mercredi 31 juillet 2019

Electric Moon / Terminal Cheesecake - In Search Of Highs Vol 3





Bon j’avais prévu – et envie – de chroniquer Le Sacre Du Lièvre autrement dit le deuxième album studio publié par Terminal Cheesecake depuis la reformation du groupe anglais en 2013. Et puis il y a un petit truc au sujet du Sacre Du Lièvre sur lequel je ne suis pas arrivé à vraiment me décider, ou plutôt je ne suis pas arrivé à mettre exactement le doigt dessus. Alors j’ai attendu et temporisé. Et j’ai tellement temporisé que le troisième volume de In Search Of Highs a lui aussi fini par débarquer. La belle affaire : In Search Of Highs est une série de splits publiés par Riot Season et tournant autour des musiques psychotropes. Pour celui-ci la pochette de babloche enrobant le vinyle rouge transparent fait un peu peur… Bon, OK : le côté hippies sous acide de l’artwork c’est pour Electric Moon ; si on retourne la pochette on découvre la silhouette d’un lièvre sur un fond rouge tout bizarre et ça c’est précisément la partie de l’artwork qui se réfère à… Terminal Cheesecake ! Voilà, maintenant tu as compris où je veux en venir et en plus tu sais que Terminal Cheesecake est un groupe qui a vraiment de la suite dans ses idées fixes puisque, je te le rappelle encore une fois, l’album qu’il vient de publier et que je finirai bien par chroniquer un jour ou l’autre comporte le mot « lièvre » dans son titre. Et en parlant de lièvre, ça cache forcément quelque chose, non ?

Donc : ELECTRIC MOON est un groupe allemand de « space rock ». Ouais. Des gens qui ont beaucoup trop écouté des vieux machins 70’s comme Hawkwind – ça, ça passe encore – et le Pink Floyd gilmourien – alors là, beurk ! Je veux bien être tolérant et large d’esprit et surement que je l’aurais été au sujet de Beacon Light Hereafter, soit le très long titre de plus de vingt minutes que propose Electric Moon sur la première face de ce In Search Of Highs Vol 3, s’il n’avait pas été traversé par quelques passages vraiment insupportables tels que le marécage planant et gluant entre la dixième et la treizième minutes et s’il n’avait pas été aussi inutilement long. C’est le principal problème avec les drogués durs et doux qui font de la musique militante : ils s’imaginent non seulement que tout le monde prend forcément de la drogue mais qu’en plus tout le monde prend la même drogue qu’eux et donc sont totalement dans le même trip. Perdu les gars… J’admets que si ce disque s’intitule In Search Of Highs ce n’est pas pour rien mais quand même ce n’était pas une raison suffisante pour nous pondre cette histoire de gyrophare temporel sans queue ni tête (de lièvre). Adieu Electric Moon, je ne t’aime point.

Passons donc à la seconde face du disque (puisque je le rappelle il s’agit d’un split) et surtout passons à TERMINAL CHEESECAKE. Et là c’est l’extase. Enfin, façon de parler, je ne voudrais pas trop présager des drogues que prennent les anglais mais ma remarque très pertinente ci-dessus au sujet des trips non consentis par l’auditeur pris pour un consommateur de bonheur à la demande en prend soudain un sacré coup derrière les oreilles (oreilles de lièvre, évidemment). Parce que le raw trip fonctionne parfaitement avec Fake Loop et (surtout) Song For John Part 2 qui dévoilent le côté le plus halluciné et hallucinant de Terminal Cheesecake sans que le groupe ne perde de sa superbe et de sa capacité à faire du bruit hypnotique – chose qu’après tout il sait faire beaucoup mieux que presque tout le monde ici bas. Ces types sont des génies, je le savais déjà et ils ont réussi là où beaucoup d’autres ont échoué en réactivant leur groupe avec l’aide de nouveaux membres – sacré Neil Francis… et surtout n’oublions pas que désormais c’est Dave Cochrane qui tient la basse et que ce garçon a quand même joué dans Head Of David mais également dans God/Ice. A ce jour Terminal Cheesecake n’a encore jamais sorti un mauvais disque – les plus anciens enregistrements issus des premières périodes du groupe n’ont jamais été réédités et sont durs à trouver mais heureusement internet et le peer-to-peer sont là pour nous apporter la lumière de la connaissance – et sa contribution à In Search Of Highs Vol 3 le confirme largement. Je vais peut-être bien finir par me dépêcher un peu plus et chroniquer Le Sacre Du Lièvre. Mais pas demain non plus.

