mardi 4 octobre 2022

[chronique express] Tvivler : Kilogram

 



Le voilà donc ce groupe dont tout le monde parle dans le petit monde des vieux noiseux rétrogrades – parce que oui, je ne suis pas le seul exemplaire encore en libre circulation – et autres amoureux de… de quoi, en fait ? Avec TVIVLER on est vraiment bien emmerdés mais on aime plutôt ça : le groupe joue dans la cour des scientifiques spécialistes en hardcore trigonométrique, pratique le gros son qui brûle, fait du bruit mais avec discernement, sait se montrer écrasant, possède un sens du groove implacable, découpe ses mélodies au scalpel, chante exclusivement en danois des paroles bien senties, aime (un peu) expérimenter à l’occasion, arrive à circonvolutionner tout en restant franc et direct et possède ce don, plutôt rare, de créer la surprise sans que celle-ci prenne la forme d’une caresse dans le sens du poil – bien au contraire ! Avons-nous donc affaire à un groupe quasi parfait ? Pour l’instant, la réponse est oui. Et bien que cela fasse un peu beaucoup pour un petit homme comme moi, je suis prêt à pardonner (le court) solo de guitare, le plan de basse multi-doigts et même le passage narratif de fin so emo qui plombent une partie de Livsform På Tvangsauktion – un titre dont on sent bien qu’il joue un peu trop avec le feu et qu’il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que Tvivler bascule du côté obscur de l’ostentation. C’est toujours le risque avec les musiciens un peu intellos sur les bords et qui aiment le bordel : tant qu’ils continuent de chercher comment faire mal, on peut rester tranquilles et souffrir avec eux. Mais dès qu’ils pensent avoir trouvé, c’est une toute autre histoire. A suivre…