ce jour, on aurait pu s’en tenir au simple avertissement lancé par le musicien multi-instrumentiste : « Brutal Prog is back ! », une menace aussi claire et expéditive que le Death Metal is Free Jazz d’il y a quelques années (et dont, personnellement, je ne me suis toujours pas remis). Mais pas grand-chose ne nous préparait réellement au déluge de Negative Infinity, surtout après le très surprenant – et vraiment réussi – Shattered Dimension d’il y a deux ans, prenant une nouvelle fois les fanatiques et autres adorateurs des Flying Luttenbachers à rebrousse-poil.







Première surprise de taille : Weasel Walter ne joue pas de batterie sur Negative Infinity et c’est Sam Ospovat qui s’y colle. On connait déjà le travail de celui-ci avec Enablers et surtout avec Unnatural Ways, le fantastique trio d’Ava Mendoza dont il reforme ici la même section rythmique complètement folle en compagnie du bassiste Tim Dahl (de Child Abuse). Au début écouter un disque des Flying Luttenbachers sans Walter à la batterie peut sembler un peu étrange mais on s’y fait rapidement : Ospovat tient parfaitement son rôle et assure tout ce qu’il faut avec son jeu certes plus droit et plus conventionnel que celui du taulier, ce qui ne l’empêche pas non plus de tricoter comme un incube malveillant.
Deuxième surprise, l’une des deux guitares est tenue par une certaine Katie Battistoni – complètement inconnue au bataillon jusqu’ici – et qui sinon compose, enregistre et publie sous le nom de Katy The Kyng des pop songs parlant de sexe, d’amitié et de relations humaines en général, non sans un humour mordant voire ironique. Dernière surprise (pour l’instant), Weasel Walter s’occupe donc de la deuxième guitare. Le reste du line-up comprend enfin le saxophoniste Matt Nelson qui a intégré le groupe depuis sa reformation en 2019, marquant ainsi le grand retour des instruments à anches dans la musique des Flying Luttenbachers, ce qui personnellement me ravit particulièrement.

Negative Infinity
est un disque génialement infernal et témoignage de l’appétit insatiable de Weasel Walter – encore cette fois unique auteur de toutes les compositions du disque – pour les enchevêtrements et les empilements ultra soniques. Ici il n’y a presque pas de place pour l’improvisation, pas trop de longs solos en lévitation mais des structures extrêmement  élaborées et complexifiées nées d’un esprit particulièrement machiavélique et dignes d’un tortionnaire des tumultes de l’extrême. La musique est donc d’une densité extravagante, comme bourrée de milliers de notes à la minute, de riffs incendiaires, de breaks et de rythmes qui défilent à une vitesse difficilement supportable, à la croisée des styles musicaux chers à Walter (no-wave, metal extrême, free jazz et, bien sûr, prog).
De Fury Of The Delusion et ses incroyables avalanches et contre-avalanches en forme de roller coaster jusqu’à la pièce maitresse On The Verge Of Destruction et ses dix neuf minutes complètement mais généreusement épuisantes, Negative Infinity n’est pas l’album ultime des Flying Luttenbachers – parce qu’on espère toujours que Weasel Walter ira encore plus loin la prochaine fois, même si c’est pour prendre une direction encore différente – mais l’un de mes préférés… Oui, affirmons que Negative Infinity est un grand album parmi les grands et qu’il mérite sa place au sein des tout meilleurs enregistrements du groupe de Walter le démiurge du chaos. Si tu as eu le courage de lire cette chronique jusqu’au bout tu sais aussi qu’aujourd’hui tu vas pouvoir faire quelque chose de ta petite vie et écouter plus que de raison ce disque en forme de bande-son idéale d’un monde absurde et d’une humanité en train de se regarder crever.

[Negative Infinity est publié en CD et en vinyle par ugEXPLODE et God records]




samedi 21 août 2021

[chronique express] Moon Pussy : self titled

 


 

Si j’en crois les quelques informations que j’ai pu récupérer sur les internets, ce deuxième album sans titre de MOON PUSSY a été publié au début du mois de novembre de l’année dernière, il y a donc presque un an… Je ne vais pas encore te refaire le coup du temps qui passe beaucoup trop vite opposé à l’atemporalité de la musique pourtant celle de ce trio de Denver (Colorado) s’y prêterait carrément. Mené par une chanteuse / bassiste qui ne doit vraiment rien à personne, Moon Pussy propulse son noise-rock enflammé et vicieux à grand coup de stridences détraquées et de jets de fiel hors-normes, se vautre dans les déconstructions aliénantes (le terrifiant Pillow Talk, tout au bout du chemin) et nous livre un album-parpaing d’une rare intensité et, disons-le, méchamment fracassé qui dégueule de la sauvagerie au kilomètre et remporte une victoire éclatante sur l’ennui et la banalité. Un disque parmi les meilleurs du genre à avoir été publié en 2020, une année qui nous avait pourtant bien gâtés en matière de groupes tarés.