[In Search Of Highs Vol 3 est publié en vinyle rouge ou bleu ou noir par Riot Season]
 

lundi 29 juillet 2019

Off Models + Th Da Freak @Transbordeur [24/07/2019]





Changement de décor et changement dans mes petites habitudes obscurantistes puisque pour une fois mes pas m’ont mené au Transbordeur, l’équipe des beaux gosses de Tous En Tong y organisant une soirée gratuite avec Off Models et Th Da Freak. Je n’avais encore jamais entendu parler de ces derniers et ce fut une bonne surprise. Plus de photos avec des pipoles et des enfants par ici













































































vendredi 26 juillet 2019

Fun / Death star







S’il fallait systématiquement se fier à la gueule de la pochette des disques – et je te raconte même pas s’il fallait se soucier directement de la gueule des musiciens : aujourd’hui Black Francis serait manutentionnaire chez Amazon alors que Seb Radix serait marié avec Beyoncé ou aurait revendu sa marque de casques audio pour un milliard de dollars – bref s’il fallait se fier uniquement aux artworks des albums les choses seraient beaucoup plus évidentes : les métalleux seraient encore plus obtus, les progueux encore plus sectaires, les poppeux encore plus maniérés et plus personne n’achèterait de disques d’electro (d’ailleurs de toute façon qui achète encore des disques d’électro ?). Donc : personne irait voir ailleurs et chacun resterait dans son coin. Ce qui est déjà un peu le cas, tu me diras… Mais ce serait encore pire. Et puis ce disque de FUN serait directement allé aux oubliettes, affublé qu’il est d’une pochette que même les mots ignoble et dégueulasse n’arrivent pas à décrire.

Pourtant Fun c’est du bon. Et même que du très bon. Le groupe existe depuis près d’une vingtaine d’années et ne sort des disques qu’au compte-gouttes. Quand ça lui prend. La dernière fois c’était au début de l’année 2013 et ce n’était qu’un (excellent) 45 tours avec deux titres et coproduit par deux ou trois labels dont le français Rejuvenation records qui en a toujours quelques caisses à refourguer et qui depuis connait de sérieuses difficultés financières à tel point qu’il a du délocaliser son activité d’éditeur phonographique à l’étranger. Bref, encore une fois. Fun nous fait maintenant le plaisir de sortir un mini album – six compositions et vingt trois minutes, ça tourne en 45 tours, presque aussi bien que le dernier Austerity Program – intitulé Death Star. C’est court mais cette collection de chansons noise rock ripolinées à la bauxite (j’écris cela pour ne pas écrire encore et toujours un truc du genre : « du noise rock tendance guitares en aluminium », et merde…) et profondément émotives. Parce que ce qui manque trop souvent à tous ces groupes qui ne jurent que par la tension des cordes de guitare et de basse et les caisses claires desséchées jusqu’à l’os c’est du sentiment. Du sentiment, oui.

Le bien nommé Rock Heavy qui ouvre le disque n’est là que pour contenter les râleurs. C’est effectivement tendu du string, ça donne envie de se faire tatouer sur la fesse droite et le cahier des charges est correctement rempli. Sauf que Fun y fait déjà preuve d’une originalité exemplaire, dans ce côté finalement un peu trainant et en même temps à rebrousse-poils, essentiellement porté par le chant. Le morceau titre Death Star et ses paroles négationnistes est encore plus symptomatique – mais pourquoi crois-tu qu’il a donné son nom au disque, hein ? – sauf qu’il y a ce ralentissement en plein milieu qui cette fois donne carrément envie de cueillir des pâquerettes. Il n’en demeure pas moins que Death Star est une composition anxiogène et tourmentée. Avec une chouille de colère désabusée. Tout ce que j’aime. La suite est encore meilleure. Conan Of Love justifie à lui seul l’écoute et l’acquisition, c’est encore mieux, de ce disque : sorte de blues moderne traversé par des striures emo j’y entends même comme de lointains échos à la Shield Your Eyes / Reciprocate, ce qui pour moi est un immense compliment. A la toute fin du disque At The Center pousse le bouchon du frisson encore un peu plus loin, confirmant le statut bien à part de Fun dans le petit univers très cloisonné du noise rock. Mais tout le monde sera content grâce à Draw A Clock et l’instrumental très shellac-quien Spy vs Spy. Reste que Fun est un groupe de poètes. Des poètes rageurs qui savent manier le feu des guitares et des rythmiques comme personne mais des poètes quand même. Et ça c’est inestimable pour moi. Ça méritait donc bien une pochette de disque aussi moche.

[Death Star est publié en vinyle par Kaos Kontrol et If Society]

mercredi 24 juillet 2019

Le Death To Mankind + YC-CY [19/07/2019]






Il y a des groupes dont on aime énormément la musique et que l’on souhaite plus que tout voir en concert. En ce qui concerne YC-CY mon vœu a enfin été exaucé. Et ce ne sont pas quelques problèmes techniques avec mon appareil photo ni la chaleur écrasante d’un soir d’été qui m’ont empêché de profiter de ce moment : le concert de YC-CY a été aussi passionnel que bruyant et déglingué et je n’en attendais pas moins. Encore une soirée qui figurera j’en suis sûr en bonne place dans mon top personnel.