vendredi 22 janvier 2021

[chronique express] Unspkble / Friction



 

On m’avait gentiment prévenu : « si tu aimes Killing Joke tu aimeras UNSPKBLE ». Tout d’abord je n’aime pas vraiment Killing Joke dont j’ai toujours trouvé la musique emprunte d’une certaine trivialité. C’est tout juste si j’arrive à apprécier les débuts du groupe anglais, disons jusqu’à l’album Fire Dances inclus. Mon petit préféré, façon de parler, reste What’s THIS For…!, un disque souvent moins cité par les exégètes parce que coincé entre les deux chef d’œuvres prétendument incontournables du groupe de Jaz Coleman et Geordie Walker (Killing Joke en 1980 et Revelations en 1982). On s’en fout mais ça tombe bien : le nom d’Unspkble est semble t-il tiré d’une chanson de What’s THIS For…!
Lorsque j’écoute Friction – un album enregistré en 2019 / 2020 par un groupe de Montpellier et non pas au début des années 80 par un groupe londonien – j’entends un disque de post punk dynamique et flamboyant, gothoïd et dansable, épais et mélodique,
très bien foutu et sans accroc. C’est sans doute ce qui me gêne, ce côté bien moulé à la louche. Et Unspkble me fait le même effet qu’un Frustration, celui d’un monde rendu meilleur par la nostalgie et le dévouement. Friction passe malgré tout la rampe, mis à part peut être le chant, des fois trop coincé dans son rôle (et avec quelques intonations à la Peter Murphy de Bauhaus, non ?). Dommage qu’Unspkble ne s’affole pas un peu plus souvent, comme sur Where All Hope Dies et surtout Mesmerized, largement au dessus du lot et laissant espérer une suite beaucoup plus originale et passionnante.