 

 

vendredi 20 août 2021

Bloody Head : The Temple Pillars Dissolve Into The Clouds





De BLOODY HEAD je ne connais pas grand-chose – non, en fait je sais rien du tout de ce groupe – si ce n’est l’habituel quadrillage géographique et stylistique : en abscisse Nottingham, ville industrielle de l’Est de l’Angleterre ; en ordonnée des guitares, encore des guitares, une rythmique de plomb et un chant de manutentionnaire en colère. Et rien que ça, ça sent bon. Mais honnêtement, si The Temple Pillars Dissolve Into The Clouds (littéralement « les piliers du temple se dissolvent dans les nuages » !) n’avait pas été publié chez Hominid Sounds, je n’y aurais sans doute guère prêté plus d’attention. Je peux donc encore une fois dire merci aux têtes pensantes du label Gordon Watson (Terminal Cheesecake), Matt Ridout (Casual Nun), Graham Dyer et Wayne Adams (Death Pedals et Big Lad), assurément des personnes de bon goût.
Mais trêve de bavardages et de mondanités. Bloody Head balaie rapidement devant sa porte et n’oublie pas d’aller à l’essentiel. A l’heure où la Grande Bretagne semble fourmiller de groupes très en vue et recyclant souvent sans grande inspiration le post punk national des grands ancêtres sous la forme de sauts de puces éclectiques et dégingandés, les quatre de Nottingham préfèrent balancer un punk hargneux et épais, poisseux et cruel, des fois malsain ou en tous les cas repeint en noir recto / verso, bien loin de l’esprit passablement festif et bon chic bon genre des groupes de minets. Temple Pillars Dissolve Into The Clouds n’a vraiment rien d’une promenade de santé dans les nuages de la mélancolie ni d’une crise existentielle d’adolescent.
Pour décrire un peu plus la musique de Bloody Head le premier qualificatif qui vient immédiatement à l’esprit est celui de psychédélique. Mais ici le psychédélisme prend une couleur vénéneuse, l’humeur est sombre de chez sombre et le sang d’une texture épaisse. Du sang qui pourrait facilement couler à flot, tout envahir, masquer le propos et les efforts du groupe pour s’en sortir mais cela n’arrivera pas. Au contraire Bloody Head étale sa violence et sa noirceur avec un sens aigu des volumes et des perspectives éclatées. On ne parlera pas de finesse mais cela y ressemble. Disons de l’adresse, mais jamais propre sur elle. Les ténèbres aussi peuvent avoir de la gueule et possèdent leur propre lumière. Rien que les huit minutes de This Could Be Paradise justifient que l’on se précipite sur Temple Pillars Dissolve Into The Clouds. Avec cette façon totalement inexorable d’ouvrir le champ des possibles et en même temps d’y retenir l’auditeur comme dans un piège envoûtant.
Et après, c’est le déluge. Un déluge de cendres, une pluie noire que s’abat sur nous (Your World Is As Old As You) et qui provoque le chaos (Glory Holes) ou l’ensevelissement (St Elsewhere And The Altar Of Coincidence). Les guitares charpillent et grincent – sans négliger le pouvoir mélodique et attractif de toute violence musicale bien dirigée, comme sur The Process Of Forever – et Bloody Head, aussi sombre que puisse être sa musique, évite toute facilité nihiliste et toute parade haineuse : à l’écoute de Temple Pillars Dissolve Into The Clouds on ne peut que ressentir que tout ce que le groupe fait, il le fait aussi pour nous.
Je ne trouve donc que deux défauts à ce disque : son artwork confus et incompréhensible qui le dessert complètement – traduction : cette pochette ne fait vraiment pas envie – et l’édition à tirage extrêmement limité du vinyle alors que tout le monde devrait avoir une copie de Temple Pillars Dissolve Into The Clouds chez lui pour pouvoir l’écouter tous les jours. Bon, apparemment, il reste encore quelques exemplaires qui trainent ici ou là alors il n’est peut-être pas trop tard.

