Il y a des disques qui vieillissent rapidement, non pas qu’ils tombent en lambeaux aussitôt après les avoir écoutés, pour cause de mémoire sélective saturée de flux d’informations et de streaming réducteur, mais qui au contraire vieillissent étonnement bien : Four Bibles de Hey Colossus est de ceux-là. Malgré tous ses défauts et toutes ses défaillances, cet énième disque des anglais s’est peu à peu imposé et lorsque je le réécoute aujourd’hui, je me rends compte que je continue de l’apprécier de plus en plus – au contraire de son prédécesseur The Guillotine qui malgré quelques compositions époustouflantes reste un disque faiblard et incomplet.
Il y a bien une raison pour laquelle j’ai récemment encore réécouté Four Bibles : en plein milieu de l’été HEY COLOSSUS a publié un single. Un vrai, qui tourne en 45 tours et dont la première face reprend le mega tube Carcass, l’un des titres phares de Four Bibles. Le label Alter records présente ce single comme symptomatique du double visage actuel de Hey Colossus avec une première face hit-paradesque et une seconde bruyante et sans concession. Tout ceci est à la fois entièrement vrai et complètement faux.
Il y a bien une raison pour laquelle j’ai récemment encore réécouté Four Bibles : en plein milieu de l’été HEY COLOSSUS a publié un single. Un vrai, qui tourne en 45 tours et dont la première face reprend le mega tube Carcass, l’un des titres phares de Four Bibles. Le label Alter records présente ce single comme symptomatique du double visage actuel de Hey Colossus avec une première face hit-paradesque et une seconde bruyante et sans concession. Tout ceci est à la fois entièrement vrai et complètement faux.
Les vieux nostalgiques de l’époque bourrinage ou droguée de Hey Colossus devront se faire une raison. Le groupe a définitivement changé, même s’il garde toujours une formidable capacité de puissance de feu que désormais il préfère mettre au service de chansons toujours plus mélodiques et accrocheuses. Ce qui n’empêche pas Hey Colossus de se retrouver constamment sur la corde raide, penchant alternativement du coté sombre et cynique puis du côté plus éclairé de sa musique. Carcass est une composition pop tellement parfaite qu’elle devrait passer régulièrement sur toutes les radios hertziennes et du web et alimenter les jukebox des bistros et des pubs du monde entier. J’oserai même affirmer que Carcass possède un côté hymne de stade, c’est une chanson que l’on a volontiers envie de reprendre en chœur et qui fait se rapprocher Hey Colossus des terrains de jeux d’un Total Victory (les experts anglais en matière d’hymnes fédérateurs dénués de toute démagogie commerciale). Autant de classe dans le rutilant et le précieux, voilà une réussite pour tous qui tient réellement du miraculeux.
La face B de ce single n’est cependant pas à la hauteur. Oubliez le côté supposément barouffeur de Medal vanté par le label dans son speech publicitaire, il y a des compositions bien plus trépidantes et plus virulentes que ça sur Four Bibles (Memory Gore ou Palm Hex / Arndale Chins par exemple). Non, sans être non plus complètement indigent, Medal n’est qu’un titre fond de tiroir qui effectivement ne méritait pas de figurer sur l’album. Sa place était logiquement en face B d’un tube mais il est également amusant de remarquer que stylistiquement Medal possède beaucoup de points en commun avec la musique d’Henry Blacker, soit le side-project de certains membres de Hey Colossus (et dont je suis pourtant fan). Je serais même extrêmement curieux de savoir ce que Tim Farthing et Joe Thompson – pour ne pas les nommer – auraient donné comme interprétation de ce titre avec leur autre groupe. En attendant le principal mérite de Carcass b/w Medal est d’avoir fait remonter une nouvelle fois Hey Colossus et son Four Bibles au sommet de la pile de disques à écouter et réécouter encore (mais aussi dans mon classement personnel des disques de l’année 2019).
ps : j’aime beaucoup la photo en concert de la pochette, sacré Paul Sykes, et elle est signée Ed Overdrive
ps : j’aime beaucoup la photo en concert de la pochette, sacré Paul Sykes, et elle est signée Ed Overdrive