Je vais essayer
de faire court (mouhaha !). J’aime bien les expériences et les conclusions
hasardeuses : il se trouve que je me suis procuré ce G_d’s Pee At State’s End ! en même temps que la réédition en vinyle
du premier album de GY! BE dont
jusqu’ici je ne connaissais qu’une version CD parue chez Kranky en 1998. Du coup
j’ai écouté ces deux enregistrements tour à tour, en alternance et en passant
parfois de l’un à l’autre sans attendre que les disques se terminent. Je me
suis aperçu, ou alors je l’avais tout simplement oublié, que Mike Moya (Molasses, Set Fire To Flames, Elizabeth Anka Vajagic et surtout Hrsta), par
ailleurs membre du groupe à ses tout débuts, rejouait avec celui-ci depuis sa
reprise d’activité en 2012.
Vingt-quatre années séparent donc le premier et le dernier disque en date de Godspeed
You! Black Emperor et on pourrait reprocher au collectif de Montréal d’avoir
perdu de sa poésie originelle au profit d’une approche cérébrale, néo-classique
contemporaine et plus messianique que jamais de sa musique : aujourd’hui il
pourrait faire partie du Patrimoine Mondial de l’Humanité, celui avec des lettres
majuscules dérisoires et qui muséifie tout ce qu’il touche... Sauf que GY! BE est à lui tout seul une forme
d’humanité. Ou plutôt un bout d’humanité parmi de nombreux autres, aussi petits qu’une grande musique qui, à sa manière, essaye de se battre pour (tout) le monde.