 

mercredi 18 août 2021

Part Chimp : Drool

 

Que l’on ait déjà eu la chance de voir PART CHIMP en concert ou pas, on peut quand même avoir une idée de la suite – forcément dithyrambique – de cette chronique. Parce que les anglais font partie de ces groupes époustouflants sur scène mais dont les enregistrements studio sont largement à la hauteur du déluge sonore occasionné en live. Ce qui est plus que jamais le cas avec Drool, cinquième album de Part Chimp depuis 2002 et sans aucun doute l’un de ses meilleurs à ce jour. Ce n’est pas qu’une question de volume auquel on règlera son matériel hi-fi, son ordinateur ou son baladeur mp3 : le son du groupe est intrinsèquement épais et dense, pesant et magnétique mais il n’est jamais étouffant ou asphyxiant. Si la musique de Part Chimp te prend à la gorge elle te laisse malgré tout respirer, mais différemment, recréant tout autour une bulle électrique increvable et finalement hospitalière. Une sorte de vertige pyschoactif qui rétablit l’équilibre. Imagine un peu un son heavy 70’s mais pas trop non plus, associé à un sens de la mélodie imparable. La lourdeur et la puissance en cinémascope avec des mouvements de caméra aériens et des travellings à couper le souffle de profondeur. Ou si tu préfères : tu mets Harvey Milk, Electric Wizard et même le Torche des débuts dans un grand shaker, tu centrifuges tout ça à vitesse maximale et tu obtiens le début d’un commencement d’une idée de ce à quoi peut ressembler Part Chimp et Drool.







L’album débute par un Back From The Dead absolument colossal et plus que bien nommé, marquant d’emblée l’affirmation du grand retour des patrons. Le solo introductif arrache les tympans, le riff principal est d’apparence simple mais instantanément mémorisable, la rythmique est vigoureuse et ultra bien posée, le chant se prête à une sorte de nonchalance mélodique et surtout reste un peu caché dans le mix, presque gazeux. C’est, en gros, la recette principale qu’appliquera Part Chimp tout au long de la dizaine de compositions – plus deux interludes fastoches – de Drool. À une exception près : It’s True Man dont les paroles ont été écrites et interprétées d’une voix rocailleuse par un invité de marque, Tim Farthing de Hey Colossus et Henry Blacker. C’est loin d’être le meilleur morceau de l’album mais on fera avec : comme il arrive plutôt vers la fin du disque on peut dire que le mal est fait mais que Drool a d’ores et déjà gagné la partie.
On peut d’ailleurs établir quelques correspondances entre Part Chimp et Hey Colossus, principalement un même sens de la tension au cordeau qui évite la surenchère pour jouer sur l’effet de densification (Clever en est le meilleur exemple). Et paradoxalement l’ensemble de Drool dégage également un effet de légèreté ou plutôt d’apesanteur : son écoute donne autant envie de bouger comme une brute que de se perdre dans l’hébétude née de la musique. Mais qu’elle soit lente et saupoudrée d’anxiété (Dirty Birdy) ou plus rapide et incandescente (Up With Notes), la musique des anglais conserve toute son immédiateté et tout son pouvoir d’attraction. Le groupe emmené par Tim Cedar – ce type mérite le respect absolu et rappelons que lorsqu’il était encore tout jeune il tenait la guitare au sein des inestimables Penthouse – maitrise l’art de la composition comme personne, appliquant à la lettre l’éternel principe du less is more… un peu comme n’importe quelle bonne formation de pop music, non ? Evidemment Part Chimp n’a pas grand chose d’intrinsèquement pop mais il y a dans son essence même quelque chose de fondamentalement anglais et de noble : Part Chip est un grand groupe, tout simplement.

[Drool est publié en CD, vinyle noir, orange, violet, transparent, etc. par Wrong Speed records – c’est le label monté par Joe Thomson de Hey Colossus – pour l’Europe et par Learning Curve records pour les US]


lundi 16 août 2021

Jean Fle + Tonto @L'Atelier des Canulars [13/08/2021]

 

 


 
Je n’arrête pas de râler. Je voudrais bien pouvoir assister de nouveau à un concert qui déchire vraiment, avec des grosses guitares qui font saigner, des rythmiques qui rendent sourd et des chanteurs·euses  qui vomissent leurs tripes. Par exemple un concert de deathgrind ou de hardcore et pourquoi pas les deux en même temps, quel délicieux supplice. Mais pour l’instant ce n’est pas le cas. La musique de vieux a encore et toujours du plomb dans l’aile.

Et pourtant… je ne râle que pour le principe, presque par plaisir. Parce que ce concert de JEAN FLE et de TONTO était vraiment très beau et pas loin d’être merveilleux : d’abord un saxophoniste venu en voisin (de Villeurbanne), poète funambule et un peu situationniste sur les bords, puis un bidouilleur italien d’electro expérimentale jouant magnifiquement sur les enchevêtrements de motifs et de rythmiques. Et enfin, deux sets collaboratifs d’autant plus réjouissants que les deux musiciens ne s’étaient encore jamais rencontrés et ne se connaissaient que depuis une paire d’heures, une vraie réussite donc. Les guitares peuvent bien attendre.


 

 




































[un diaporama avec toutes les photos prises ce soir-là est également visible par ici]