On m’avait
gentiment prévenu : « si tu aimes Killing Joke tu aimeras UNSPKBLE ». Tout d’abord je n’aime
pas vraiment Killing Joke dont j’ai toujours trouvé la musique emprunte d’une
certaine trivialité. C’est tout juste si j’arrive à apprécier les débuts du
groupe anglais, disons jusqu’à l’album Fire
Dances inclus. Mon petit préféré, façon de parler, reste What’s THIS For…!, un disque souvent moins
cité par les exégètes parce que coincé entre les deux chef
d’œuvres prétendument incontournables du groupe de Jaz Coleman et Geordie Walker (Killing Joke en 1980 et Revelations en 1982). On s’en fout mais
ça tombe bien : le nom d’Unspkble
est semble t-il tiré d’une chanson de What’s
THIS For…!
Lorsque j’écoute Friction – un album
enregistré en 2019 / 2020 par un groupe de Montpellier et non pas au début des
années 80 par un groupe londonien – j’entends un disque de post punk dynamique
et flamboyant, gothoïd et dansable, épais et mélodique, très bien foutu
et sans accroc. C’est sans doute ce qui me gêne, ce
côté bien moulé à la louche. Et Unspkble
me fait le même effet qu’un Frustration, celui d’un monde rendu meilleur par la
nostalgie et le dévouement. Friction
passe malgré tout la rampe, mis à part peut être le chant, des fois trop coincé
dans son rôle (et avec quelques intonations à la Peter Murphy de Bauhaus,
non ?). Dommage qu’Unspkble ne
s’affole pas un peu plus souvent, comme sur Where
All Hope Dies et surtout Mesmerized,
largement au dessus du lot et laissant espérer une suite beaucoup plus
originale et passionnante.